Dans sa conférence de presse tenue ce mardi, l’association Parcem s’inquiète du timing fixé pour passer de l’étape du marché commun à celle de l’union monétaire. Selon lui, le rythme est très accéléré.
Le rythme semble hallucinant pour Parcem : « Tout semble aller vite. L’EAC veut franchir toutes les étapes de l’intégration régionale dans moins de dix ans », souligne Faustin Ndikumana, président de Parole et Action pour le Réveil des Consciences et l’Evolution des Mentalités (Parcem).
L’effectivité de l’union monétaire, cinquième étape de l’intégration sous régionale, est fixée pour 2015. Il indique que l’EAC devrait prendre l’exemple de l’Union Européenne : « Elle a mis plus d’une quarantaine d’années pour expérimenter l’union monétaire. »
Pour lui, l’union monétaire devrait être précédée par une période raisonnable d’harmonisation des politiques économiques : « L’EAC devrait se donner du temps pour une réforme de nos économies avant de démarrer avec l’union monétaire. »
Il explique que ce démarrage exige des préalables incontournables : « Les pays de l’EAC doivent renforcer leurs productions et activités financières, maîtriser les déséquilibres macroéconomiques, … »
Face aux critères de convergence (l’inflation, la dette publique, le déficit public, la stabilité du taux de change, le taux d’intérêt), M. Ndikumana affirme que le Burundi n’est pas encore prêt. Selon lui, ces critères nécessitent un ajustement particulier parce que le Burundi garde une position largement défavorable par rapport aux autres pays de l’EAC.
Parcem recommande au gouvernement de créer un environnement [sécuritaire] favorable à la relance économique, de bien gérer les finances publiques et de lutter contre la corruption, de négocier la mise sur pied et l’application des critères de convergence, de sensibiliser la population sur le coût et l’effort qui seront occasionnés et d’abandonner les chicaneries politiques qui ne font que paralyser les forces productives du Burundi.