Léonidas Hatungimana, porte-parole du président de la République, se veut rassurant: le président Nkurunziza reste très sensible à équilibre régional. Et pourtant, une province, Bubanza, bat le record dans les nominations.
<doc3760|right>Ngozi 9 avril 2012, le président de la république participe à une réunion en rapport avec le développement de la province.
Des participants soulèvent entre autres inquiétudes, le déséquilibre régional dans les nominations présidentielles. « Comment la commune de Musigati (province de Bubanza) peut, à elle-seule, enregistrer plus de vingt nominations alors que la province de Cankuzo n’en a que trois ? Sur quels critères le président de la République se base-t-il pour placer des gens ?», s’insurge M.N. présent à cette rencontre. Ce privilège, indique M.N., peut conduire à la frustration.
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{Déséquilibre régional : une réalité à Bubanza
D’après un document que le Groupe de presse Iwacu a pu se procurer, la commune Bubanza enregistre 3 cadres, dont un député, la commune de Musigati 22 cadres dont le président du Sénat, le procureur général de la République, l’ambassadeur du Burundi en Ouganda, le consul à Kigoma, etc. Quant à la commune Rugazi, elle compte 4 cadres, la commune Mpanda 4 cadres également dont l’actuel président du parti Cndd-Fdd, le 1er vice- gouverneur de la BRB, etc. La commune Gihanga compte 3 cadres dont la directrice administrative et financière à la Régie nationale des postes et une sénatrice.}
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Léonidas Hatungimana, porte-parole du président Pierre Nkurunziza, nie toute exclusion régionale dans la gestion de ce pays. Pris au dépourvu, M. Hatungimana, lui-même originaire de Cankuzo, énumère plus d’une vingtaine de nominations dans sa province. Il rejette également le cas de Bubanza. Selon lui, ceux qui propagent ces rumeurs viseraient la division des militants du parti présidentiel : « Nous sommes au courant que cela a fait l’objet d’une contre campagne de Pascal Nyabenda, président actuel du Cndd-Fdd, originaire de Bubanza. »
Le porte-parole du président décrit la manière de son patron pour nommer des personnalités : « Il demande des Curriculum vitae (CV). Il interroge les textes, vérifie les compétences, la provenance, parce qu’il sait qu’il y a des provinces ou régions qui ont été depuis longtemps oubliées et fait son choix.» Léonidas Hatungimana fait savoir que l’attention de Pierre Nkurunziza est beaucoup focalisée sur les cadres en provenance des provinces Cankuzo, Karusi, Kirundo, Muyinga, Ruyigi et Rutana.
Motif : parce qu’elles ont subi une exclusion sans précédent par tous les régimes qui se sont succédé, du fait qu’elles enregistraient un faible taux de scolarisation. Pierre Nkurunziza, signale son porte-parole, n’hésite pas des fois à refuser des candidatures, dans le strict respect de l’équilibre régional. D’emblée, ajoute M. Hatungimana, des gens peuvent se tromper sur la représentation dans les structures apparentes comme la présidence, le gouvernement, au niveau des ambassades, etc. Léonidas Hatungimana est confiant : « Le président de la République gère cette affaire d’équilibre régional en bon père de famille. »