Ce samedi 17 septembre, à l’IFB, s’est tenu un spectacle de slam. Au programme : des mots, des mots, encore des mots…
<doc1283|left>Un seul mot, sans surprise, revenait à tout instant : l’Afrique. Le continent noir et ses dérives, sa beauté, sa bêtise ont été passés au crible par la génération slam. Accompagné d’un piano et d’un {djembé} (petit tambour très populaire en Afrique de l’Ouest), les textes ont défilé dans une pénombre propice à la réflexion et à l’écoute où les slameurs se succédaient sur scène un à un.
Parmi les textes, ceux qui ont plu sont notamment « Femme africaines », où une jeune fille en tenu traditionnelle vante les mérites de sa couleur noire, la magnificence des africains, « leur taille élancée et leur beauté légendaire ». Un texte qui fustige par exemple Michael Jackson, (dit {roi du pop}) qui a renié ses origines. La plupart des slameurs étaient parés de costumes de l’époque à savoir tenues guerrières (Intore) pour un peu plus d’authenticité comme le cite si bien Ezéchiel, Président de génération slam : « Donnons du tam-tam africain à nos âmes. »
Un spectacle redondant tout de même par bien des côtés car ce n’était que lamentations sur lamentations : « J’ai compris que c’était de notre faute », avoue une expatriée française récemment arrivé au pays car les textes ne sont pas tendres envers l’Occident, et l’on sent le doigt pointé en direction des accusateurs à bien des égards.
D’autres textes étaient originaux, comme cette parodie de la haine sous les traits d’un personnage qui s’en va, se consume, meurt et que l’on enterre pour des lendemains meilleurs. Ou encore une première, un slam en kirundi, qui pousse à se demander si les Burundais ne sont pas naturellement des slameurs antiques ({Amazina}), tellement les deux styles se ressemblent.
Le spectacle s’est terminé sur une note de gospel, « C’est encore possible », qui n’a pas franchement plu aux spectateurs car cela tranchait avec le reste : « On ne savait plus si c’était du slam ou bien une scène de Walt Disney, genre le Roi Lion », relate Myriam, fan de slam.
« Afrique, réveille-toi ! » un spectacle de génération slam en espérant qu’il se réveille un jour et que les tam-tams battent à nouveau la mesure à cette fin.