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Éducation : le concours national dévalorisé ?

05/05/2013 Commentaires fermés sur Éducation : le concours national dévalorisé ?

Le concours national édition 2012 a suscité beaucoup de polémique. Certains affirment que l’épreuve était trop facile pour les écoliers qui viennent de passer plusieurs mois de préparation….

<doc4361|left>Passage obligé pour accéder à l’enseignement secondaire, le concours national est, depuis longtemps, tant redouté par les parents, les enseignants et les écoliers. Les préparatifs commencent d’ailleurs en 5ème année primaire avec des programmes presque similaires à ceux de la 6ème. Les enfants de la 6ème doivent sacrifier une partie des grandes vacances, celles de Noël et de Pâques pour terminer tôt les programmes afin d’avoir le temps de se préparer, en faisant beaucoup d’exercices en maths, français, kirundi et étude du milieu avant la grande épreuve. Chacun y met du sien.

« Mais ce qui s’est passé, lors de l’épreuve de l’édition 2012, est inconcevable. Quand nous avons terminé de distribuer les copies et avons donné le signal pour commencer, dix minutes après, la plupart avaient terminé», déclare N.J., un enseignant. Certains renchérissent en affirmant qu’un écolier de la 3ème année pouvait réussir sans aucune difficulté. Pourtant, selon une autre opinion, soutenir que le concours était facile, n’est pas objectif. Car utiliser le choix multiple comme procédé d’évaluation, ne signifie pas la facilité. Tout simplement, poursuit-elle, le ministère avait un objectif à atteindre, ce qui est normal.

… de mal en pis

Par ailleurs, la raison avancée par le ministère de l’enseignement de Base et du secondaire est l’augmentation du taux de réussite. Objectif : atteindre un taux de plus de 50%. Argument qui ne tient pas débout, selon Emmanuel Mashandari, syndicaliste. Il estime qu’il était déjà difficile d’absorber les presque 40% (moyenne des taux de réussite des années précédentes) au secondaire : « Même avec l’avènement des collèges communaux, la prolifération des écoles privées, les effectifs sont pléthoriques surtout dans les écoles publiques, à telle enseigne que dans une classe, un enseignant peut encadrer jusqu’à 80 voire 100 élèves. » Ce n’est plus un secret, ajoute-t-il, le Burundi connaît un manque criant d’enseignants, d’infrastructures et de matériaux didactiques. D’après lui, opter pour l’augmentation des effectifs qui entrent dans l’enseignement secondaire, c’est empirer la situation, malgré la construction de nouvelles écoles.

En outre, les pédagogues s’accordent sur le fait qu’actuellement le niveau des enfants laisse à désirer. Ainsi, déverser au secondaire, coûte que coûte, des enfants n’ayant pas un bagage intellectuel suffisant, c’est inconcevable. « C’est à partir des résultats du concours national qu’on évalue les enseignants. Cela permettait ainsi de connaître les meilleurs établissements scolaires », souligne-t-il. Pour lui, il n’y a plus d’objectivité. « Tout cela remet en cause le principe du concours national », conclut-il.

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