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Documents de voyage, le saint Graal des Burundais

01/07/2015 17

Depuis le début des mouvements contestataires, des départs massifs vers les pays étrangers se font remarquer. Pour des documents de voyage, les demandeurs sont prêts à tout.

File d’attente à la Pafe
File d’attente à la Pafe

Dès 6h du matin, ils sont déjà plus d’une dizaine à se bousculer devant l’entrée du bâtiment de la Pafe (Police de l’Air, des Frontières et des Etrangers). Une heure plus tard, la file fait plus de 20 mètres. Les bureaux ne vont ouvrir qu’à 8h précises. Et à ce moment, c’est une ruée générale vers les bureaux disséminés dans l’immense bâtisse jadis occupée par la Police de la Sécurité Intérieure.

Dans la salle d’attente attenante aux bureaux, c’est la cohue générale. Les demandeurs se marchent dessus pour se déplacer. Il faudra être un maître « joueur des coudes » pour se faufiler d’un bureau à l’autre. Les agents de la Pafe, débordés, semblent des fois ne plus savoir où donner de la tête. Tout comme ceux qu’ils sont censés servir. Ce ping-pong administratif a fait de la salle d’attente bondée un terrain quotidien de malaises de toutes sortes.

Quelques fois, des purges sont même nécessaires pour diminuer le nombre de personnes présentes à l’intérieur. Les gros bras de la Pafe évacuent tant bien que mal le surplus de requérants de documents et verrouillent l’entrée. À partir de ce moment les entrées se font au compte-goutte, tandis qu’à l’extérieur, pressés contre le grillage, les moins chanceux essaient de faire fléchir les gardiens, qui restent imperméables à toutes les supplications.

Une leçon de stoïcisme

Bahati est une jeune maman de Cibitoke. Un enfant en bas âge dans le dos, elle a depuis dix minutes les yeux braqués sur l’employé de la Pafe juché sur une voiture Hilux dans l’arrière-cour de la Pafe. Liasse de passeports à la main, ce dernier égrène un à un les noms de leurs bénéficiaires. Comme tous ceux qui l’entourent, la lueur des yeux de Bahati passe de l’espoir à l’accablement en voyant le volume des documents diminuer sans que son nom soit prononcé.

Cela va faire plus de deux semaines que Bahati a déposé les documents nécessaires pour avoir un passeport. Une semaine qu’elle passe toutes ses journées à la Pafe, dans l’espoir de voir son passeport enfin lui être délivré. « Je suis vraiment à bout »confie-t-elle, affalée par terre. Ce jour là, on est vendredi 19 juin. La Pafe vient de fermer ses portes à 8h du matin. Les raisons avancées par l’administration sont une panne d’ordinateurs. « Ces derniers, overbookés, nécessitent une mise à jour », nous explique-t-on.

Les solliciteurs dépités rentrent chez eux, oscillant entre la résignation et la fureur. « Je ne vous mens pas, ces jours-ci, avoir un document de voyage est un véritable chemin de la croix», se lamente une femme d’un certain âge, chapelet autour du cou.

Listes de documents de voyage les plus demandés et leurs coûts

Laissez-passer CEPGL : 2500 FBU
Laissez-passer EAC : 30 000 FBU
Passeport diplomatique : 135 000 FBU
Passeport de service : 135 000 FBU
Passeport ordinaire : 235 000 FBU

Des papiers à tout prix

Malgré les difficultés rencontrées pour obtenir les documents de voyage, les demandeurs ne lâchent pas le morceau. « Avant, pour retirer son passeport, ça n’excédait pas trois jour, mais c’était en temps de paix. Maintenant, on n’a pas vraiment le choix on doit patienter », raconte Marc, un fonctionnaire à la retraite.

Ce père de famille se dit inquiet pour la sécurité de sa famille et est même prêt à débourser un surplus d’argent pour avoir ses documents le plus vite possible. Il partage les mêmes appréhensions que la plupart des gens rencontrés. Bahati est décidée à fuir le Burundi à tout prix. « Je vis au rythme de coups de feu et cela n’est pas une vie. Dans cinq jours je pars, et même sans papiers, je fuis le Burundi, quitte à y aller à pied », tranche-t-elle.
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Départs massifs vers l’étranger : les effets dominos

Comme d’autres secteurs de la vie économique, les entreprises de transport subissent des effets variés découlant de l’ambiance psychotique régnant au Burundi.

