S’exprimant sur les résultats déjà atteints sur l’opération d’enrôlement des électeurs en cours, dans une conférence de presse tenue ce vendredi 25 octobre, Prosper Ntahorwamiye a défendu une vision élargie du droit de vote.
Selon lui, « si le vote est un droit, il s’accompagne aussi d’un devoir civique ». Il a insisté sur l’importance pour l’État de sensibiliser les citoyens à la nécessité et au devoir de participer aux élections et les a encouragés à se faire inscrire au rôle d’électeur.
Interrogé sur d’éventuelles restrictions à la liberté individuelle, notamment l’exigence de prouver son enrôlement pour accéder à certains services administratifs, le président de la CENI a apporté une réponse nuancée.
Il a rappelé que « le citoyen est libre de ne pas voter, mais que l’État a le devoir d’éduquer la population sur l’importance de participer à la vie démocratique ».
Exiger un récépissé certifiant son enrôlement par les administrations locales ne constitue pas, selon lui, une atteinte aux droits des citoyens, mais une manière de les responsabiliser.
Vers un vote obligatoire ?
Le président de la Ceni, Prosper Ntahorwamiye a même évoqué la possibilité d’instaurer le vote obligatoire dans le futur Code électoral, s’inspirant ainsi de pratiques déjà en vigueur dans de nombreux pays. Il ne les a pas cités.
« Si l’État encourage la participation aux élections, il n’empiète pas sur les droits des citoyens. D’ailleurs, je pense qu’il faudrait envisager de rendre le vote obligatoire dans notre prochain Code électoral. De nombreux pays ont déjà adopté cette mesure. Le vote ne serait plus seulement un droit, mais une obligation », souhaite-t-il.
Un bilan d’enrôlement encourageant
Selon Ntahorwamiye, la CENI a déjà enregistré un total de 1.742.111 personnes enrôlées durant les trois premiers jours, représentant près de 29 % de l’objectif fixé pour cette campagne.
Par province, Gitega compte 482.880 inscrits, Butanyerera 423.960 personnes déjà enrôlées, Bujumbura dit rural totalise 354.581, Bujumbura mairie 274. 913 déjà inscrits, et Burunga a déjà enregistré 205.776 personnes prêtes pour prendre part aux élections. Le nombre de personnes enrôlées à l’étranger est en cours de compilation, a précisé M. Prosper Ntahorwamiye.
Interrogé sur comment les agents chargés d’enregistrer les électeurs distinguent-ils les détenteurs de cartes d’identité nationales burundaises acquises par voie légale de ceux qui les ont obtenues de manière frauduleuse, en particulier les étrangers, Ntahorwamiye Prosper a tranché : « Tant qu’il n’existe pas de preuves palpables de fraude parmi ceux qui détiennent ces cartes nationales d’identité, ils sont considérés comme Burundais ».
Le président de la Ceni a tenu à féliciter le chef de l’Etat, le premier ministre, le président du Sénat et le président de l’Assemblée nationale pour leur inscription dès le premier jour, en encourageant les Burundais à suivre cet exemple. Il a insisté sur le fait que s’inscrire constitue à la fois « un droit et un devoir civique », s’adressant aux personnes âgées de 18 ans.
Le Burundi semble envisager un tournant majeur dans son système électoral en considérant l’instauration du vote obligatoire. Cette proposition, soutenue par le président de la CENI, s’inscrit dans une volonté de renforcer la participation citoyenne et de consolider le processus démocratique.
« Le président de la Ceni a tenu à féliciter le chef de l’Etat, le premier ministre, le président du Sénat et le président de l’Assemblée nationale pour leur inscription dès le premier jour ».
Ces personnalités ne sont pas les seules à s’être inscrites dès le premier jour. S’il fallait adresser des félicitations – Pour autant qu’il en faille, vu que l’inscription n’est pas une compétition – c’est à tous ceux qui se sont fait inscrire qu’il faudrait le faire.