C’est lors du conseil des ministres en charges des affaires de la communauté Est- Africaine tenu du 19 au 25 novembre 2012, que la délégation burundaise a insisté sur la prise en compte du système des quotas unique pour les postes au secrétariat de cette communauté.
<doc6418|left>André Masumbuko, directeur général, chargé des questions politiques et sécuritaires au ministère à la présidence chargé des affaires de la communauté Est africaine ne cachait pas sa joie à la fin de ce conseil : « Je me réjouis que la communauté ait accepté notre demande. » Selon lui, c’est une grande opportunité car les Burundais pourront désormais être engagés au même pied d’égalité que d’autres ressortissants de l’EAC à des postes clés. Ce qui va faciliter le suivi des activités du secrétariat et ainsi participer activement dans la prise des décisions.
|Selon des statistiques effectuées au 1er juin 2011 :
– Au niveau de la direction et du personnel professionnel, le Burundi comptait 8 personnes au secrétariat général de l’EAC, le Rwanda 5, l’Ouganda 22, le Kenya 23, la Tanzanie 19 sur un total de 77 personnes
– A la Cour de Justice, le Burundi comptait 2, le Rwanda 1, l’Ouganda 0, le Kenya1, la Tanzanie 1 sur un total de 5 personnes
– A l’Assemblée législative de l’EAC, le Burundi comptait 1, le Rwanda 5, l’Ouganda 3, le Kenya 4, la Tanzanie 1 sur un total de 14
– A l’Agence de contrôle de la sûreté et de la sécurité de l’aviation civile, le Burundi comptait 0, le Rwanda 1, l’Ouganda 1, le Kenya 2, la Tanzanie 3 sur un total de 7 agents
– Au conseil interuniversitaire de la communauté Est Africaine, le Burundi comptait 3, le Rwanda 2, l’Ouganda 5, le Kenya 2, la Tanzanie 6 sur un total de 18
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Oscar Bahizi, conseiller en communication au ministère à la présidence chargé des affaires de la communauté Est africaine, abonde dans le même sens. D’après lui, depuis que le Burundi a intégré cette communauté en 2007, il n’a cessé de plaider en faveur de ses ressortissants pour qu’ils puissent bénéficier de ces postes. Mais, il confie qu’il y avait une grande résistance de la part des Tanzaniens, Ougandais et Kenyans pour qui cela signifiait la perte de certains privilèges.
Et d’ajouter que malgré les recommandations du conseil des ministres de l’EAC tenu fin 2011, le secrétariat traînait encore les pieds pour les respecter. Or, souligne Oscar Bahizi, ce système doit entrer en vigueur car les pays contribuent à hauteur égale. « Ils doivent avoir les mêmes avantages. Ce qui signifie un partage équitable des postes au secrétariat de l’EAC. »
« Les Burundais devraient étudier beaucoup, gagner en expérience »
Désormais, confie Oscar Bahizi, tous les postes disponibles ou à venir seront soumis à ce système de quota unique, ce qui signifie qu’ils pourraient être occupés soit par des Burundais ou des Rwandais, les derniers arrivants dans l’EAC.
Toutefois, M. Bahizi met en garde contre une mauvaise interprétation du système de quotas unique. D’après lui, un candidat est éligible à tel poste lorsqu’il remplit les conditions que ce poste exige. Si aucun candidat ne les remplit, le secrétariat relance l’appel d’offre jusqu’à ce qu’un profil ressorte en tenant compte du système de quotas unique et des conditions pour le poste.
Son ministère appelle les hauts fonctionnaires burundais et d’autres professionnels burundais à présenter leurs candidatures : « Cet appel est surtout lancé aux gens qui maîtrisent la langue anglaise. » Et de conclure que les Burundais devraient étudier beaucoup, gagner en expérience afin d’être compétitifs. Selon lui, 23 postes ont déjà été publiés et les Burundais devraient postuler en masse car ces postes seront soumis au système de quotas unique.
L’autre raison pour que des Burundais postulent en grand nombre, avance Oscar Bahizi, c’est le traitement au secrétariat de l’EAC : « Les conditions salariales y sont bonnes parce qu’elles sont les mêmes que celles pratiquées dans le système des Nations unies ».
|Au cours de ce conseil des ministres, les discussions ont aussi porté sur la signature du protocole sur la bonne gouvernance mais sans succès. La Tanzanie s’y est opposée, arguant que quelques articles de ce protocole sont en violation de sa Constitution. Le protocole sur l’union monétaire n’a pas aussi été signé. Les cinq ministres ont trouvé qu’il y a des négociations à entamer pour trouver un consensus. Le Burundi a été désigné pour occuper le rôle de rapporteur pour une durée d’une année, rôle qui était occupé jusque-là par le Rwanda. L’Ouganda assurera la présidence du conseil des ministres de l’EAC qui était occupé par le Kenya.|