Dimanche 22 décembre 2024

Économie

EAC : Réduction des obstacles non tarifaires au commerce

EAC : Réduction des obstacles non tarifaires au commerce
Le Burundi a déposé l’accord en novembre 2019 lors du 25ème anniversaire du COMESA.

L’accord tripartite de libre-échange COMESA-EAC-SADC (TFTA), dont fait partie le Burundi, est officiellement entré en vigueur le jeudi 25 juillet 2024, après avoir été ratifié par le nombre requis d’États membres. Cette initiative promet des avantages économiques significatifs pour ses pays membres.

La date du 25 juillet a été fixée après la ratification de l’accord par l’Angola le 25 juin 2024, portant le nombre total d’instruments de ratification à 14, le seuil requis pour son entrée en vigueur. Le Parlement burundais avait adopté la loi de ratification de cet accord fin septembre 2019.

Le but de cet accord est de créer une zone de libre-échange entre trois communautés économiques régionales : le Marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA), la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) et la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC). Les principaux objectifs de l’accord sont l’intégration des marchés, le développement industriel et le développement des infrastructures. En facilitant le commerce intra-régional par l’harmonisation des politiques commerciales et douanières, l’accord vise à stimuler la production locale et réduire la dépendance vis-à-vis des importations. Des initiatives pour améliorer les infrastructures de transport et de communication sont également incluses pour faciliter le commerce et l’investissement.

L’accord prévoit aussi la réduction progressive des droits de douane sur les marchandises échangées entre les pays membres, avec un objectif d’atteindre zéro pour cent sur la plupart des produits. Des mesures seront mises en place pour simplifier les procédures douanières et réduire les obstacles non tarifaires au commerce.

En facilitant le commerce intra-régional, l’accord renforce la coopération économique entre les pays membres et favorise une croissance économique inclusive. Depuis 2004, le commerce de marchandises au sein de la région tripartite a considérablement augmenté, passant de 23 milliards USD à 55 milliards USD en 2012. L’accord vise également à réduire les complexités administratives et à faciliter les échanges.

Une histoire qui s’étend sur des années

L’idée de créer une zone de libre-échange tripartite (ZLET) COMESA-EAC-SADC remonte au premier sommet tripartite tenu en 2008 en Ouganda. Ce sommet avait pour objectif de fusionner trois grandes communautés économiques régionales de l’Afrique. La Zone de libre-échange tripartite a été officiellement lancée à Charm el-Cheikh, en Égypte, le 10 juin 2015. À cette occasion, l’accord a été signé par 22 des 26 pays membres initiaux. Par la suite, la Tunisie, la Somalie et le Soudan du Sud ont rejoint l’accord, portant le nombre total de pays membres à 29.

Cependant, la ratification de l’accord a été un processus long et complexe, principalement en raison des négociations sur les règles d’origine et les offres tarifaires entre les trois blocs régionaux. Pour que l’accord entre en vigueur, il était nécessaire que 14 des 29 États membres déposent leurs instruments de ratification. Ce seuil a été atteint le 25 juin 2024, lorsque l’Angola a déposé son instrument de ratification, portant le nombre total de ratifications à 14.

Les pays ayant ratifié l’accord sont : l’Afrique du Sud, l’Angola, le Botswana, le Burundi, l’Égypte, Eswatini, le Kenya, le Lesotho, le Malawi, la Namibie, l’Ouganda, le Rwanda, la Zambie et le Zimbabwe. Ces pays représentent collectivement 75 % du PIB des trois communautés économiques régionales. Cependant, plusieurs pays n’ont pas encore déposé leurs instruments de ratification, parmi eux, la Tanzanie, le Soudan, la Somalie et la Tunisie.

L’intégration d’un marché de 29 pays, représentant environ 800 millions de consommateurs et un PIB total d’environ 1,88 trillion USD, permet de réaliser des économies d’échelle et rend la région plus attractive pour les investissements directs étrangers. Si les pays de la ZLET étaient un seul pays, il serait la treizième plus grande économie du monde selon des experts.

Selon les Perspectives économiques en Afrique, la croissance en Afrique de l’Est et en Afrique australe, qui comprennent de nombreux pays membres de l’EAC et de la SADC, devrait s’accélérer légèrement, passant d’un taux estimé de 3,6% en 2023 à 4,2% en 2024 et 4,4% en 2025. En Afrique centrale, qui inclut des pays membres du COMESA, la croissance devrait se modérer, passant de 4,3% en 2023 à 4,1% en 2024, avant de s’améliorer pour atteindre 4,7% en 2025.

