La quatrième édition du concours littéraire a été remportée par cet assistant à l’Université du Burundi (Faculté des Lettres), pour une nouvelle qui allie originalité et poésie dans l’écriture.
Il ne s’est pas levé quand l’animateur de la soirée a invité les lauréats présents dans la salle de l’Institut Français à se présenter sur scène, devant les quelques 200 personnes présentes pour la soirée. Pourtant, ce sera au final ce monsieur presque timide qui rentrera, à 21h passées, avec le petit bonhomme en fer forgé soulevant un crayon, qui symbolise le trophée du prix littéraire.
Une mère en détresse, la nouvelle primée, est une histoire d’une mère qui s’en va au champ avec son bébé, quelque part dans les collines burundaises, avant que l’on ne perde la trace du nourrisson, emporté peut-être par le cours d’eau qui passe non loin de là. Le lien entre cette image et le thème d’écriture de l’année (Que veut dire Indépendance ?) : « Il y a une poursuite continue de cette indépendance à la dérive pour les uns, présente pour les autres, comme l’est pour la mère le corps introuvable de son enfant et ses traces qu’elle porte dans son cœur, sur son corps », soulignera Docile Pacifique.
| Les deux autres nouvelles primées par le Prix sont :
– Ndikukiye en tribunal céleste, de Jean Sacha Barikumutima (second prix en 2011)
– La voie du bonheur, de Dacia Munezero |
Des discours de la soirée, on retiendra l’engagement de l’ambassade de France au Burundi à soutenir la manifestation culturelle au nom de l’amitié et du français en partage entre les deux pays, selon Raphaël Malara, à la tête du Service de Coopération et d’Action Culturelle de l’institution.
Antoine Kaburahe, Directeur des Publications au Groupe de Presse Iwacu, n’hésitera pas à reparler de la taxation du livre au Burundi : « Les Éditions Iwacu lancent un appel au gouvernement pour exonérer les livres de toutes les taxes. Car le développement passe aussi par lecture. Tant que les livres resteront chers, nous nous privons et privons la jeunesse burundaise de ce formidable outil pédagogique »
Ketty Nivyabandi, jurée du Prix, tout en se félicitant que « les nouvelles de cette année reviennent souvent sur la ruralité du Burundi » appellera quant à elle à élargir de tels concours à des textes en kirundi, pour « mieux mettre en valeur la créativité des jeunes, ne pas peut-être l’enfermer dans une seule langue ».
On regrettera l’absence du ministère de la Culture alors que lors des précédentes éditions, c’était le ministre en personne qui remettait solennellement le trophée de la soirée.