Dans le cadre de la Journée mondiale du don de sang célébrée le 14 juin de chaque année, le Centre national de transfusion sanguine (CNTS) signale que le Burundi n’a pas encore atteint l’autosuffisance en quantité de sang. Pour y remédier, la communauté internationale se dit mobilisée au don de sang pour sauver les vies.
« Au Burundi, compte tenu des poches de sang collectées par an, nous sommes au niveau de 8 dons pour 1000 habitants par an. Pour qu’un pays soit autosuffisant, il faut qu’on ait 10 dons de sang pour 1000 habitants par an » a indiqué Félicien Nzotungwanayo, directeur général du CNTS, lors de l’ouverture de la campagne du don de sang organisée, ce 24 juin, par l’organisation internationale pour les migrations (OIM) et l’Agence belge de développement (Enabel).
Pour arriver au stade de l’autosuffisance, poursuit-t-il, il faut mobiliser les ressources humaines, financières et matérielles suffisantes : « Le gouvernement est en train de faire de son mieux pour mobiliser ces différentes ressources. Progressivement, on va atteindre l’autosuffisance ».
Selon lui, un autre défi réside dans la sensibilisation de la population pour le don de sang : « On cible surtout les élèves, les militaires, les policiers, car on les trouve dans un même endroit, mais il faut trouver une autre stratégie pour mobiliser plus de donneurs de sang ».
Le directeur général du CNTS souligne que la grande partie des demandes de sang est honorée. Cependant, il note que certaines demandes ne puissent pas être satisfaites au moment opportun : « Il y a des groupes sanguins rares qu’on ne peut pas toujours trouver en cas de besoin. Ce sont ces derniers qui provoquent souvent des alertes ».
L’assistant du ministre de la Santé publique et de la Lutte contre le Sida, Onesphore Nzigirabarya, exhorte la population à se porter volontaire pour donner du sang afin de sauver les vies. Il appelle les élèves à profiter des vacances d’été pour faire le don de sang.
La communauté internationale aussi préoccupée
Pour les représentants des missions diplomatiques et agences onusiennes présentes au Burundi, la communauté internationale n’est pas épargnée dans la mobilisation du don de sang.
« Nous remarquons un manque accru de sang. La mobilisation de la communauté internationale va aider à sauver des vies surtout des femmes enceintes, des accidentés, des enfants souffrant de la malnutrition et d’autres ayant besoin de sang », indique Bah Mamadou Kally, chargé de la Santé à l’OIM, après avoir fait un don de sang. Il appelle la population à rester mobilisé et continuer à donner du sang.
Pour l’ambassadeur de l’Allemagne au Burundi, Dieter Reinl, donner son sang est un grand signe de solidarité pour atténuer la pénurie de sang : « Le sang est une chose qui nous unit tous. Il sauve des vies ».
Selon l’OIM, les personnes qui ont le plus besoin de transfusions sanguines sont les enfants de moins de 5 ans souffrant de paludisme, de malnutrition ou d’anémie, suivis des femmes enceintes.