Dans une situation de crise, le comportement des acteurs peut faciliter ou rendre impossible la décrispation de la situation. Pour le politologue Elias Sentamba un appel considérant un adversaire comme un partenaire potentiel permet de construire une société juste.
La décrispation d’une situation conflictuelle n’est possible que si les protagonistes adoptent un langage réconciliant qui considère les adversaires comme des partenaires. « C’est un langage qui prend en compte les intérêts divergents entre différents acteurs. Il permet de trouver un compromis, une solution la moins mauvaise possible, faute de solution idéale qui n’est pas de ce monde. Les gens sont conscients que leurs intérêts sont nécessairement divergents, ils essaient de perdre un peu pour gagner plus », explique le politologue Elias Sentamba.
Pour lui, aucun intérêt ne peut toujours prédominer. Le détenteur du pouvoir peut soumettre ceux qui ne l’ont pas aujourd’hui, explique-t-il, mais ces derniers, un jour, le détiendront. « Il va se venger et malheureusement il ne va se venger sur celui qui avait le pouvoir, mais plutôt sur ceux qu’il croit être ses descendants et qui sont pourtant innocents. Et c’est un conflit perpétuel», déplore-t-il.
Ce politologue fait savoir qu’un langage réconciliateur n’est motivé que par la prise de conscience et une recherche de la paix commune. On est convaincu, poursuit-il, que dans la société aucun intérêt ne peut être défendu de façon rigide et unilatérale contre les intérêts des autres. « Il faut que toutes les parties prenantes soient conscientes qu’il faut chercher un terrain d’attente. C’est donc l’intelligence pratique qui recherche l’accord social».
Au cas contraire, relève M. Sentamba, si chacun campe sur sa position, c’est le statu quo, chacun des antagonistes défendant uniquement son intérêt et de façon rigide. Ainsi, le conflit persiste. Il note que toute tentative de rapprochement est remise en cause. « Nous sommes des citoyens qui dépendent des uns des autres. Il faut que les ennemis ne soient pas tués, mais transformés en partenaires».
Le professeur Elias Sentamba estime indispensable la pérennisation et la consolidation d’un langage rassurant : « En prendre conscience, enseigner les jeunes et former la société permettent de bâtir une société juste et prospère. » La compréhension mutuelle et la réconciliation, conclut-il, conduisent à un terrain d’attente pour un jeu gagnant-gagnant.
Pour Elias Sentamba, Dans une situation de crise, il est indispensable de toujours prôner la réconciliation. D’accord. Mais qu’en est=il dans une situation de génocide ? Comme c’est le cas du Burundi ? Peut-on réconcilier sans même que ce soit reconnu qu’un génocide a été commis ?
Pres de 50 ans apres, plus aucun doute. Plusieurs éléments mettent à l’évidence qu’en 1972 (avant et apres) le Gouvernement du Burundi à dominance Tutsi-Hima, dirigé par le Capitaine Michel Micombero a commis un génocide quand il s’est livré à des arrestations massives ciblées en journées normales, sur tout le territoire national, en suivant des listes préétablies, suivies d’éliminations physiques de près d’un demi-million (12%) de Citoyens Burundais qui ont été jetés dans près de cinq milles fosses communes avec pour unique crime était d’être d’appartenance clanique Hutu.
Et ce n’est pas tout. Depuis le mois de décembre 2019 jusqu’en novembre 2020, la CVR a procédé à l’ouverture des fosses communes dans plusieurs provinces du pays. De 2014 à 2018, la CVR a pu recueillir des informations faisant état de 4163 fosses communes au Burundi. Selon la CVR, la cartographie se présente de la manière suivante : Bujumbura Mairie : 74 ; Ngozi: 179 ; Karusi: 91 ; Mwaro: 207 ; Muramvya: 315 ; Ruyigi: 133 ; Rumonge: 396 ; Bururi: 88 ; Makamba: 207 ; Cibitoke: 345 ; Bubanza: 240 ; 10 Kayanza: 322 ; Kirundo: 200 14. Rutana : 119 ; Gitega : 640 ; Muyinga: 184 ; Cankuzo: 41 ; Bujumbura Rural : 250.
