Près de quatre mois après la mesure de détaxation de 13 produits agricoles, les effets sur le marché sont quasi inexistants, selon les consommateurs.
<doc5129|right>Au marché central de Bujumbura, les vendeurs et consommateurs rencontrés ce 3 septembre, affirment que les effets de la mesure de détaxation ne sont pas remarquables. Les prix restent élevés, selon eux. Le prix d’un kg des oignons rouges était de 1000Fbu. Le riz communément appelé {umuzambiya} se vendait à 1.500 Fbu le Kg au moment où le riz tanzanien était à 2.000 Fbu le Kg.
Les prix pour un kg de farine de maïs et celle de manioc appelé {ikivunde} étaient respectivement de 1000Fbu et 1300Fbu. Le haricot jaune s’achetait à 1200Fbu le Kg, et le haricot ordinaire appelé « kirundo » coûtait 1000Fbu le Kg. Le coût pour un kg de pommes de terre était de 800Fbu. Les prix actuellement pratiqués sont presque semblables à ceux d’avant la détaxation, d’après les vendeurs interrogés. « Les tarifs auxquels nous nous approvisionnions n’ont pas beaucoup changé, ce qui se répercute sur les prix de vente», explique C.A. Elle affirme aussi que les produits sont restés chers : « Même les clients viennent au compte-gouttes. »
« Pas de suivi ! »
Le président de l’ABUCO (Association Burundais des Consommateurs), Noël Nkurunziza constate que la mesure de détaxation a manqué de suivi : « C’est difficile de dire que les résultats sur le marché sont palpables. Car, un mois après la mesure, c’était le moment de la récolte dans le pays », indique-t-il. Mais, il ne nie pas que les prix au marché aient chuté, dans un 1er temps : « Quelques jours après la mesure, les prix ont baissé dans l’ordre de 20 à 30%. Mais c’est difficile d’attribuer ces améliorations à ladite mesure, du moment que la commission chargée du suivi n’a pas été sur le terrain pour constater les résultats. »
<img5130|left>En outre, le président de l’Abuco assure que les prix commencent à remonter sur le marché. Il signale, par ailleurs, que ladite commission, dont son association est membre, a manqué de fonds pour démarrer les activités. Et d’ajouter aussitôt : « Il y a à peine un mois, la commission s’est dotée d’un règlement d’ordre intérieur. Maintenant, elle reste encore au bureau, alors qu’elle devrait être en permanence sur le terrain et suivre ce qui s’y passe.»
« Déshabiller saint Pierre pour habiller saint Paul »
Quant à la récente mesure de hausser la taxe de consommation sur certains produits comme ceux de la Brarudi, M. Nkurunziza trouve que cela revient à déshabiller saint Pierre pour habiller saint Paul. « C’est une manœuvre de nous prendre l’avantage qui nous était accordés. En outre, nous ne sommes pas encouragés par la dernière mesure, puisque la première n’a pas encore été évaluée», se lamente-t-il. Il précise, du reste, que l’augmentation de la taxe de consommation a déjà manifesté ses conséquences : « Par exemple, le transport vers Gitega a été augmenté de 1000Fbu, il y a moins d’une semaine. »