La sonnette d’alarme est tirée par la Parcem qui constate cette densité dans la province de Kayanza, par exemple. Au niveau national, elle est de 310hab/km². La Parcem profite donc de ce 11 juillet, Journée mondiale de la population, pour proposer des voies de sortie.
<doc4598|left>« […] La situation de notre pays est alarmante, voire désespérée. Des mesures phares doivent être prises dans l’immédiat », indique Faustin Ndikumana, à travers un communiqué de presse.
Ainsi, la Parcem (Parole et Action pour le Réveil des Consciences et l’Evolution des Mentalités) propose, entre autres, d’organiser des campagnes de mobilisation sociale pour le changement de comportements qui doivent accompagner l’utilisation des méthodes contraceptives. « Il faut transformer les discours {tuvyare abo dushobora kurera} (ayons des enfants que nous pouvons éduquer) en slogan ferme et objectif du genre {ne dépassons pas trois enfants par famille} », suggère-t-elle.
Toutefois, d’après la Parcem, ces propositions ne sauraient aboutir à des résultats probants sans que certains préalables ne soient remplis. Par exemple, poursuit-elle, il faudrait que les Burundais baissent leur fécondité (6.2 enfants par femme contre 2.1 de moyenne mondiale), que le pays compte sur un capital humain de qualité et qu’il installe un environnement politique stable, etc.
Les causes
Par ailleurs, la Parcem relève les effets néfastes d’une démographie galopante au Burundi. Pour elle, il s’agit, entre autres, de l’augmentation sensible des conflits fonciers et des tueries liées aux terres. « Certaines statistiques montrent que près de 80% de litiges traités dans les tribunaux sont essentiellement fonciers », souligne le communiqué.
En outre, ce dernier mentionne que cette croissance démographique incontrôlée à un impact négatif sur les finances publiques. « Qui dit augmentation de la population dit augmentation des dépenses publiques, surtout celles liées à la gratuité des soins maternels et des enfants de moins de cinq ans. Des dépenses qui augmentent aussi à cause de la gratuité de l’enseignement primaire », justifie la Parcem en précisant que les dépenses en termes de transfert aux ménages et subventions représentent près d 160 milliards de Fbu actuellement.
Pour rappel, la Journée mondiale de la population est célébrée chaque année depuis le 11 juillet 1989, sous recommandation du conseil d’administration du PNUD. Deux ans avant, le monde venait d’atteindre cinq milliards d’âmes. Ainsi, cette journée a pour objet, souligne la Parcem, d’attirer l’attention sur l’urgence et l’importance des questions de population, notamment dans le cadre des plans et programmes généraux de développement. « Le Burundi s’est doté de deux documents nationaux de stratégie de développement à savoir Vision Burundi 2025 et la Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté, deuxième génération (CSLP II)", précise le communiqué.