La mesure d’exonération de certains produits alimentaires est en vigueur, depuis le 15 mai dernier. Les effets sur les prix ne sont encore très remarquables, une semaine après.
<doc4143|right>Au marché de Muyinga, les prix de quelques produits ont baissé. 1l d’huile de palme, qui était à 2400Fbu, est à 2200Fbu. Le prix d’un kg d’oignons rouge est passé de 2500Fbu à 1500Fbu, le prix du riz tanzanien est à 1700Fbu, alors qu’il coûtait 2200 Fbu. Les prix de la farine de manioc, du manioc sec et du haricot n’ont pas diminué. Les commerçants expliquent la baisse du prix du riz par le fait que le Burundi vit actuellement la période de récolte. Et pour les produits dont le prix n’a pas chuté, ces importateurs indiquent qu’ils sont aussi en quantité insuffisante chez nos fournisseurs. « En Tanzanie, on n’a pas encore récolté le haricot et nous espérons qu’avez la récolte, le prix pourra diminuer sensiblement», précise un commerçant.
Les commerçants rencontrés à Kobero (frontière burundo-tanzanienne) reconnaissent que les taxes ont été supprimées. Selon eux, un sac de riz de 50kg qui payait 35.000Fbu de taxes, paye 1500Fbu. Mais, ils réclament que l’impôt forfaitaire de 4%, qui est encore exigé pour ces produits exonérés, soit aussi supprimé. Ils demandent aussi l’exonération pour d’autres produits alimentaires qui ne sont pas dans la liste du président, par exemple la banane verte.
Même situation au marché central de Bujumbura. Le riz tanzanien est à 2200Fbu, alors qu’il était à 2500Fbu, au moment où le riz appelé « Umuzambiya» est passé de 1800Fbu à 1600Fbu. Le haricot jaune qui s’achetait à 1800Fbu, se vend actuellement à 1600Fbu. Les oignons rouges sont à 1800Fbu le kg alors qu’avant, ils étaient à 3000Fbu. Le prix de la pomme de terre « Ruhengeri », dont le Kg était à 700Fbu, a chuté de 50Fbu.
Pour d’autres denrées comme le haricot ‘kirundo’, la farine du manioc,…. , le prix n’a pas varié. Certains commerçants indiquent que le riz manque sur le marché parce que certains d’entre eux l’ont stocké pour le vendre, en novembre, laquelle période serait propice à une demande forte.
Les résultats ne sont pas ceux attendus
Les consommateurs restent sur leur soif, selon Noel Nkurunziza, président de l’Association burundaise des consommateurs(ABUCO) : « Pour les 7 jours qui viennent de s’écouler, nous ne constatons pas une diminution à la hauteur attendue. Par ailleurs, la baisse ne concerne pas tous les produits détaxés.» Pour M. Nkurunziza, le fait que les commerçants réclament de ne pas payer le PF (4%) pourrait être un prétexte pour ne pas revoir à la baisse les prix. « D’après les données de l’OBR (Office Burundais des Recettes), le riz en provenance des pays asiatiques diminuerait de 98% et les autres denrées alimentaires de 80,5%, compte tenu des taxes supprimées », explique-t-il.
Le président de l’Abuco se dit inquiet quant à la spéculation des commerçants : « Nous demandons à ce que la commission de suivi et évaluation soit mise en place avant l’échéance du 1er juillet, afin que les commerçants zélés ne puissent pas empiéter sur les droits des consommateurs.» Concernant le manque de certains produits sur le marché, il demande au gouvernement de veiller à ce que les commerçants ne vendent pas les produits détaxés dans les pays limitrophes.