Sur l’initiative de l’association « Les femmes vaillantes » regroupant des femmes handicapées, un défilé de mode des personnes en situation d’handicap a eu lieu à l’Odéon Palace ce dimanche 11 décembre 2011. Selon Anne-Marie Nduwimana, présidente de l’association et elle-même handicapée, c’est une occasion de montrer qu’elles sont capables de quelque chose. C’était aussi en prélude à la célébration de la journée internationale des personnes handicapées, prévue ce 17 décembre en province Cibitoke.
<doc2310|left>Sur la scène de l’Odéon Palace, c’était du jamais vu. Au rythme de la musique, des femmes et des hommes en situation d’handicap ont fait un défilé de mode très apprécié par la salle pleine à craquer. En tenue de fête et bien coiffées, les femmes et jeunes filles ont montré au public qu’elles peuvent danser de la musique, du tambour, être chanteuse, pratiquer du sport,… sous des ovations très nourries du public. Sans ses deux jambes, Philomena a montré au public qu’elle peut danser de la musique congolaise ou du Mapuka ivoirien sans complexe.
Mme Nduwimana a indiqué que l’association « Les femmes vaillantes » a déjà rassemblé 40 femmes handicapées qui se cachaient dans des familles. Un programme d’enseignement des métiers et de lutte contre le sida a déjà été initié. L’’association a créé aussi une équipe sportive « Sitting volleyball » qui a déjà représenté le Burundi en Ouganda, au Kenya et dans d’autres pays en 2010.
Elle demande au gouvernement de mettre en application la convention des Nations Unies pour les personnes en situation d’handicap : « Il faut aussi améliorer les infrastructures scolaires pour permettre aux enfants en situation d’handicap de continuer les études », a-t-elle ajouté. Aux parents, elle leur demande de ne pas marginaliser les enfants handicapés en les laissant dans des centres d’handicap, « il faut les intégrer dans les familles et leur montrer qu’ils sont comme les autres. Elle appelle le gouvernement à prendre des sanctions sévères contre les personnes qui se servent des enfants handicapées pour aller mendier. Et aux policiers, d’essayer de comprendre les personnes en situation d’handicap car, dit-elle, « la mauvaise communication engendre souvent des malentendus entre un policier et un sourd par exemple.»
« …ont a droit de se marier »
<doc2311|right>Anne-Marie Nduwimana témoigne qu’au moment de ses fiançailles avec Gabriel Ntahonkuriye son mari, beaucoup de gens se sont opposés à leur projet de mariage. M. Ntahonkuriye s’en souvient : « Des critiques fusaient à mon endroit comme quoi, je ne pouvait pas me marier avec une fille handicapée. Même au moment de la dot, les membres de ma famille m’ont abandonné et ont refusé de me soutenir tant physiquement que matériellement », indique-t-il.
Il affirme que pour le moment, ils ont trois enfants (tous des garçons) et sa femme lui fait honneur en représentant le pays dans des compétitions internationales: « Ceux qui ont dit du mal de nous ont déjà compris que les personnes handicapées sont comme les autres ».
Le représentant du ministère de la Solidarité nationale, Joseph Ndayisenga, a souligné que 300 maisons ont été construites et 43 associations des personnes handicapées sont déjà actives. 150 personnes handicapées ont reçu une formation en rapport avec plusieurs métiers et dans un proche avenir, dit-il, un recyclage sera effectué.
Des handicapés ont reçu des dons de prothèses. Pour lui, le ministère ne ménagera aucun effort pour défendre les droits des personnes handicapées. « On va plaider pour que la convention des Nations Unies pour les personnes en situation d’handicap soit mise en application », a-t-il promis. Il faut noter que la journée internationale dédiée aux personnes en situation d’handicap est célébrée le 3 décembre de chaque année. Au Burundi, elle sera célébrée le 17 décembre au chef-lieu de la province de Cibitoke (ouest du Burundi).
