La récente correspondance du ministre en charge de l’Intérieur demandant aux gouverneurs de province d’enclencher des procédures de suspension de leurs fonctions les administratifs en situation d’unions illégales/concubinage a été différemment appréciée. Une opinion estime que c’est une avancée, car les administratifs sont aussi impliqués dans ces pratiques. Ceux qui font une telle lecture comparent cette déclaration à celle de son prédécesseur qui semblait se limiter aux seuls citoyens. En effet, le 4 mai 2017, le ministre de l’Intérieur et de la Formation patriotique avait recommandé aux gouverneurs de province de «recenser tous les ménages en union libre endéans deux mois, d’appliquer la tolérance zéro à tous les ménages en union libre ainsi qu’à toute personne qui s’adonne à la polygamie et à la polyandrie, et de prendre des mesures énergiques pour faire régulariser à l’état civil tous les ménages recensés avant la fin de l’année 2017 ». Des célébrations tous azimuts des mariages collectifs seront remarquées aux différents chefs-
lieux des communes du pays.
Une autre opinion critique toutes les deux correspondances sur plusieurs points. Pour la récente, on se demande si la mesure ne frappe que ceux qui sont hiérarchiquement en dessous des gouverneurs. Si la question concerne les administratifs, quid des ministres, des ambassadeurs, des députés, des sénateurs ? Il risque de se pratiquer le deux poids, deux mesures. On se demande aussi s’il n’y aurait pas des intouchables et des victimes directes pour diverses raisons. D’autres estiment que la question est du ressort de la justice. L’audio, sorti après la lettre, d’une femme qui
affirme être l’épouse légale d’un des gouverneurs provinciaux, alertant le Président de la République qu’elle a été abandonnée par son mari qui vivrait avec une concubine, enfonce le clou. Alors que « toute autorité doit incarner certaines valeurs, servir d’exemple et inspirer confiance ».
Le message de l’épouse abandonnée dérange. Dans son ouvrage, La régulation de la conjugalité en union libre au
Burundi, Alexis Manirakiza démontre que l’approche retenue par les autorités burundaises est juridiquement critiquable tant au niveau de sa constitutionnalité qu’au niveau de sa conformité au droit international des droits de l’homme liant le Burundi. Pour lui, son efficacité même est sujette à caution et elle est susceptible de produire des effets pervers à
l’endroit des familles. Il estime qu’il est d’une impérieuse nécessité que dans la régulation de la conjugalité en union libre, il soit adopté une autre approche qui soit non seulement respectueuse des droits et libertés fondamentales des Burundais mais aussi qui tienne en considération des réalités sociales du pays.
Je ne suis pas de ceux qui citent Napoléon : « Les concubins se passent de la loi, la loi se désintéresse d’eux », mais j’estime et j’encourage une approche beaucoup plus pédagogique en vue de décourager le concubinage, la loi étant récente (promulguée le 22 septembre 2016).
Ou etaient l administration, les lois qui reglementaient les construction, la famille quand toutes ces infractions ont été commises?
Pourquoi ne poses t on jamais les questions de fonds?
En écho aux propos de Mme Briend, j’ajouterais que l’administration du Burundi semble déficiente sous bien des rapports. Elle tolère la construction d’habitations dans des sites impropres ou pour lesquelles aucun permis de construire n’a été établi. Et puis, quand il ‘sagit d’imposer sanctions, amendes et punitions, tout ce laisser-faire disparaît soudainement et l’administration s’impose soudainement face au public. Qui fait semblant de croire que l’administration fait son travail, puisqu’elle punit …
JerryCan s’est soigneusement abstenu de toute allusion à d’éventuels traitements « privilégiés » et autre passe-droits, n’étant pas en possession d’informations suffisantes. Le même JerryCan ne se fait aucune illusion à ce sujet ; le phénomène n’est pas limité au Burundi et les lois et réglements ne sont pas appliqués avec la même rigueur aux « bonnes » personnes et au tout-venant – un peu partout dans le monde.
Et puis l’on se retrouve, face aux diverses formes de concubinage, confronté à la mentalité de porteurs de casquettes de l’équipe gouvernementale. Le chef décide, et la troupe suit, d’un bloc. Alors que le sujet mérite une plus longue et plus large discussion, et que les administrés, directement concernés, ont certainement leur mot à dire sur le sujet. Concubines et concubins, cela va de soi, et enfants ou leurs représentants … La loi, les règlements et les sanctions viennent après, loin derrière, une fois les discussions menées.
JerryCan pose là sa casquette de donneur de leçons.
Je suis l’actualité du Burundi depuis la France, mon pays, avec attention car, je connais le Burundi pour y avoir séjourné 2mois il y a près de 20 ans et m’y être fait des amis.
Je sui scandalisée par cette loi sur le concubinage, mais que ne parlez-vous aussi de ces destructions de maisons imposées à locataires ou propriétaires qui ont le « malheur » d’habiter à l’endroit où les autorités veulent élargir une route, où les maisons n’ont pas été construites selon les règles… et tout ceci dans des délais très courts, sans dédommagements, plongeant des familles déjà démunies dans une misère encore plus grande ! Mais à quelle humanité appartiennent ces autorités sans respect des droits élémentaires des personnes ?