Ce dimanche 17 mars, l’association Izere-Hollande a fait don d’un appareil radiographique, de 25 matelas et de couvertures à l’hôpital de Ntita. Du matériel dont l’établissement avait cruellement besoin depuis sa création.
<doc7513|right>Construit et équipé par l’ODAG (Organisation pour le Développement de l’Archidiocèse de Gitega) pour être un centre de santé, cet établissement a changé de statut sur décision du Ministère de la Sante Publique et Lutte contre le Sida, il y a deux ans. Dans ce changement effectué à la hâte, seule l’appellation a changé. Les infrastructures sont restées les mêmes, et aucun médecin, ni infirmier n’a été envoyé à Ntita jusqu’ici. Le personnel existant a continué de travailler dans des conditions à la limite de la dignité humaine. Pour certains, il ne s’agit d’ailleurs que d’un hôpital de campagne.
D’après certaines sources internes à l’hôpital,il arrive qu’un médecin opère sous la lumière d’une lampe torche une fois le courant de la Régideso coupé. Le groupe électrogène que l’ODAG avait installé est tombé en panne il y a plus d’un an ! Sans oublier que l’hôpital de Ntita ne dispose pas d’ambulance pour les cas d’urgence. En cas d’intervention, il faut recourir au véhicule de la paroisse qui n’est pas toujours disponible pour une raison ou une autre.
Selon le Dr Bernard Nsabimana, l’arrivée de cet appareil radiographique vient à point nommé. « Nous étions devant un problème insurmontable. Nous étions gênés d’envoyer les accidentés à Gitega ou à Kibimba alors que parfois la population des alentours n’a pas beaucoup de moyens financiers. Pour arriver seulement à Gitega, le coût d’un ticket aller- retour sur une moto est autour de 25.000 Fbu. Débourser cette somme n’est pas à la portée de tout le monde », explique le médecin. Et d’ajouter que l’hôpital a encore d’autres difficultés pour alléger la souffrance des malades de Ntita. « Nous disposons depuis deux ans de six infirmiers et de deux médecins généralistes qui s’occupent de tous les services dispensés par cet établissement (médecine interne, pédiatrie, gynéco- obstétrique, chirurgie, urgence et laboratoire).
Pourtant les normes sanitaires prévoient qu’un hôpital de district doit avoir au moins 36 infirmiers », précise-t-il encore. Cet hôpital est censé accueillir la population venant de trois communes à savoir Gishubi, Ryansoro et Nyarunsange. Sa capacité d’accueil est de 49 lits. Mais jusqu’à présent, plus de la moitié de ces lits n’avaient pas de matelas. Pour dormir, les hospitalisés devaient se munir de nattes.
L’espoir pour l’hôpital et les malades
Macédoine Nijimbere, médecin-chef du district de Ryansoro, exprime un sentiment d’espoir. Il a précisé qu’il y avait une amélioration par rapport à la période précédente. « Quand j’étais directeur de cet hôpital, c’était catastrophique. Nous avions en tout et pour tout, un microscope et quelques lits. Mais aujourd’hui, je vois que la situation s’améliore de plus en plus. Avec cet appareil, je pourrais dire que nous ne sommes pas les moins nantis du pays », les a–t-il encouragés. Selon lui,les moyens de cet hôpital s’accroissent et d’ici peu de temps, il espère que l’hôpital sera en mesure d’engager et payer au moins un médecin contractuel.
Quant à l’administrateur communal de Gishubi, il n’a pas tari d’éloges en remerciant l’association Izere-Hollande. « Personne ne peut être insensible devant le soutien accordé à notre commune par l’association Izere-Hollande. D’ailleurs, elle avait déjà aidé la commune dans beaucoup de choses. Hormis cet appareil radiographique offert à l’hôpital Ntita, cette association s’était déjà distinguée dans le soutien à l’orphelinat de Nyabiraba. Elle a aussi donné une renommée internationale à notre commune quand elle a amené les visiteurs néerlandais ici », a détaillé Tharcisse Nijimbere.
Quant au représentant de l’archevêque de Gitega,il lance une piste de solution pour remédier au problème du personnel insuffisant. « Si l’association Izere-Hollande pouvait nous accompagner dans la réhabilitation de l’ancien couvent des sœurs, alors le fardeau pour le personnel de santé pourrait s’alléger.
Ces sœurs, une fois revenues, donneraient un coup de main à l’hôpital »,a-t-il avancé. En promettant de plaider leurs problèmes auprès d’éventuels bienfaiteurs, le président de l’association Izere-Hollande a prodigué des conseils aux bénéficiaires de ces présents dons. « Nous ne ménagerons aucun effort pour venir en aide aux plus nécessiteux. Si vous utilisez à bon escient ce que vous possédez déjà, sans doute que les autres pourraient nous emboîter le pas », leur a conseillé André Nkeshimana. Les problèmes de l’hôpital de Ntita sont encore bien loin d’être résolus, mais petit à petit le terme d’ « hôpital » ne devrait plus être usurpé.