Le risque est grand et Bujumbura met le paquet : des manifestations sans répit devant les bureaux de l’Office du Haut-Commissariat aux droits de l’Homme.
On est loin du premier appel au ralliement lancé sur les réseaux sociaux par ’’drôle d’oiseau’’, venu de nulle part, se réclamant ’’Tutsi’’ devant les bureaux des Nations Unies avec un message clair sur sa pancarte : «Arrêtez de semer la zizanie au Burundi. Les experts sont des menteurs. Ils sont manipulés. Genocide will never happen.»
Cet ’’envoyé des Tutsi’’ autoproclamé est désormais à tous les rendez-vous devant ces bureaux de l’OHCDH. Il est mis en devanture avec d’autres hérauts de la République pour décrier le rapport de l’enquête indépendante des Nations Unies sur le Burundi (EINUB) établi conformément à la résolution S-24/1 du Conseil des droits de l’Homme.
Et le rapport et la probable résolution, puisqu’il s’agit de cette dernière qui est redoutée, tout est décrié, vomi. Et on y met les moyens. Ce ne sont plus les pauvres gens comme ces taxi-vélos ou ces taxi-motos confinés dans leurs quartiers, qui font le gros des manifestants contre le rapport mais des femmes et hommes en cravate, avec des chaussures bien cirées venus des bureaux climatisés. Les fonctionnaires sont appelés à rejoindre les manifestants, il y va des intérêts supérieurs de la Nation.
Le chapitre VII de la Charte des Nations Unies, ferait trembler n’importe quel Etat au monde sauf ceux qui ont le droit de véto, car le Conseil de Sécurité peut passer de la parole aux actes, autrement dit, des résolutions aux interventions sans l’aval de l’Etat mis en cause.
Ce n’est pas tout. L’ONU peut inviter la CPI à se saisir de certains dossiers de violations graves des droits de l’homme, sans oublier que cette menace de retirer tous les militaires burundais des missions de maintien de la paix est évoquée, etc.
Par ailleurs, à Genève, plusieurs voix demandent au Conseil des droits de l’Homme des Nations Unies de mettre sur pied une Commission d’enquête sur tous les crimes commis au Burundi depuis avril 2015.
Bujumbura nie tout en bloc. Des émissaires sont envoyés à New York et à Genève pour plaider, défendre, s’indigner, fustiger, exposer les contre-rapports… On a l’impression d’un duel entre Bujumbura et le reste du monde. Espérons que ce sont les droits de l’Homme qui vont gagner. C’est tout ce que souhaitent les Burundais…
Merci Abbas « espérons que ce sont les droits de l ‘Homme qui vont gagner « je suis de tout mon cœur avec toi INSH’ALLAH hair
Même avec un minimum de bon sens, le régime en place au Burundi mérite des sanctions sévères. Le drame qu’endurent une partie de la population burundaise est inacceptable! Il est grand temps d’arrêter ces montagnes grossiers de négation de la part du gouvernement.
» Espérons que ce sont les droits de l’Homme qui vont gagner. C’est tout ce que souhaitent les Burundais … »
Que dire de plus ? Et comment s’imaginer que des Burundais n’y souscrivent pas ? C’est vraiment penser trop court : le balancier de l’histoire poursuivra sa course, et le pouvoir de demain traitera son opposition selon les procédés laissés en place par le régime précédent.
Est-ce là une raison de s’accrocher au pouvoir ? Ne pas devoir subir ce que l’on inflige à l’opposition ?