Des personnes en partance vers l’étranger
Des personnes en partance vers l’étranger

Parking du marché dit« chez Sion ». Tandis que de nombreux passagers se pressent vers les bus de Volcano, à quelques mètres plus loin, les agences de voyage Jaguar et Gaaga ont fermé leurs portes depuis belle lurette. Le gros bus de Taqwa, quant à lui, totalise 2 jours dans le parking du marché chez « Siyoni ».

Cette agence de voyage transportait pour la plupart des hommes d’affaires en partance vers la Tanzanie. « Avant, le bus partait chaque jour, maintenant c’est à peine si on peut faire un voyage tous les trois jours », déplore un employé de la compagnie assis dans un bureau désert.

À quelque chose malheur est bon

En partance vers Kigali ou Kampala, les compagnies de voyage Volcano et Yahoo Car Express, quant à elles, se frottent les mains. Des personnes pressées se bousculent tout le temps dans leurs bureaux pour réserver leur billet. Yahoo Car Express a même doublé le nombre de bus en partance vers Kigali.

Malgré les 8 bus de 28 places quotidiens, Volcano affiche complet une semaine à l’avance. Ce dont profitent quelques spéculateurs. Ces opportunistes rachètent plusieurs tickets au prix normal (13.000 Fbu) pour les revendre à la hausse (20.000 Fbu) aux plus pressés.

Aller sans retour

Toutefois, il y a un revers de médaille. « Globalement nos affaires vont bien, mais des fois au retour on n’a personne à ramener », indique un employé de Yahoo Car Express. Point que relève aussi Jean Marie Vianney Nshimirimana, Directeur Général de Volcano Burundi : « À un moment donné, la tendance s’était un peu équilibrée, les gens revenaient. Mais, depuis quelques jours, ils recommencent à partir sans revenir. »

Pour la plupart des voyageurs, c’est un voyage dont on ignore la date de retour. André est un jeune tambourinaire vivant à Nyakabiga. Assis dans le bus Volcano en partance vers Kampala, il semble jeter un regard d’adieu sur le paysage burundais. « La situation dans laquelle on se trouve ne présage rien de bon. Petit à petit, je vois mon pays s’acheminer vers la guerre. Vaut mieux que je m’en aille avant qu’il soit trop tard », soupire-t-il.
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Trois questions à l’OPC1 Jimmy Hatungimana, commissaire général de la Police de l’Air, des Frontières et des Étrangers (Pafe)

OPC1 Jimmy Hatungimana, commissaire général de la Police de l’Air, des Frontières et des Étrangers (Pafe)
OPC1 Jimmy Hatungimana, commissaire général de la Police de l’Air, des Frontières et des Étrangers (Pafe)

Pouvez-vous donner un aperçu de l’ampleur du phénomène qu’on remarque à la Pafe ?

C’est inédit. On reçoit beaucoup de personnes et c’est vraiment difficile à gérer. Tenez, dans le mois de mai, on a délivré 6000 laissez-passer CEPGL, 1800 passeports ordinaires et 3900 laissez-passer EAC. Dans les conditions normales, le document était prêt dans un délai de trois jours, maintenant c’est pratiquement impossible de respecter ce délai.

Qu’est ce qui peut expliquer cette affluence ?

Je n’en ai pas une grande idée, mais en général pendant les vacances d’été on a beaucoup d’expatriés burundais qui viennent en vacances et en profitent pour renouveler leur passeport. Il y a aussi des gens qui veulent garder ces papiers sous la main.

Pourquoi remarque-t-on plus de femmes et d’enfants demandeurs?

Tout ce que je peux dire, c’est que les documents de voyage sont un droit pour tout Burundais en règle. Alors on n’a pas à pénaliser une personne parce qu’elle vient avec toute sa famille. Malgré les conditions difficiles dans lesquelles on travaille, on fait de notre mieux et j’espère qu’on satisfait tout le monde.

