Cette mesure prise ce lundi 21 janvier 2013 par le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique fait suite à un détournement non encore élucidé de plus de 8 millions de Fbu d’un fonds d’entraide des étudiants. Il conditionne la levée de cette décision au règlement de cette affaire.
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– [{8 millions de Fbu de la caisse sociale "mangés" par des étudiants à l’UB}->http://iwacu-burundi.org/spip.php?article4288]
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<doc6742|left>C’est un Julien Nimubona excédé par "l’inertie de la part des autorités rectorales dans le règlement de cette affaire" qui a déclaré "être obligé de frapper fort face aux étudiants qui détournement une partie de la bourse".
Le ministre pensait que la représentation des étudiants et les autorités de l’université du Burundi "pouvaient trouver une réponse à cette question. Nous constatons hélas que rien n’a avancé", martèle-t-il.
Et les décisions sont prises : "La première mesure est d’arrêter la bourse jusqu’à ce que la solution soit trouvée. Si la bourse est individuelle, elle sera versée à des individus, il ne doit pas y avoir des détournements à des fins qui ne sont même pas au départ destinées aux étudiants", précise Julien Nimubona.
Quant à la perception de cette bourse, "les étudiants qui la voudront à la fin du mois de janvier auront manifesté leur engagement pour le respect de cette orientation individuelle de la bourse. Ceux qui veulent aider vont s’engager sur des fiches", fait-il savoir.
Par ailleurs, le ministre Nimubona s’inscrit en faux contre le système de retrait à la source en vigueur à l’université du Burundi : "Je ne suis pas d’accord qu’un règlement académique oblige un étudiant de cotiser sur sa bourse. Il peut le faire lui-même après avoir perçu sa bourse. Qu’il verse son argent sur un autre compte pour cette solidarité là", s’insurge le ministre Nimubona.
Du côté des étudiants, cette mesure n’est pas la bienvenue même si quelques étudiants interrogés semblent être d’accord avec le ministre sur un point : le fait de demander des comptes à la représentation des étudiants et aux autorités rectorales pour tirer au clair cette affaire. "On dirait qu’il y a une certaine complicité entre le rectorat, la Régie des œuvres universitaires et la représentation des étudiants", murmurent ces étudiants.
Avec un peu d’efforts ces trois entités peuvent indiquer où sont passés les 8 millions de Fbu détournés : "Invoquer les enquêtes de la police en cours pour ne rien faire est un échappatoire" conclut-on sous couvert d’anonymat.