Variant entre 30 mille et 200 mille BIF, les frais scolaires pour les écoles privées viennent d’être harmonisés. Parents et responsables d’écoles apprécient différemment cette mesure.
C’est après une réunion, tenue le 28 août, entre les responsables d’écoles privées et le ministère de l’Education que ce dernier a fixé les frais scolaires pour les écoles privées. Ils devront désormais varier entre 30mille-200 mille BIF suivant les catégories.
Etablies en quatre catégories A-B-C-D, les écoles privées sont classées selon la qualité de leurs locaux, le matériel, les moyens utilisés pour mettre en place l’établissement, la qualité des enseignants, leurs salaires, etc.
Haruna Nkunduwiga, directeur du Lycée du centre islamique de Bujumbura, estime que la régulation des frais scolaires est en soi une bonne chose. « Certaines écoles fixaient une somme énorme qui ne correspond pas à leur qualité d’enseignement. D’autres faisaient payer peu par rapport au standard de l’école ». Mais désormais, insiste-t-il, chaque école sait dans quelle catégorie elle est placée.
Ce responsable affirme, néanmoins, que la variation des frais scolaires n’est pas sans conséquences fâcheuses. Certains élèves feront face à la majoration des frais scolaires et risquent de jeter l’éponge. D’autres voudront quitter leurs établissements pour ceux classés dans les premières catégories, obligeant du coup leurs parents à débourser au-delà de leurs moyens.
Mécontentement et déception
Le représentant légal de deux écoles privées (Sunshine collège et Lycée Africain), Bécaud Njangwa, déplore une décision prise sans consultation de tous les responsables d’écoles. D’autant que le ministère ne leur a pas demandé le capital utilisé pour créer l’école. « Nulle part dans le monde, je n’ai jamais entendu un gouvernement réguler les frais pour les écoles privées. »
M. Njangwa estime que chaque établissement fixe les frais scolaires, selon ses moyens. Et les écoles privées ont des contrats avec les parents. « Une école qui faisait payer 200 mille BIF et qui devra chuter jusqu’à 100 mille. Comment survivra-t-elle ? »
Il évoque des conséquences énormes pour les établissements privées contraints de réduire les frais scolaires. Certaines ne seront plus capables de payer leurs dettes, d’autres devront réduire le salaire des enseignants.
Certains parents apprécient cette régulation, d’autres s’en inquiètent. Un père de trois enfants qui fréquentent des écoles privées estime que la régulation est nécessaire. « Mais le classement par catégorie va complexer les élèves. Certains refuseront de continuer sur les mêmes établissements ».
Une mère s’en félicite, la majoration des frais scolaires garantit la qualité de l’école.
L’inspecteur général au ministère de l’Education, Herménégilde Burikukiye, indique que les frais ont été fixés sur consultation de quelques directeurs d’écoles. « Nous ne pouvions pas appeler tout le monde ».
Il déplore que certains responsables fixent les frais scolaires à leur guise sans consulter le ministère. Et de conclure : « Si ce dernier apporte une solution sans les consulter, ils n’ont pas raison de se plaindre. C’est de l’égoïsme. »