Les assistants dénoncent une opacité dans la présélection des candidats boursiers et l’insuffisance des bourses d’études octroyées cette année. Pour le Bureau des bourses d’études et stages (BBES), le budget est insuffisant.
<doc4862|left>Les assistants de l’Ecole Normale Supérieure (ENS) et ceux de l’Université du Burundi (UB) parlent d’une présélection opaque des candidats boursiers. Selon Albert Nyamwana, président du cercle du personnel enseignant de l’ENS, le choix a été inique et opaque. D’après lui, le cercle du personnel enseignant de l’ENS et le collège des assistants de l’UB ont toujours servi de canaux habituels de classement des dossiers de demande de bourses, selon des critères acceptés par tous. «Cette procédure a toujours garanti le respect des principes classiques de transparence et d’équité.», déclare-t-il. Le ministère, poursuit Albert Nyamwana, n’en a pas fait grand cas.
Consécutivement, poursuit-il, le BBS a choisi le 2ème sur la liste, le 9ème et le 10ème à l’ENS. A l’UB, les candidats retenus sont le 2ème, le 8ème et le 14ème. Il s’interroge sur les critères arrêtés par le ministère pour sélectionner ces candidats. Pour lui, la commission de gestion des bourses d’études et de stages a travaillé sur base de critères subjectifs.
Albert Nyamwana s’insurge contre le fait que le ministère a favorisé les candidats qui ont un master. Selon lui, cela revient à exclure de la carrière d’assistanat ceux qui n’ont pas ce diplôme. «Tout cela crée des frustrations au sein des assistants.», précise-t-il. A son sens, le critère d’ancienneté est le seul qui est objectif. «Les premiers arrivés doivent être aussi les premiers servis», martèle le président du cercle.
Le nombre de bourses octroyées pose aussi problème. 6 pour les deux institutions. « Insuffisantes », s’exclame Elie Sadiki, président du collège des assistants de l’UB. «3 bourses pour 60 assistants à l’UB. Il sera difficile d’assurer la relève », prévient-il. C’est un handicap, ajoute-t-il, pour la promotion et la pérennisation d’un enseignement de qualité. En 2011, le BBES avait octroyé 40 bourses. 20 pour l’UB, 15 pour l’ENS et 5 pour les universités privées. «Pourquoi cette diminution?», s’interrogent les deux présidents.
<doc4863|right>« Contrainte budgétaire oblige »
Alexandre Mfisumukiza, conseiller au BBES, ne mâche pas ses mots : «Le BBES n’a pas les moyens de toujours octroyer 40 bourses.» D’après lui, le budget ne le permet pas. «Cet argument budgétaire ne tient pas debout », réplique Albert Nyamwana. Pour les représentants des assistants, cette explication ne peut pas justifier cet écart au regard du budget alloué aux bourses d’études et stages dont le montant s’élève à 10.101.500.000 Fbu.
Alexandre Mfisumukiza explique : « Ce budget sert à payer les bourses des étudiants, la mutuelle de ces derniers, les billets d’avion des boursiers, les frais de mémoire, etc. De surcroît, il souligne que « plus de 2000 étudiants se sont ajoutés en 2012, alors que le budget n’a pas d’un iota augmenté. » Par ailleurs, il indique que le nombre des bénéficiaires est encore provisoire. Les candidats, poursuit-il, pourront augmenter ou diminuer. «Même pour les 6 bourses, l’accord définitif, en septembre, sera conditionné par la disponibilité du budget », précise Alexandre Mfisumukiza.
Concernant la grogne suscitée par la présélection, ce conseiller précise que l’ancienneté n’a pas été prise en considération. Il précise que les filières stratégiques à l’instar des sciences et des nouvelles technologies de l’’information et de la communication, ont prévalu. Ce sont, déclare-t-il, les priorités du gouvernement. « Les autres filières n’ont-elles pas besoin de professeurs qualifiés? », s’interroge M. Nyamana.