Vendredi 26 juillet 2024

Économie

EAC : Réduction des obstacles non tarifaires au commerce

EAC : Réduction des obstacles non tarifaires au commerce
Le Burundi a déposé l’accord en novembre 2019 lors du 25ème anniversaire du COMESA.

L’accord tripartite de libre-échange COMESA-EAC-SADC (TFTA), dont fait partie le Burundi, est officiellement entré en vigueur le jeudi 25 juillet 2024, après avoir été ratifié par le nombre requis d’États membres. Cette initiative promet des avantages économiques significatifs pour ses pays membres.

La date du 25 juillet a été fixée après la ratification de l’accord par l’Angola le 25 juin 2024, portant le nombre total d’instruments de ratification à 14, le seuil requis pour son entrée en vigueur. Le Parlement burundais avait adopté la loi de ratification de cet accord fin septembre 2019.

Le but de cet accord est de créer une zone de libre-échange entre trois communautés économiques régionales : le Marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA), la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) et la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC). Les principaux objectifs de l’accord sont l’intégration des marchés, le développement industriel et le développement des infrastructures. En facilitant le commerce intra-régional par l’harmonisation des politiques commerciales et douanières, l’accord vise à stimuler la production locale et réduire la dépendance vis-à-vis des importations. Des initiatives pour améliorer les infrastructures de transport et de communication sont également incluses pour faciliter le commerce et l’investissement.

L’accord prévoit aussi la réduction progressive des droits de douane sur les marchandises échangées entre les pays membres, avec un objectif d’atteindre zéro pour cent sur la plupart des produits. Des mesures seront mises en place pour simplifier les procédures douanières et réduire les obstacles non tarifaires au commerce.

En facilitant le commerce intra-régional, l’accord renforce la coopération économique entre les pays membres et favorise une croissance économique inclusive. Depuis 2004, le commerce de marchandises au sein de la région tripartite a considérablement augmenté, passant de 23 milliards USD à 55 milliards USD en 2012. L’accord vise également à réduire les complexités administratives et à faciliter les échanges.

Une histoire qui s’étend sur des années

L’idée de créer une zone de libre-échange tripartite (ZLET) COMESA-EAC-SADC remonte au premier sommet tripartite tenu en 2008 en Ouganda. Ce sommet avait pour objectif de fusionner trois grandes communautés économiques régionales de l’Afrique. La Zone de libre-échange tripartite a été officiellement lancée à Charm el-Cheikh, en Égypte, le 10 juin 2015. À cette occasion, l’accord a été signé par 22 des 26 pays membres initiaux. Par la suite, la Tunisie, la Somalie et le Soudan du Sud ont rejoint l’accord, portant le nombre total de pays membres à 29.

Cependant, la ratification de l’accord a été un processus long et complexe, principalement en raison des négociations sur les règles d’origine et les offres tarifaires entre les trois blocs régionaux. Pour que l’accord entre en vigueur, il était nécessaire que 14 des 29 États membres déposent leurs instruments de ratification. Ce seuil a été atteint le 25 juin 2024, lorsque l’Angola a déposé son instrument de ratification, portant le nombre total de ratifications à 14.

Les pays ayant ratifié l’accord sont : l’Afrique du Sud, l’Angola, le Botswana, le Burundi, l’Égypte, Eswatini, le Kenya, le Lesotho, le Malawi, la Namibie, l’Ouganda, le Rwanda, la Zambie et le Zimbabwe. Ces pays représentent collectivement 75 % du PIB des trois communautés économiques régionales. Cependant, plusieurs pays n’ont pas encore déposé leurs instruments de ratification, parmi eux, la Tanzanie, le Soudan, la Somalie et la Tunisie.

L’intégration d’un marché de 29 pays, représentant environ 800 millions de consommateurs et un PIB total d’environ 1,88 trillion USD, permet de réaliser des économies d’échelle et rend la région plus attractive pour les investissements directs étrangers. Si les pays de la ZLET étaient un seul pays, il serait la treizième plus grande économie du monde selon des experts.

Selon les Perspectives économiques en Afrique, la croissance en Afrique de l’Est et en Afrique australe, qui comprennent de nombreux pays membres de l’EAC et de la SADC, devrait s’accélérer légèrement, passant d’un taux estimé de 3,6% en 2023 à 4,2% en 2024 et 4,4% en 2025. En Afrique centrale, qui inclut des pays membres du COMESA, la croissance devrait se modérer, passant de 4,3% en 2023 à 4,1% en 2024, avant de s’améliorer pour atteindre 4,7% en 2025.

 

 

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