Un atelier de validation de l’étude sur l’état de la démocratie au sein des partis politiques au Burundi a eu lieu ce mercredi 4 janvier, à Bujumbura. Une problématique qui a suscité un débat plutôt houleux des participants. <doc2573|left>L’atelier était dirigé par Jean Salathiel Muntunutwiwe (Auteur de l’étude), consultant et politologue en collaboration avec la Cosome (Coalition de la société civile pour le monitoring électoral) dont Pacifique Nininahazwe est le délégué. A la fin de son exposé, les réactions diverses des différents représentants des partis politiques ne se sont pas fait attendre. Pour Gérard Nduwayo, consultant également, « on est toujours à la recherche de la démocratie tant au niveau national que dans les partis politiques ». Selon lui, le seul reproche que l’on pourrait faire par rapport à l’étude de Jean Salathiel est qu’elle « est trop analytique et pas assez accessible au niveau pratique. » Autre fait curieux d’après lui, c’est que les critères de sélection des dirigeants dans les partis politiques sont étranges : « Plus vous avez de l’argent et mieux vous êtes placé dans le parti alors qu’il y a des hommes qui ont de meilleures idées et un projet plus constructif en terme de valeur démocratique. » Selon lui, la question est donc « où se situe la démocratie ? » Chauvineau Mugwengezo qui se réclame du parti UPD Zigamibanga, retient une réalité de l’atelier : « C’est que l’on ne peut pas réclamer au gouvernement la démocratie alors qu’au sein de nos partis, elle est inexistante. » Evariste Ngendakumana, ancien député, fait rire l’assemblée en annonçant de but en blanc : « Cela fait longtemps que je suis en politique mais cependant je suis fatigué… à me demander si la démocratie a encore du sens pour les partis politiques. » La tendance actuelle du gouvernement est de faire un amalgame entre religion et politique, remarque un participant à l’atelier. Le professeur Muntunutwiwe a une vision toute autre : « La religion humaine est celle qui me régit. Ce qui compte pour moi c’est l’homme et non pas la religion à laquelle il appartient. » Citant au passage « les grands » qui ont confirmé ses thèses tels que Emile Durkheim ou Auguste Comte. « La vraie démocratie est celle qui rassemble tout ces citoyens sans aucune distinction » souligne t-il. Sans se démonter et avec assurance, Jean Salathiel Muntunutwiwe répondra, durant tout le débat, aux interrogations des uns et des aux autres, respectant les avis contraires et partageant son point de vue. Et si c’était ça la démocratie ? Accepter l’autre tout en tenant compte de sa différence aussi bien au niveau physique que moral. Dommage que ses effluves ne soient présentes que le temps d’un atelier…