 

 

Forum des lecteurs d'Iwacu

5 réactions
  1. c’est bon

  2. Noël Mfuranzima

    le modèle d’integration adopté par les Etats africains reste critique. La libre échange tripartite entre trois communautés economiques regionales caratérisés par des disparités à des differents aspects d’integration.

    par exemple l’integration au Niveau de la SADC est au point Mort.
    En outre, la ZLECAF pose déjà ses bases. Est ce que la libre échange tripartite va t-il coexister Avec la ZLECAF?

    Le modèle d’integration fondé sur Cinq Étapes ( zone de libre échange – marché commun-union douanière – union monetaire et federation politique) n’est pas à mon avis approprié aux Etats africains.

    Est-il possible d’envisager une zone de libre échange avec l’état actuel des restrictions de Visas entre Etats africains?
    Est-il possible d’echanger les biens entre africains en l’absence des routes transfrontalières, des chemins de fer transfrontaliers, dans cet état critique où certains Etats ne disposent que de quantités minimes des sources energétiques?
    Mon opinion: la problematique liée à la restriction des visas devrait être resolue avant toute initiative d’integration.

    En fin, le modèle d’integration fondé sur le development serait mieux approprié au continent africain ( la construction des routes transfrontalières, des chemins de fer transfrontaliers, developper les sources energétiques, cooperation entre industries) .
    La libre échange ainsi que d’autres étapes ne constitueraient que le fruit Deux premiers.

    • M@tefer

      Le plus grand problème est que ces accords sont négociés sans une participation ou consultation du secteur privé. Quand bien même ils le font participer, c’est une question de formalités. Alors je me pose la question :  » Pour qui ces accords sont-ils négociés? » C’est pourquoi certains accords signés ne sont jamais appliqués parce qu’ils n’ont pas été négociés objectivement et par des bonnes personnes.

      Nos gouvernements doivent comprendre que le secteur privé est un partenaire de l’Etat plus plus que la Banque Mondiale, PNU, UE, … Qu’ils apprennent à les impliquer dans toutes ces négociations car ce sont eux qui à échanger et non leurs fonctionnaires don’t certains n’ont même pas de connaissances sur la pratique des affaires.

    • @Noel, cher ami en dehors de l,absence d,infrastructures de connection inter-regions/pays et le probleme de visas qui bloquent la libre circulation des personnes, il y a l,epineux problemes de manque d,industries et de transformation de nos produits tant du sol que du sous sol. C,est ainsi que le commerce intrafricain ne depasse pas 10% de tous nos echanges. Alors a qoui servent tous ces traites( Zlcaf, Eac, Sadc… etc) ? Nous africains sont bons pour signer des traites( meme ceux qui nous handicapent) sans vraiment s,assurer de leur mise en execution et leur faisabilite. By the way, qu,est devenu le NEPAD qui etait sense interconnecter l,Afrique? Morte et enterre sans le Midrand pres de Pretoria ( j,ai eu l,occasion de travailler avec eux dans les annees 2000. J,ai compris qu,il ne nous servira a rien)!

      • Jean Pierre Hakizimana

        Bonjour @John,

        Je vais essayer de continuer la conversation dont nous avions commencé via l’or vert Burundais, a.k.a, l’avocat.

        Comme vous, je met la faute aux dirigeants, en general, Africains et en particulier, le Burundi, d’être l’obstacle majeur au développement économique qui fini par se traduire en développement socio-économique qui finissent par renforcer la maturité politique des Africains et puis toute une series de « feedback loops » se mettent en place pour « self-reinforcing causes & effects ». Excusez moi si j’utilise plus l’Anglais, c’est tout simplement que j’ai passé la totalité de ma vie active dans une société anglo-saxonne.

        Observer, par exemple, cet article: Que de gosses idées alors que, comme vous venez de le dire, un petit entrepreneur, peinerait à avoir un visa pour aller travailler!

        « Show me the incentive, I will show you the outcome » Charlie Munger.

        Alors, la question devient  » A qui profite le crime? ». Qui gagne quand l’Afrique reste sous-développé? Vous et moi, savons très bien que ce n’est pas les Burundais, mêmes ces faux élites (faux car ils y arrivent pas par meritocracy) qui gagne. Ex: Observe que peu d’ex chefs d’états restent dans leur pays pour jouir de ce qu’ils ont « construits » après la fin de leur « mandats »

        Observez, par ex que ce n’est pas les états Africains qui payent les frais d’opération de l’OUA!

        C’est vraiment hyper complex. Pour moi, le peu que je comprends, un tel environment societal ne permet pas à un secteur privé du point de vue économique car seul les gens permis par le pouvoir en place, pourront prospérer. Donc les chefs choisissent ceux qui gagnent et ceux qui perdent d’une manière et une autre.

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