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EAC : les femmes burundaises réclament 50% dans les institutions

05/05/2013 Commentaires fermés sur EAC : les femmes burundaises réclament 50% dans les institutions

Elles le veulent à tout prix, même si certains efforts sont déjà initiés au sein des différents gouvernements de l’East African Community. L’adoption du protocole sur le genre s’avère très importante pour elles.

<doc6709|right>« Au niveau de la représentativité, nous ne sommes pas satisfaites car nous souhaitons que nous soyons représentées jusqu’à 50% dans les différentes institutions de l’EAC», déplore Justine Nkurunziza vice-présidente du FORSC (Forum pour le Renforcement de la Société Civile). Pour elle on n’a pas besoin de faire trop de calcul pour se rendre compte des inégalités dans le partage des tâches au niveau des institutions : « Si on observe lors de la tenue des réunions, ou dans différents comités, le nombre de femmes est largement inférieur à celui des hommes. » Pour cette militante de la société civile, il est nécessaire que certaines politiques soient révisées en faveur de la femme. « Le protocole de l’EAC sur le genre qui n’est pas encore signé pourrait permettre à ce que l’aspect genre soit pris en considération à tous les niveaux, la représentativité y compris», indique-t-elle.

Même son de cloche chez Anatolie Ndayishimiye, représentante du CAFOB (Collectif des associations et ONG féminines du Burundi). D’après elle, les femmes ne se seront pas satisfaites tant que le taux n’est pas encore atteint 50% dans les institutions. Toutefois, elle reconnaît le pas déjà franchi au niveau du Burundi : « Notre ministère à la présidence en charge des affaires de la communauté Est-Africaine a été toujours dirigée par des femmes. La présence des femmes dans l’Assemblée législative de l’EAC est aussi une bonne chose. Mais nous voulons qu’en 2015, ça soit 50% hommes et 50% femmes. »

Le problème des associations …

Au niveau des associations régionales comme EABC (East African Business Concil), EAWEEXN (East African Women Entrepreneurs Exchange Network), …les femmes burundaises estiment qu’elles n’ont pas de poids et de moyens pour pouvoir suivre de près ce qui se passe au niveau de la communauté. C’est le constat d’Alice Remezo, présidente d’AFAB (Association des femmes entrepreneurs du Burundi). D’après elle, de telles associations exigent une cotisation mensuelle de près de 1000 dollars par individu : « Quand il y a une réunion quelconque, on doit se payer le déplacement et le séjour. Ce qui n’est pas facile pour la plupart de nos collègues. » Or, c’est ce genre d’associations qui permettent d’évoluer vers les grandes institutions, poursuit-elle.

Pour Madame Remezo, le fait que les mouvements associatifs locaux ne soient pas beaucoup développés au Burundi freine la participation des femmes burundaises au leadership. « Si notre organisation à l’interne était un peu idéale, on serait plus représenté », fait-elle remarquer. Elle souligne d’autres défis comme la pauvreté et certaines barrières comme la loi sur la succession qui n’est pas encore votée et qui d’après elle, touche la majorité des femmes burundaises. Pour cette femme d’affaires, l’urgent pour le Burundi serait de les soutenir financièrement et techniquement : « Cela nous permettra d’évoluer vite avec l’intégration régionale. »
A la question du protocole sur le genre, Iwacu a essayé de chercher les services du ministère à la Présidence chargée des affaires de la communauté Est-Africaine pour s’exprimer à propos, sans succès.

Justine Nkurunziza

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