Monsieur R.Crettol, qui ne souhaiterait pas que ce soient les droits de l’Homme qui vont gagner? En ce cas d’espèce, il s’agit de la victoire des droits de l’Homme Burundais, qu’il soit Hutu, Tutsi ou Twa, ou d’un quelconque habitant du Burundi. En ce qui me concerne, j’ai l’impression que vous parlez de l’Homme étranger au Burundi. Parlons stratégie. Il n’y a pas si longtemps, des Hommes ont envoyé un de leurs pions gagnants occuper la RDC avec l’aide de son grand-frère du Nord pour s’assurer que la RDC n’allait pas basculer dans n’importe quel camp. Des millions d’Hommes sont morts et meurent encore et le Conseil des droits de l’Homme n’en parle pas ou si peu. Le dossier RDC ne me semble pas clos pcq le pion gagnant continue à faire des ravages sous l’œil complaisant de ceux qui l’ont activé. De mon point de vue, le Burundi est victime de cette situation stratégique. Nkurunziza est le mal-aimé des boss du pion gagnant pcq les boss voudraient un président plus coopératif et plus ouvert au projet de s’approprier l’éléphant RDC que n’a pas réussi à s’approprier le pion gagnant avec l’aide de son grand-frère. Cela prend un Hima comme en Ouganda et au Rwanda. Avec un Hima aux affaires au Burundi et 650km de côte du Lac Tanganyika ouverte sur RDC, l’injure de l’échec de la prise de Kinshasa peut être lavée. Le reste me paraît verbiage, car nous sommes tous des Hommes et donc en droit d’être protégés par le Conseil des droits de l’Homme. Hélas Mr.Crettol, l’Homme que défendent ces droits me paraît être l’Homme des Fables de La Fontaine, qui disent que la raison du plus fort est toujours la meilleure, et donc que demain nous verrons de bonnes raisons de justifier des dommages collatéraux énormes, pour la défense des droits de l’Homme. Mais encore une fois de quel Homme?
@ Polycarpe
Il s’agit ici des droits de l’homme – qu’on appelle où j’habite, et en allemand, « Menschenrechte », droits des humains. Droits des femmes et des hommes; droits des Chinois, des Congolais et des Russes. Droits des Burundaises et des Burundais – de *tous* les Burundais; des Batwa aux Bahutu, des membres du CNDD-FDD et du FNL, des membres de l’APRODH et de la Ligue ITEKA, etc … Ajoutez selon votre perception des groupes « amis » *et* des groupes « ennemis ».
Les manoeuvres poliitques que vous pensez être à l’oeuvre derrière la crise qui affecte (à nouveau) le Burundi n’ont rien à voir avec les droits des humains. En parler n’est qu’essayer de faire diversion.
Ces droits des humains ont une longue histoire et représentent un effort pour lutter contre les abus de pouvoir qui ont toujours marqué les sociétés humaines, de manière plus ou moins patente ou brutale.
Les manquements des pays occidentaux pour affirmer et faire protéger les drois des humains en Afrique de l’est sont tout simplement cela : une faute, une erreur. Une faute qu’il serait stupide et dommageable de vouloir perpétuer. Les violatoins des droits des humains sous les régimes qu’on qualifie de « Hima » sont une des racines de la crise actuelle, et les violations constatées à l’heure actuelle ne manqueront pas d’avoit leurs effets délétères dans les années qui suivent. Ne pas comprendre cela est impardonnable.
Le régime de Bujumbura, parce qu’il a choisi d’entrer en lutte ouverte avec les mouvements d’opposition de la société burundaise, agit contre cette opposition sans tenir compte de sa propre législation ni des directives de précaution que demandent les droits des humains. Telle est mon interprétation de la situation actuelle.
J’aimerais bien pouvoir parler du Burundi dans des termes différents. Aux Burundais de vivre selon les principes que leur a donné leur tradition : l’ubuntu est une valeur à préserver et à partager avec l’ensemble de la population.
Et si l’ubuntu n’est pas strictement d’origine burundaise, appropriez-vous le. Les Centres Ubuntu existent en Europe et à Bujumbura depuis bien avant que j’entende parler du Burundi.
Violation des droits de l’homme depuis 2015? Really??? Come on, what about investigating violations since Burundi’s independence? It would sound less biased to me.
@Mpozenzi : investigating violations since Burundi’s independence you say ? Why not, who would be against this ? But this is currently simply not possible for many reasons : the country is not stable enough, and there is no reliable justice in Burundi able to do to the job. Neither has Burundi enough money to hire experts, judges, and structures. And most of all : you need your entire population to be on the ground. You can solve all this problems by doing one, and only one, thing : bringing Peter’ team to the CPI and judging them for their crimes. Then, we will be able to dig further in Burundi’s history