Facilité d’importation de divers produits, libre circulation des personnes, augmentation de l’assiette fiscale, etc. Des avantages que le Burundi tire de son appartenance à l’EAC, depuis 2007. Cependant, des défis persistent.
«Avant l’intégration du Burundi dans cette communauté, la taxe était fixée à 30% pour les biens de consommation. Aujourd’hui, les importateurs ne paient que 25% », se réjouit Claver Ntasehera, cadre au ministère en charge des Affaires de l’EAC.
S’exprimant jeudi dernier, dans une synergie des médias, il a ajouté que pour les produits intermédiaires, la taxe est désormais de 10% au lieu de 15%. Avec la réduction des procédures de dédouanement, il a signalé qu’aujourd’hui, un importateur burundais met trois jours seulement de Dar-Es-Salaam à Mombassa alors qu’avant, ça lui prenait 21 jours.
Pour les matières premières, l’entrée est aujourd’hui gratuite alors qu’avant, on devait payer 5%. En ce qui est de la circulation des personnes, ce cadre au ministère en charge des Affaires de l’EAC a précisé qu’il existe actuellement un passeport commun.
D’ailleurs, a-t-il souligné, le seul laisser-passer permet à tout ressortissant de la communauté, y compris les Burundais, de circuler dans tous les pays de cet ensemble régional. « Il n’a même pas besoin de payer de visa.»
Léontine Nzeyimana, députée de l’East African legislative assembly (EALA), abonde dans le même sens. « Même si le Burundi a rejoint le train en marche, il a déjà tiré beaucoup d’intérêts de cette communauté. Beaucoup de routes ont été déjà construites, des Burundais peuvent aller étudier dans les différentes universités sans problèmes. Vice-versa. » Et de rappeler que cette communauté est fondée sur quatre piliers : l’union douanière, le marché commun, l’union monétaire et une fédération politique.
Pour Ancile Nteturuye, de l’Office burundais des recettes (OBR), l’entrée dans cette communauté a permis d’alimenter les caisses de l’Etat. En effet, a-t-elle justifié, des tricheries dans la collecte des impôts et taxes ont sensiblement diminué. « Il y a une harmonisation des lois douanières, des barrières non-tarifaires ont été toutes presque levées. » Ce qui facilite le travail des importateurs ou exportateurs.
Elle donne l’exemple du poste-frontière de Kobero, où avec le territoire douanier unique (TDU), les commerçants n’y passent plus beaucoup de jours pour avoir leurs marchandises ou autres produits.
Il y a encore à faire
Malgré les avantages, beaucoup de choses restent à faire du côté burundais pour une intégration effective et avantageuse. Prosper Niyoboke, économiste, a indiqué que la balance commerciale du Burundi reste déficitaire. «Notre pays risque de se transformer en marché d’écoulement pour les autres pays. Nos exportations sont très inférieures par rapport aux importations ». D’où, a-t-il suggéré, la nécessité par exemple de prendre des mesures pour augmenter la production agricole.
D’autres intervenants au cours de cette synergie ont évoqué aussi des barrières linguistiques, le taux d’inflation de la monnaie burundaise, la timidité ou l’incapacité des investisseurs burundais pour conquérir le marché régional, etc.
Pour rappel, c’est en 2010 que l’EAC a lancé son marché commun permettant la libre circulation des personnes, des biens, du travail et des capitaux.