Un 23 avril, journée mondiale du livre et du droit d’auteur, selon l’Unesco : une occasion de rappeler l’importance de la lecture et de la créativité artistique.
<doc7854|right>"La piraterie et les autres formes d’exploitation illicite des œuvres artistiques et littéraires constituent de nos jours un fléau", résume Silvère Nshagirije, secrétaire permanent au ministère en charge de la Culture. Et ne pouvant pas prétendre aux ressources auxquelles ils ont droit légitimement via la commercialisation de leurs œuvres, les artistes sont découragés et la créativité est en berne.
Évidemment, il y a eu la création de l’Office burundais du droit d’auteur et des droits voisins : mais sa mise en marche, de manière pratique, traine. Et si, du côté des artistes, il y a de l’espoir comme chez Bruno Simbavimbere, alias Memba, président de l’Amical des musiciens, Ezéchiel Ndayizeye est président du club {Génération Slam Burundi}, lui, attend plus … des artistes eux-mêmes : "Nous devons divorcer du caractère un peu ‘africain’ de rester d’éternels consommateurs. La jeunesse burundaise doit lire, à aimer le livre, voyager si elle le peut, pour savoir le monde et le raconter !" Quant au gouvernement, Ezéchiel l’exhorte à "investir plus dans une certaine élite intellectuelle. Car c’est à travers elle que vient la création, le changement, le développement." Un travail qui passe nécessairement par le livre, rappelle le slameur.
<quote>Le thème retenu au niveau mondial pour cette journée est "Créativité, la prochaine génération", tandis qu’au Burundi, ce 23 avril était dédié à la protection de la créativité et l’innovation "pour assoir le développement économique du pays."
Dans son message du jour, la Directrice générale de l’UNESCO, Irina Bokova, a rappelé que la désignation de la ville de Bangkok comme "Capitale mondiale du livre 2013" est une reconnaissance de son programme qui vise à développer la lecture auprès de la jeunesse et des publics défavorisés : "Un exemple d’inspiration dans notre travail collectif pour la diversité éditoriale, la protection de la propriété intellectuelle, l’accès équitable aux richesses des livres."
Une journée qui appelle aussi à réfléchir aux "mutations du livre sur le long terme", entre la version numérique qui offre "des opportunités nouvelles pour l’accès aux savoirs, à des coûts réduits, sur de vastes territoires" et le format papier, qui "reste une technologie puissante, qui ne tombe pas en panne, que l’on peut l’emporter avec soi, qui résiste à l’épreuve du temps."</quote>