Lors de l’ouverture de la première session de la cinquième Assemblée législative de l’Afrique de l’Est (EALA), ce 28 mars au Palais des congrès de Kigobe, ses députés ont fait savoir que cette institution fait face aux défis financiers et administratifs. Le président de la République du Burundi appelle à plus d’engagement des Etats membres de l’EAC.
« L’accomplissement de notre mission fait face au problème financier. La communauté est-africaine (EAC) s’est élargie au fil du temps. On a aujourd’hui sept Etats membres et bientôt, ils seront peut-être huit. Nous devons couvrir une population d’environ 300 millions de personnes et passer par toute la région pour sensibiliser les populations sur l’EAC et l’EALA », indique Fatuma Ndagiza, députée à l’EALA.
Selon elle, il faut que le nombre des plénières de l’EALA soit augmenté : « Nous ne tenons que quatre plénières par an. Une plénière dure 14 jours. Cela veut dire que nous ne travaillons que 56 jours par an. Pourtant, nous sommes payés pour toute l’année. Nous disons non, nous sommes là pour travailler ». Elle propose que le nombre de plénières soient au moins six avec 21 jours chacune.
Fatuma Ndagiza fait savoir que le manque de l’autonomie administrative et financière de l’EALA pose aussi problème. Et de regretter que cette Assemblée régionale n’ait pas l’autonomie de gestion pour embaucher son personnel, gérer ses fonds et mobiliser ses ressources.
Pour elle, la modification du traité de l’EAC est urgente : « Le traité a été promulgué alors qu’il n’y avait que trois Etats membres, l’Ouganda, le Kenya et la Tanzanie. Les principes de consensus et de quorum étaient plus faciles à ce moment-là, mais avec sept membres, certaines choses peuvent être difficiles ».
Une préoccupation partagée avec le président de l’EALA Joseph Ntakarutimana. Selon lui, il est aussi urgent de modifier le traité pour introduire le français et le kiswahili comme langues officielles de l’EAC, comme recommandé par le 21e sommet des chefs d’Etat de cette communauté : « Il est impératif que tous les efforts soient fournis pour que l’utilisation de ces deux langues devienne une réalité ».
« Il faut plus d’engagement et d’action pour la meilleure intégration »
Le président de la République du Burundi et président en exercice de l’EAC, Evariste Ndayishimiye, reconnaît que de nombreux problèmes restent à résoudre et de nombreux défis à relever pour une meilleure intégration régionale. Pour lui, il faut plus d’engagement et d’action pour la meilleure intégration, la paix, la stabilité en se concentrant davantage sur les programmes et la gestion axée sur les résultats.
Selon lui, la sensibilisation est importante pour la visibilité et une meilleure compréhension de la communauté : « Ce serait plus efficace pour l’EALA de collaborer avec les parlements nationaux. Cela nécessitera plus de ressources pour que l’EALA fasse son travail ».
Il rappelle que les membres de l’EALA sont les mieux placés pour aider à sensibiliser et à mobiliser la population, les secteurs privés régionaux et la société civile à œuvrer pour la paix qui, selon lui, est une condition préalable à l’investissement et au développement socio-économique de la région.
Le président Evariste Ndayishimiye appelle le Conseil des ministres de l’EAC et le secrétariat général à fournir des mises à jour réguliers sur les progrès réalisés afin que les membres de l’EALA puissent formuler des recommandations.
Les activités de la troisième réunion pour la première session de la cinquième Assemblée législative de l’Afrique de l’Est (EALA) se tiennent à Bujumbura du 25 mars au 7 avril. Parmi les principales activités à mener figurent le débat et l’adoption du projet de loi sur les crédits supplémentaires de l’EAC ainsi que le projet de loi sur la normalisation, l’accréditation et l’évaluation de la conformité de l’EAC.