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EAC : les importateurs via la voie maritime ne sont pas contents

05/05/2013 Commentaires fermés sur EAC : les importateurs via la voie maritime ne sont pas contents

L’entrée du Burundi dans l’EAC n’aurait pas "boosté " l’importation par   voie maritime. Pour l’OBR, c’est plutôt la loi qui gêne.

<doc3152|right>Du riz, des oignons, des haricots, de la farine, du sel, de l’huile, parfois de l’engrais chimique… Tels sont les différents produits importés de Kigoma, la seule frontière qui relie la Tanzanie et le Burundi.
Malheureusement, selon plusieurs importateurs, si la situation ne change pas, ils risquent d’abandonner ce commerce. D’après eux, aucune facilité ne leur est accordée, malgré l’entrée du Burundi dans la Communauté Est Africaine (EAC).

L.M est un importateur du maïs et d’engrais chimique. Il raconte que les produits qu’il dédouanait à 2 millions de nos francs, il y a quelques années, sont aujourd’hui à 4 millions, la TVA non comprise. Il avoue qu’il n’est plus à mesure de continuer son commerce. « On était convaincu qu’avec l’intégration de notre pays dans l’EAC, il y aura quelques facilités. Malheureusement, nous nous sommes fait d’illusions », poursuit-il. Il estime que les produits agricoles importés dans les pays de l’EAC devraient au minimum être exonérés de la TVA. Même constat pour Iyicariraho, un autre importateur du sel, qui se dit très inquiet : « J’ai commencé avec un capital de cent millions. Depuis que l’Office Burundais des Recettes (OBR) est là, j’en suis à quarante millions.»

« Nous sommes ruinés »

D’après lui, la dernière fois qu’il a essayé d’importer du riz et du haricot, il a été directement ruiné. Avec ses amis, il y a quelques mois, ils ont essayé d’importer du maïs, mais avec les frais de douane et toutes les autres taxes, chacun a perdu au moins six millions.  « Nous ne sommes pas contre le paiement des frais de douanes et les autres taxes. Mais que l’OBR travaille dans la transparence et nous montre son système de taxation », s’insurge Iyicariraho.
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<doc3154|left>{« Rien n’a changé malgré l’intégration »

Selon Natacha Ndamama, Directrice commercial et financier à l’Arnolac, les clients sont toujours les mêmes malgré l’intégration du Burundi dans l’EAC. Depuis un certains temps, les produits ne circulent plus comme il faut. D’après elle, la société était connectée à Dar-es Salam par un chemin de fer aujourd’hui abîmé. « Les clients nous contactaient de Kigoma pour le transport maritime mais le trafic n’est plus le même. » Natacha Ndamama explique que l’Arnolac intervient surtout quand il s’agit des produits importés de la Zambie.}
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En outre, poursuit-il, cette organisation devrait travailler de concert avec les commerçants. Il constate que la communication entre les deux parties laisse encore à désirer.
Contrairement aux autres importateurs, A. N, est satisfait. D’après lui, l’OBR n’a pas revu à la hausse les taxes : «Il s’agit d’une loi existant depuis longtemps, mais qui vient d’être mise en application. » Cet importateur du sel, de la farine, de l’huile et du coton de la Tanzanie pense que ceux qui sont lésés étaient auparavant des fraudeurs. « Ils n’étaient pas habitués à payer les frais de douane ainsi que les autres taxes », ajoute-t-il.

La loi est très claire

Selon Léonce Niyonzima, directeur des programmes et suivi au commissariat des douanes et Accises, la loi est plus que claire : « Les produits importés des pays membres de l’EAC ne sont exonérés que sur les frais de douane. A part ceux- ci, les autres taxes, comme la TVA, doivent obligatoirement être payées ». Parmi les opérations taxables à la TVA, continue-t-il, figurent les importations de biens effectués par chaque commerçant.

<doc3153|right>D’après le directeur, la confusion s’observe dans l’article 7, sous section 2, sur les opérations exonérées de la TVA.
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{L’article 7, sous section 2, stipule que les opérations exonérées de la TVA sont : h) les livraisons de produits agricoles non traités par leurs producteurs. Par « produits agricoles », on entend tous les produits de l’agriculture, y compris de l’élevage et de la pêche.}
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Il parle des livraisons de produits agricoles non traités par leurs producteurs et non de ceux importés. Et de préciser « quand on parle de livraison, c’est local mais par importation, on entend les produits qui viennent de l’extérieur. D’où la différence. » Selon lui, un cultivateur qui possède un champ peut, de son propre gré, faire la livraison de ses biens : « Il sera cependant exonéré de la TVA. Mais quand il s’agit de l’importation quels que soient les différents produits agricoles, il ne sera pas exonéré de cette taxe. »

Quant au manque de transparence évoquée par les commerçants, M. Niyonzima se dit très surpris : « Nous avons jusque-là organisé plusieurs réunions entre l’OBR et les commerçants, et ce sont les mêmes questions qui reviennent. » Le seul problème réside, d’après lui, au niveau de la loi, pourtant très claire. Toutefois, les commerçants peuvent demander au gouvernement sa révision, afin que les produits agricoles importés soient exonérés de la TVA.

Pour Léonce Niyonzima, différents facteurs dont le taux du dollar élevé explique également pourquoi les commerçants se sentent lésés.
Il promet les statistiques sur les importations, par voie maritime, depuis l’intégration du Burundi dans l’EAC à nos jours.

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