Forum des lecteurs d'Iwacu

17 réactions
  1. Stan Siyomana

    OU EST LA LOGIQUE BURUNDAISE A LA PAFE?.
    1. C’est incomprehensible pourquoi la PAFE vend le passeport diplomatique (= le plus prestigieux) (AUX NANTIS?) a 135.000FBu, et le passeport ordinnaire (AU SIMPLE CITOYEN LAMBDA) a 235.000FBu.
    2. En Ouganda, Directorate of Citizenship and Immigration Control fait tout a fait le contraire:
    « Under section 3 of the Finance Act no.10 of 2014, current fees are: diplomatic: sh300 000, official-sh250 000, ordinary-sh150 000… »
    (Voir : « Express passports are finally here », http://in2eastafrica.net, 3 July 2015).

  2. NGWINO

    « Signe de l’extrême tension, la tribune présidentielle était pour la première fois entourée de vitres pare-balles » : Celui qui s’en va a ses raisons !

  3. Kivumbarupfu Pierre

    Tout ce desastre c’est a cause du 3e mandat de Peter qui risque d’etre fatal pour lui.
    Il paraitrait qu’il a commence a eriger des vitres pare-balles autour de lui pour qu’il prononce en toute securite son discours aujourd’hui.

    Moi je lui suggere de se faire construire une cabine pare-balles mobile pour qu’il se deplace dedans. Mais il lui faudra aller cultiver les champs tout en etant a l’interieur d’un char. Quid d’une bicyclette couverte de vitres pare-balles.

    Cher Peter, pourquoi vous vous suicidez si jeune et plein d’avenir a cote de votre famille? Pourquoi vous humiliez votre famille et vos compagnons de lutte?

  4. Mbundarare

    Umurundi wese ahunga arazi vraiment ico aba ahunze n’ico aba ashaka gushikako, rero nimubareke bahunge mu buryo bipfuza, gusa ico twoshimira Imana gushika ubu, nuko ata ngwano y’amoko hutu-tutsi ihari mu Burundi no mu banyagihugu. Uko tubibona, hicwa amoko yose, hagapfungwa amoko yose, kandi n’abahunga ni uko nyene vyifashe, c’est toutes les ethnies qui quittent présentement le Pays. Kandi ni vyinshi bishobora gutuma umuhutu canke umututsi ahunga Uburundi muri ibi bihe naburya badahunga mu buryo bumwe. Rero, uwiyumviriye kugenda ntushobora kumubuza kuko bamwe na bamwe baba bafise déjà plans zabo que personne d’autre ne peut savoir. Autrement dit, hari abahunga vyukuri n’abandi ari «mucezo wa ndani»! …

    • Ukuri KUBISI

      La majorite de ceux /celles qui « fuient » au Rwanda, notamment les elites et fonctionnaires bien nantis qui , avant quitter Bujumbura se procurent des passe-ports ordinaires/diplomatiques ne sont vraiment pas dignes d’ etre appeles les refugies au sens propre du terme !!! Ce sont, ou bien des peureux qui partent pour une aventure au Rwanda , s’ enregistrent eventuellement au pres du HCR avec espoir d’ etre un jour reinstalles au Canada, USA , Australie ou Europe et, en attendant, retournent au Burundi. Ce ne sont donc que des speculateurs pour un eventual eldorado abroad. Quant a la majorite des moins nantis/paysans Burundais qui errent dans les camps de refugies ici et la au Rwanda, en Tanzanie et en RDC sans papiers , sans passe-ports ou laisser-passers, ceux -la n’ ont ete et ne sont que victimes des rumeurs repandus par et pour les interests personnels et partisans des leaders Burundais de la Societe Civile et de l’ opposition politique. Quand on fuit pour sauver sa peau ou celle de sa famille, mes amis, on n’ a pas le temps et la largesse d’ aller s’ acheter dun passe-port avant de prendre le large !!! Tout ceci n’ est mesquinnerie, car la plupart ne savent pas ce que c’ est de devenir refugie. Demander ce que c’ est aux Rwandais ayant fui 1994 ils vous diront ce que c’est !!!!!

