Jusqu’ici, les bourses d’études étaient « réservées » à quelques enfants « bien nés ». Le ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique a fixé un seul critère : le mérite.
Julien Nimubona, ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique est catégorique : « Tout passe par la commission chargée de l’octroi des bourses. Un rapport public est affiché au ministère. »
Fini donc les « magouilles » et autres « arrangements ». Naguère, les bourses d’études étaient réservées à quelques enfants de dignitaires. Aujourd’hui, c’est le mérite qui compte.
Un parent d’élève, encore sous le coup de l’émotion raconte : « mon fils a été appelé au ministère ; on lui a dit que compte tenu de ses résultats, il a droit à une bourse d’études. Au départ, il pensait que c’était une erreur. Normalement les bourses étaient réservées aux enfants des « boss », or moi je suis un simple planton.»
Un jeune, aujourd’hui en Serbie, lui aussi témoigne : « c’est le directeur qui m’a appelé, il m’a dit que le ministère lui avait annoncé que j’ai droit à une bourse d’études ; j’avais eu une excellente note à l’examen d’Etat. Je n’en croyais pas mes oreilles, je suis fils d’agriculteurs.»
Transparence, toujours transparence
Le ministre précise que quiconque se sent lésé peut à tout moment adresser une requête soit au ministre, ou à la commission : « Les parents ou les concernés peuvent vérifier pourquoi le candidat a obtenu une bourse. Ils peuvent faire des réclamations, le cas échéant. » Par le passé, regrette-t-il, on ne savait pas qui en aurait ni pourquoi, il y avait beaucoup de magouilles et personne ne pouvait réclamer.
Des catégories de bourses
Julien Nimubona précise que les filières privilégiées sont les sciences et la technologie. Cela étant, rappelle-t-il, il existe trois catégories de bourses d’excellence : celles destinées aux lauréats des humanités générales, celles des assistants et enfin celles liées à des formations stratégiques.
Le ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche scientifique affirme que 138 bourses ont déjà été octroyées au cours de cette année. Selon lui, les plus gros pays donateurs sont la Russie, le Maroc, la Chine. Il précise qu’elles sont offertes dans le cadre de la coopération bilatérale. Ainsi, 22 bourses ont été octroyées à l’Ecole Normale Supérieure (ENS), 30 à l’Université du Burundi. « Même les universités privées ont bénéficié de cinq bourses cette année », souligne-t-il.
Pour les bourses à formation stratégiques, le ministre indique que les ministères envoient des profils des candidats. Les domaines privilégiés restent ceux des mines, chemins de fer et port, hôtellerie et tourisme. Julien Nimubona précise que la commission choisit deux candidats par secteur.
Vérifier que les critères de sélection ont été respectés
L’attribution des bourses d’études se fait lors des sessions de la commission. Cette dernière examine et délibère sur tous les dossiers de demande de bourses. Elle est composée de représentants de plusieurs départements ministériels tels que la direction du Budget du ministère des Finances, celui de l’Enseignement Primaire et Secondaire, de la Fonction Publique. La commission a été mise en place par décret présidentiel.
Avant l’affichage du rapport, le ministre doit d’abord l’approuver en vérifiant que les critères de sélection ont été respectés. « C’est par ordre de mérite qu’on octroie les bourses d’excellence. Pour les lauréats de fin des humanités générales, on se base sur la note obtenue à l’examen d’Etat », précise le ministre Nimubona.