En février 2020, l’ouverture des fosses de la Ruvubu par l’équipe de la Commission vérité et Réconciliation (CVR), a ramené à la surface de la terre des hommes et femmes victimes de la folie meurtrière de 1972.
Les dimensions de fosses, leur emplacement dans un lieu discret, leur alignement, l’empilement des corps par couches au fond des trous ont démontré la débauche d’intelligence et de moyens utilisés dans l’extermination des Hutus et dans la dissimulation de leurs corps. Lors d’une messe très solennelle organisée sur le site, le Primat de l’église catholique du Burundi Monseigneur Simon Ntamwama, n’a pas mâché ses mots : il a qualifié les faits de GÉNOCIDE. Bien qu’ayant une chaire de recherche, le département d’histoire de l’Université du Burundi n’a jamais révélé de tels faits. Pourquoi. Qu’est-ce qui l’en empêche
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L’existence de la fosse commune de la Ruvubu dans laquelle une dizaine de milliers de corps de plusieurs provinces non environnantes ont été acheminés pour y être enfuis, constituent en elles seules une preuve de préméditation et de planification.
Les autorités burundaises (dominees par les Bahima du Bututsi) de l’époque avaient bel et bien une intention claire de commettre un génocide.
Bien plus, la quantité inouïe des ossements présents dans les fosses communes de la Ruvubu et leur variété de provenance, ne peut pas être le résultat d’un travail de quelques individus. Ça prend une logistique étatique pour réussir à inventorier les noms des cibles à tuer, savoir à quel endroit exact où les trouver à une période précise de la journée, instruire les personnes qui vont les chercher, louer les machines qui vont creuser les fosses et les camions qui vont transporter près 500 000 condamnés à mort (…).
La planification de tout cela pour réussir à le faire doit avoir pris des mois. Voire des années pour y parvenir. Il est mathématiquement impossible que cela ait été fait après une attaque surprise de rebelles Hutu comme le veut la version officielle.
Avec la quantité de documents, d’archives, de témoignages écrits et oraux, d’ossements sortis des fosses communes, la CVR dispose de toutes les clés pour analyser le dossier et pour se prononcer sur la qualification des tueries de 1972. Quiconque pourrait conclure sans se tromper que le gouvernement Micombero a planifié l’extermination des Hutus, qu’il a utilisé les moyens humains et matériels de l’État, qu’il a sciemment dissimulé les corps et qu’il a imposé le silence sur ces crimes par des actes d’intimidation, de torture et d’emprisonnement !
Pour crise majeure c’en est une. Peut-on alors reconcilier scomme le propose le professeur Elias Sentamba sans meme declarer qu’il y a eu GENOCIDE? Un crime impardonnable aux yeux des Nations Unies! Que tous les Etas du monde doivent punir!
Inlassablement, IWACU poursuit son travail de prise de conscience. Le progrès de la société burundaise ne se fera pas sans une volonté sincère de réconciliation accompagnée de mesures tangibles de coopération pour le bien commun.
C’était l’objectif poursuivi par les accords d’Arusha, accords qui n’ont jamais été intégrés dans la vision ou la stratégie du CNDD-FDD, sinon comme un mécanisme à quotas embarrassant et à abolir. Et il est fort probable que les opposants au CNDD-FDD n’ont pas fait preuve de conciliation, à l’époque.
Cette hantise de s’emparer du pouvoir n’en finit pas de coûter à la société burundaise.
FAUX. Si Iwacu est ce type de journal, alors qu’ils osent mettre en ligne le commentaire que j’ai fait hier soir. Non pas un seul. J’en avais émis trois. Un au sujet de l’article du Professeur Elias Sentamba. Je lui demandais de nous dire comment on réconcilie en situation de crises de génocide répétitif d’un groupe contre plusieurs autres. Un deuxième au sujet des Baganwa. Qui se targuent d’avoir bâti le Burundi et l’avoir défendu pendant 4 siècles. Mais qui depuis 1966 se com plaisent sans rien dire avec le groupe du petit garçon/adolescent Hima de Rutovu qui a arraché les racines du Burundi que ces Baganwa disent avoir construit. Et un troisième sur les InyankaBurundi de MAP-BURUNDI Buhirequi se plaisent a détruire leur propre pays mais que Iwacu appelle « Intellectuels avises »