      • Stan Siyomana

        @Ukubi Kubisi
        1. Des burundais peuvent preparer leur exile politique de differentes facons: vendre tout ce qu’on a (pour avoir quelques sous), AVOIR UN PASSEPORT POUR JUSTIFIER QU’ILS SONT BIEN BURUNDAIS.
        2. Je ne crois pas que le HCR ou le pays d’asile va vous penaliser parce que vous avez pu vous procurer le passeport de votre pays natal (a moins que vous alliez leur raconter que vous etiez le plus ignorant ou le plus pauvre citoyen lambda de Cendajuru ou autre coin recule du BEAU PAYS DE MWEZI GISABO).
        3. J’espere que ce n’est pas par jalousie? ou sadisme? que vous souhaitiez que ces « candidats a l’exile » sortent du pays sans aucun papier d’identite ET CONNAISSENT ENSUITE TOUTE LES MISERES DU MONDE COMME TOUTES CES MASSES BURUNDAISES QUI MEURENT DE CHOLERA DANS LES CAMPS DES PAYS LIMITROPHES.
        4. Pour ma part, j’espere quand meme que mon vieux passeport d’etudiant (qui n’est plus valide depuis 1977) m’aiderait bien a prouver a qui que ce soit et si c’est necessaire (MEME A L’AMBASSADE DU BURUNDI N’IMPORTE OU DANS LE MONDE, MEME A LA PAFE ACTUELLE, A L’AEROPORT DE BUJUMBURA OU A N’IMPORTE QUEL AUTRE PORT D’ENTREE SUR LE SOL BURUNDAIS) que je suis bien d’origine burundaise.

        • Nseseme Pierre Claver

          Urize kweli. Depuis 1977?

          • Stan Siyomana

            @Nseseme Pierre-Claver
            Sinize kuva iyo myaka yose.
            Baratwigishije neza kuri College Don Bosco i Ngozi (presque 3 doctorats (chimie, mathematique? ou physique?, geologie) parmi mes 14 camarades de classe/finalistes en Scientifique B, n’aho abagiye kuri Kaminuza y’i Burundi bahitanywe n’ikiza ca 1972).
            Nagize Imana mu gihugu kimwe nigana n’abana b’abarushwa b’imihingo yose, ahandi naho nigana n’abana ba classe moyenne b’imihingo yose (aho abavyeyi babo bashobora kuva i Rwanda canke muri Suisse baje kuri remise des diplomes).
            Abarundi bashatse kuva muri mediocrite, ntacobuza ko baja guhiganwa n’abandi mw’isi nzima, n’ igihugu kigatera imbere.

    • Amurani

      Nta guhunga ngaho. Warabonye uwuhunga asaba passeport canke iyindi document de voyage? Jewe igihe nahunga sinaciye n’aho abategetsi babona. C’est ça le vrai exile. Si on demande un papier, ça veut dire qu’on reconnaît la légitimité de l’autorité. Donc, ils vont faire du tourrisme et ils reviendront.

      • Stan Siyomana

        @Amurani
        1. Ce n’est pas parce que vous « VOUS N’AVIEZ PAS BEAUCOUP DE CHOIX » (jewe igihe nahunga sinaciye n’aho abategetsi babona) qu’aujourd’hui un citoyen burundais lambda n’exercerait pas SON DROIT D’AVOIR LE PASSEPORT BURUNDAIS, acheterait des billets d’avion « premiere classe » POUR ALLER DEMANDER L’ASILE POLITIQUE A PARIS, AU POLE NORD, EN COREE DU NORD.
        2. Ce n’est pas du tout a vous, Amurani, de decider quel est le vrai exile ou pas, NOUS AVONS TOUS QUITTE LE BURUNDI DANS DES CONDITIONS PARFOIS DIFFERENTES, NOUS AVONS TOUS EU A EXPLIQUER NOTRE CAS PERSONNEL (aux autorites, dans trois pays differents, et chaque fois avec un ecart de quelques annees, dans mon cas).

  5. Abafise iyo baja ba bagenda

  6. Jereve

    Beaucoup d’expatriés burundais en vacances pour expliquer l’affluence à la Pafe! La vérité est toute simple : quand le navire sombre… Et oui, les burundais doivent maintenant apprendre à mentir. Et le soir, ils osent encore regarder dans les yeux de leurs femmes et enfants et dire j’ai fait mon boulot.

