L’Olucome et la présidence de la République sont en lice à travers les médias. Et pour cause : le permis d’exploitation du nickel de Musongati accordé à la nouvelle société d’extraction minière, Burundi Musongati Mining (BMM).
Dans l’avant-midi du 20 octobre, Gabriel Rufyiri passe à l’attaque, lors d’une conférence de presse : il dénonce « une convention opaque » entre le gouvernement et BBM.
Selon lui, la preuve incontournable que le permis a été attribué suivant une procédure opaque aura été le refus du gouvernement de collaborer avec l’Initiative pour la Transparence des Industries Extactives (ITIE). La conséquence : le 15 octobre, la Banque Mondiale et le Fonds Monnétaire International « auraient » gelé le déblocage de l’appui budgétaire pour le Burundi.
Ce qui irrite davantage M. Rufyiri est que l’argent issu de l’attribution du permis est déposé au compte dit « Appui aux bonnes initiatives ». Ce compte est géré à la présidence de la République par le chef de cabinet civil et par le conseiller pricipal chargé des Finances et de l’Administration. Et il révèle que c’est avec les fonds de BBM que le gouvernement a acheté un jet présidentiel de 11 places (au lieu de 14). « Achat fait dans la totale opacité et entaché de plusieurs irréguralités ».
Contre-attaque immédiate de la présidence de la République
Dans la soirée, conférence de presse de Léonidas Hatungimana, porte-parole de la présidence de la République. Il bat en brèche les « allégations » de M. Rufyiri. S’appuyant sur des extraits du Code minier de 2013, il démontre que l’attribution à BBM du permis d’exploitation sans aucun dossier d’appel d’offres est on ne peut plus légal. Et de marteler qu’avant l’adoption de ce texte, le Parlement avait pris soin de consulter plusieurs partenaires, dont l’Olucome.
A l’affirmation que la gestion du compte « Appui au bonnes intitaitives » échappe à tout contrôle (ministère des Finances, Parlement et autres institutions étatiques), M. Hatungimana indiquera que la gestion de la moitié des fonds passe par les dossiers d’appel d’offres préparés par le ministère des Finances. Il souligne que la Cour des comptes a la latitude d’inspecter ce compte. Il se gardera, cependant, de confirmer que le jet présidentiel a été acheté avec les fonds de BMM.
Enfin, M. Hatungimana balaie du revers de la main l’allégation de gel de l’appui budgétaire par les intitutions de Bretonwood.
Encore une sortie de Rufyiri
Dans la matinée de ce mercredi 22 octobre, M. Rufyiri tient une autre conférence de presse. Il critique l’article 16 de la convention entre l’Etat burundais et les actionnaires étrangers de BBM. Ces derniers (détenteurs de 51 % du capital social de BBM) s’engagent à mobiliser des fonds dans les banques étrangères. Le Burundi hypothéquera les 15% de ses actions comme garanti. « Les étrangers pourront contracter des fonds dans des banques étrangères et se volatiliser dans la nature », s’inquiète M. Rufyiri.
Il reconnaît que l’octroi du permis à BMM est conforme au Code minier. Toutefois, il fait remarquer que c’est un texte « taillé sur mesure », étant de 2013 alors que le permis de recherche est de 2008-2009.
Au sujet de l’affirmation que la gestion du compte « Appui aux bonnes initiatives » peut être contrôlé par les institutions de l’Etat, M. Rufyiri réplique : « Quelle est cette institution qui a déjà contrôlé ce compte ? » Et de renchérir : « La présidence donne l’orientation générale de la politique financière. Elle ne devrait pas s’occuper de la gestion d’un compte dont les fonds qui y sont déposés dépassent les 2 milliards ».
Depuis l’arrivée au pouvoir du CNDD-FDD, tout et alors tout est devenu corruption et ce, à tous les niveaux des institutions nationales… ! ….En termes de vision, leadership et compétence, je pense sans exagérer, que ce Gouvernement est le pire que le Burundi n’ait jamais connu depuis l’époque des Rois …! Le drame pour notre jeunesse, le Burundi de demain, c’est que ceux qui dirigent ce pays en ce moment s’apprêtent à rempiler en 2015..! Un pays peut tout manquer en termes de richesses naturelles, mais avoir de mauvais dirigeants est une véritable catastrophe car son avenir en dépend.
Après tout un pays comme le Rwanda n’est pas si différent du nôtre en termes de richesses mais regardez, avec un bon leadership, comment ce pays avance dans tous les domaines de la vie socio-économique alors que nous on traine loin derrière et ce dans tout… ! Triste, non ???
Le plus étonnant est que certaines personnes aveuglées par leur conviction politique affirmeront que le pays évolue et que le gouvernement actuel est le meilleur que ce pays n’ait jamais eu.
Aïe !!!Rien que l’écrire me fout des frissons….
« Les étrangers pourront contracter des fonds dans des banques étrangères et se volatiliser dans la nature », s’inquiète M. Rufyiri. »
Cela me rappelle quelque chose: on peut lire ce qui suit ci sur Iwacu le 19/09/2013; « Cela, après le limogeage du DG de la société Global Port Services Burundi(GPSB), M. Kobus Van der Merwe, sur fond de non libération du capital de la société de près de 6 milliards de Fbu. »
Au fait où en est ce dossier?
