L’année de présidence burundaise de l’East African Community s’achève. Pour l’association ’’PARCEM’’ (Parole et Action pour le Réveil des Consciences et l’Evolution des Mentalités), l’intégration a été trop rapide et ses effets ne sont pas visibles. C’était dans un point de presse animé ce mardi 29 novembre à la veille du sommet des chefs d’Etat de l’EAC qui se tient partir de ce mercredi à Bujumbura.
<doc2177|left>« Intégrer une communauté économique régionale est une chose, en tirer des avantages en est une autre. Les retombées positifs de cette intégration ne semblent pas visibles pour le citoyen burundais », déclare Faustin Ndikumana, représentant légal de l’association PARCEM. Selon lui, au regard des différences historiques, linguistiques, diplomatiques et économiques avec les autres pays de l’EAC, le Burundi doit fournir beaucoup d’efforts pour réussir l’intégration. Pour profiter de cette intégration régionale rapidement, le Burundi doit avoir un secteur privé dynamique. « Le nôtre est toujours à l’état embryonnaire. Il n’y a même pas de chiffres qui montrent les effets de cette intégration », regrette-t-il. Pour certains indicateurs économiques, le tableau ci-dessous est éloquent :
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Faustin Ndikumana trouve anormale que le Burundi, en 10 ans, veut parcourir toutes les étapes de l’intégration régionale : l’Union douanière qui exige un temps d’éradication de certaines barrières tarifaires et non tarifaires ; l’harmonisation des politiques douanières ; la répartition des recettes fiscales au point d’entrée ; un régime douanier uniformisé. Il y a également l’Union monétaire qui exige des préalables liés aux convergences macroéconomiques. Quant au Marché commun, il permet d’expérimenter les effets des investissements à travers les mouvements des capitaux et des personnes.
« Alors qu’on n’avait pas encore bien expérimenté l’Union douanière en 2009, fait savoir Faustin Ndikumana, le marché commun a démarré en 2010. Aujourd’hui on se perd dans la préparation de l’Union monétaire des économies des membres de la CEA. Le marché n’est pas encore systématisé».
A propos du marché commun, le président de l’association PARCEM se pose des questions suivantes : combien d’opérateurs privés, originaires de l’EAC, ont déjà investi au Burundi dans le cadre du marché commun ? Et vis-versa ? Quelle est leur incidence sur l’économie, l’emploi, le budget (recettes fiscales), le PIB ? Combien de revenus ont été transférés ? C’est autant de question sans réponses pour le moment.
L’association PARCEM recommande une réflexion et une évaluation permanente à chaque étape d’intégration avec des statistiques qui démontrent les effets d’intégration; de ne pas précipiter l’Union monétaire sans une préparation minutieuse au regard des péripéties qui secouent certaines zones d’Union monétaire. Cette association demande plus de soutien au secteur privé burundais afin qu’il devienne compétitif.