    • Mbunde

      @Jereve
      En effet je crois que vous êtes un vrai rêveur(« izina ni ryo muntu »)! J’ignore quel age vous avez mais si vous pensez que le burundais apprends à mentir aujourd’hui, je peux dire que l’on n’a pas grandi dans le même Burundi. S’il y a un pays où le mensonge a été érigé en bravoure, c’est bien le Burundi. Et c’est ça l’une des sources des problèmes que connait ce pays. Les burundais ne se disent que très rarement la vérité

  7. Jean-Pierre Ayuhu

    Cher Commissaire,

    Voici la réponse à la question qui est posé à savoir pourquoi tant de demandes de papiers de voyage. Elle se trouve dans la dernière article d’Iwacu, s’agissant de la vie à Kigale, et qui rapporte par exemple que ……« D’après les gens rencontrés sur place (à Kigali), des familles viennent exprès de Bujumbura rien que pour se faire enregistrer et repartir après.» .. et de poursuivre l’article en rapportant que…. .« que même des Rwandais se font passer pour des réfugiés burundais, surtout dans les camps, pour avoir des chances d’aller au Canada.». Car en effet, les gens ont l’information selon laquelle, une fois enregistré comme réfugié, le HCR procédera à une réinstallation au CANADA, AUSTRALIE, USA.
    Ce sage Monsieur croit ne pas se tromper quand il interpelle nos jeunes sœurs ainsi…. « Ne vous comportez plus mal, n’acceptez plus que de jeunes rwandais vous entraîne dans la débauche pour un peu d’argent, le HCR vous amènera aux Etats-Unis, au Canada et en Australie ! »

    • Non Jean Pierre AYUHU

      Et alors pourquoi ce phénomène ne se faisait pas remarquer avant le climat d´insécurité qu´on observe suite à la candidature de trop(3ème mandat) de notre bien aimé président fondateur?? Hein! Un peu de bonne foi quand même!!!!

      • Jean-Pierre Ayuhu

        Ncuti yanje Uwubizi,

        Naho wigira Uwutabizi, c’est cynique ce que je dis…le malheur des uns fait le bonheur des autres. Les Burundais, du moins l’élite, n’a jamais aussi construit que pendant la période sombre de notre histoire. Certains burundais, n’ont jamais eu des salaires aussi mirobolants que pendant la crise suite à la présence massive des ONG et consort…
        Que se passe-t-il aujourd’hui ? Le 3ème mandat est un malheur pour les uns, et une aubaine pour les autres mais c’est de l’illusion, hélas.
        Le 3ème mandat pose un problème politique, c’est-à-dire de l’alternance politique. Et comme les Burundais sommes champions dans les mensonges et contre-vérité, ce fait soulèvera d’autres problèmes qui n’ont rien à voir..Ainsi, tu apprendras qu’aujourd’hui, les Interahamwe sont déjà à l’œuvre au Burundi et que des Burundais fuient massivement au Rwanda. La réalité derrière est que des hommes et femmes veulent susciter une solidarité ethnique avec nos frères du Rwanda car qui dit Interahamwe dit milice hutu rwandais ayant commis le génocide contre les tutsi rwandais…Forcement que les mouvements de burundais vers le Rwanda concerneraient les Tutsi potentiellement victimes de la présence des Interahamwe au Burundi…..Est-ce la réalité?

        Pour conclure, il faut trouver un motif pour justifier que l’on est réfugié et c’est le 3ème mandat ….

        Umusi mwiza mwene wa!

        • Ngarambe

          Malgré les raisons diverses qui peuvent inciter les Burundais à quitter leur pays, certaines plus légitimes et plus honnêtes que d’autres, il reste qu’il est difficile de vivre au rythme des rafales de kalachnikovs comment c’est le cas aujourd’hui. Je vois mal pourquoi on condamnerait quelqu’un qui voudrait éloigner sa famille de ce climat qui est loin d’être idéal pour élever ses enfants, faire des affaires, se concentrer sur des études…

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