Akamizwe n’ingoma
Ayuhu a raison. Quand on vend le sous-sol d’un pays, on gagne des commissions. Sauf qu’ailleurs, ces commissions sont réglémentées. Mais pour le cas du nickel de Musongati, j’aimerais attirer l’attention des lecteurs sur le fait qu’on ne parle jamais des métaux associés. En effet, si ma mémoire est bonne, le métal associé au nickel de Musongati est le platine. Or, il était plus cher que l’or au début de cette année. visitez ce site pour voir vous mêne:http://prix-platine.blogspot.ca/
Quand on vous rabache dans les oreilles que la société BMM peut aller lentement, c’est justement parce que s’ils peuvent extraires quelques kg de platine, ils vont s’enrichir comme du jamais vu.
Le deuxième aspect est le coût de la polution liée à l’exploitation et surtout à la transformation du nickel. Pour avoir visité une des villes du nickel du Canada qu’on appelle Sudbury, je peux vous garantir que si on n’y prend pas garde, c’est toute la région du mosso où l’agriculture ne sera plus praticable. Regardez plutôt ce reportage sur Youtube: http://www.youtube.com/watch?v=ag56mJuSZmg. Les Canadiens ont construit la deuxième plus grande cheminée du monde pour minimiser la polution. Mais cela n’a pas toujours été le cas parce que avant 1972, le Canada a dû disperser la chaux sur la région de Sudbury pour que les plantes y repoussent encore, et ce par voie aérienne. A la société civile de faire toute la pression nécessaire pour empêcher la mort de centaivnes de milliers de personnes. On le voit, le nickel ne profitera pas du tout à la pôpulation vue l’opacité qui entoure l’octroi de son exploitation.
@Jean-Pierre
1. En Afrique du Sud, (= l’un des grands producteurs du platine) le ministre du Commerce et Industrie Rob Davies vient d’annoncer la formation d’une zone economique speciale dans la Ceinture de platine de Rustenburg/Rustenburg platinum belt dans la province du North West.
Le platine va etre utilise pour la bijouterie et la fabrication de convertisseurs catalytiques (pour tuyaux d’echappement des voitures?) et de batteries/fuel cell technology.
(Voir « Davies announces special platinum belt zone », http://www.fin24, 24 September 2014).
2. Les mines de platine de Rustenburg existent depuis 1929, peu de temps apres la decouverte de la fameuse Merensky Reef/Veine de Merensky par Hans Merensky dans le Bushveld Igneous Complex (= la geologie de ce Complexe etait/est considere cas classique dans le cours d’exploration des gisement).
(Voir Wikipedia:
1. « Rustenburg »
2. « Bushveld Igneous Complex », http://www.wikipedia.org).
Merci.
Pire encore, lorsque le président fait des interventions en utilisant des fonds du compte pour les bonnes initiatives, ses conseillers en communications font semblant de faire croire au peuple que le président utilise ses fonds propres. C’est de la propagande!
Comment les institutions et les personnes à appuyer sont ciblées?
Si ce sont des fonds des caisses de l’État qui doivent être utilisés, il faut laisser les services et ministères techniques concernés s’en occuper.
Ils peuvent le faire plus mieux que lui si tout au moins ils sont à la hauteur de leurs attributions.
Pour BMM, à voir les différentes interventions, il y a trop de flous et magouille.
Chers tous,
Je crois que ce pouvoir devait de temps en autre écouter et/ou tenir compte des avis et considérations de certaines associations de la société civile comme l’OLUCOM.Son combat est noble mine de rien.
Constituer un « Appui aux bonnes initiative » est ni plus ni moins qu’une aberration et un moyen déguisé pour détourner les fonds. C’est aussi prendre le peuple comme d’éternels gamins…. »tu as bien travaillé à l’école, alors le président va te donner un cahier supplémentaire! ». C’est presque ça les bonnes initiatives..
Sinon pour le reste, il ne faut pas se leurrer. Du Burundi au fin fond de la Papouasie, en passant par Paris et NY, l’octroi d’un permis d’exploitation de minerais est accompagné par des commissions et rétro commissions, généralement pour financer les partis au pouvoir!
Tu as raison et même les opposants du pouvoir actuel n’auraient surement pas donné ce permis d’exploitation gratuitement.
Mais il est particulièrement grave de voir comment nos dirigeants gèrent les fonds de l’Etat comme leurs propres comptes courants en banque
None iyo Code minier ntiyashizweho na ba Gihahe?None mushaka igihugu gitere imbere gute muha Ubushingamateka abantu batabona!ndaziko muri CNDD FDD harimwo Abashingantahe b’Ijunja n’Ijambo kandi boshobora kuduserukira neza bakanonosora amategeko ndetse bakanabogoza uwutabishoboye ariko Ingwizamurongo nyinshi nizo zija ku ma liste atari ugukoma amashi ata kindi bashoboye!
Ewe Burundi waragowe!