Le ministère de la Santé a lancé, lundi 6 août un plan de contingence contre ce fléau. Cependant, le constant est qu’il reste des défis à relever.
Avec 76 cas enregistrés, dont 13confirmés et 33 décès dans les provinces du Nord- Kivu et de l’Ituri, situées à 400km de Bujumbura, c’est une épidémie qui risque, si rien n’est fait d’ici quelques jours risque, d’être aux portes de Bujumbura. Une urgence qu’a vite comprise le ministère de la Santé. «
Dorénavant, divisé en 3 zones prioritaires, le Burundi peut se prévaloir de jouir d’une bonne couverture », se réjouit Dr Thaddée Ndikumana, le ministre de tutelle. Il explique que la priorité un rassemble tous les districts sanitaires(DS) partageant une frontière terrestre avec la RDC, la priorité deux comprend tous les DS avec une frontière lacustre avec la RDC, la dernière concerne les autres DS restants. « En tout, ce sont cinq DS de priorité 1 et 2 avec 11 points d’entrées localisés dans ces DS qui ont été identifiés ».
Le ministre a également annoncé que sur ces 11 points d’entrées (POE) de structures temporaires (tentes) ont été installées. « L’objectif est que même dans des coins reculés, les soins élémentaires puissent être administrés ».
L’autre priorité, signale-il est qu’avec le Surveillance Intégrée des Maladies et Riposte(SMIR), le personnel médical comme la population reste en constante alerte.
A cet effet, il explique qu’en plus du centre de traitement d’Ebola de Rukaramu réaménagé, trois ambulances sont disponibles au niveau de l’Aéroport international de Bujumbura, de la frontière de la Ruhwa et de la commune Nyanza Lac. Et de souligner l’importance des formations continues des formateurs sur la surveillance intégrée des maladies et le caractère primordial de la communication : «Il faut une sensibilisation à l’endroit de la population, car c’est cette dernière a besoin de savoir ce qu’est le virus Ebola, ses symptômes et comment communiquer avec les professionnels de la santé en cas de suspicion.»
Des mesures loin d’être suffisantes
Bien que le ministre s’emploie pour prévention effective de ce mal, certains professionnels de santé ne cachent pas qu’il a encore du pain sur la planche. « Outre le personnel médical qui n’est pas suffisamment formé, le ministère doit avoir à l’esprit que contrairement à la stratégie de ce plan de contingence, le gros des mouvements de la population, ne se fait pas via les frontières officielles, plutôt celles clandestines », fait remarquer M.A., un expert en santé publique.
Pour lui, quoi que coûteuse, la formation du personnel médical des centres de santé environnant tous ces points d’entrée, est une nécessité plus qu’urgente.” Après quoi, il faudra les doter des équipements pour la protection individuelle (kits…) » .En outre, il fait remarquer au ministère que la maladie peut provenir de n’importe quelle frontière. Allusion faite aux nombreux passagers qui gagnent le Burundi, via notamment la Kanyaru.
Il estime également que que la zone de traitement de la maladie d’Ebola, située à Rukaramu est à reconstruire. « Durant pareils fléaux, il faut des incinérateurs adaptés, ce qui n’est pas son cas. ».Aussi, il estime que le ministère doit augmenter sa capacité d’accueil, à son avis trop limitée.
Avant de conclure : « Si le Burundi ne se dote pas d’un centre de diagnostic, plus que tout d’un stock stratégique de médicaments, contenir Ebola reste une utopie. »