«Le Burundi doit lutter contre l’imminence de ce fléau », déclare Jean Donatien Nshimirimana, président et représentant légal de l’ONG local PES (Propreté, Environnement et Santé), ce 3 juillet, à Bujumbura.
<doc4502|left>Il venait de prendre part à une réunion de lutte contre la désertification en Turquie du 13 au 18 juin 2012. Selon lui, la désertification réduit la résistance des terres face à la variabilité naturelle du climat. Le sol devient moins productif et compromet la production vivrière, etc. Pour Jean Donatien Nshimirimana, comme le dit l’adage « l’environnement est à l’homme ce que la mère est à son fœtus », tout le monde doit être interpellé pour lutter contre la désertification.
Même si le Burundi n’est pas directement concerné par ce problème, ce phénomène gagne du terrain petit à petit, d’après lui. Selon lui, les causes sont liées à l’activité humaine néfaste, dont les mauvaises pratiques agricoles et le sur-pâturage. Il est lié aussi, continue-t-il, au déboisement qui détruit le couvert végétal, à l’érosion et au mauvais drainage des systèmes d’irrigation provoquant la salinisation des sols.
Cependant, signale-t-il, le Burundi dispose d’innombrables atouts pour éviter ce mal. Il possède, ajoute-t-il, un des grands réseaux hydrographiques de la région et les saisons sont stables.
Un exemple à suivre : la Turquie
D’après Jean Donatien Nshimirimana, la Turquie peut servir d’exemple aux Burundais. Grâce aux instituts de recherche agronomiques, précise-t-il, ce pays aride a pu maitriser ce phénomène de désertification.
Par exemple, indique-t-il, les régions comme Konya Ovasi et Malatya Ovasi sont parvenues à transformer leurs milieux en forêts naturelles malgré les étés chauds et secs atteignant plus de 40°c à l’ombre.
Dépourvue presque de ressources en eau, faute de rivières, affirme-t-il, les Turcs font recours au forage pour irriguer les sols et arroser les cultures. Chaque région (province) dispose, dit-il, d’un directeur général chargé de lutter contre la désertification.
Il faut noter que chaque 17 juin est dédié à la lutte contre la désertification, dans le monde entier. Créée en 1999, presque deux ans après l’adhésion du Burundi à l’UNCCD (Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification), l’ONG local PES (Propreté, environnement et Santé) concentre ses interventions dans trois provinces du pays à savoir : Mwaro, Bururi et Muramvya.
Plus d’un million d’arbres ont été distribués pour reconstituer le couvert forestier, entièrement détruit par les effets conjugués de la déforestation et des feux de brousse. Cela pour sauvegarder la gestion durable des ressources naturelles.
En 2003, cette ONG a mis à la disposition de la population de ces provinces 60000 plants fruitiers, dans le but de faire face à un déséquilibre alimentaire dans un pays en proie à une famine quasi chronique, surtout au nord.