Dimanche 22 décembre 2024

Politique

Divisions ethniques comme gagne-pain des leaders

Divisions ethniques comme gagne-pain des leaders
Evariste Ndayishimiye : « Ils utilisent tous les moyens pour écraser celui qui est susceptible de leur enlever la coupe sur les lèvres. »

Au cours de la célébration du 32èmeanniversaire de la Charte de l’unité nationale, le président de la République a réaffirmé que la population burundaise n’est pas responsable des divisions ethniques qui ont endeuillé le Burundi mais plutôt ce sont des leaders politiques et des hauts responsables qui cherchaient à préserver leurs postes et richesses.

Célébrée à Gitega ce 6 février 2023 sous le haut patronage du Président de la République, les cérémonies du 32èmeanniversaire ont commencées par une pause de gerbe de fleurs sur le monument de l’unité nationale sis sur l’Avenue du Triomphe sur la colline Musinzira au centre-ville de Gitega non loin de celui du Prince Louis Rwagasore.

Au Stade Ingoma de Gitega, le numéro Un burundais n’a pas mâché ses mots. Evariste Ndayishimiye a dédouané le bas peuple en chargeant les hauts responsables qui, d’après lui, sont responsables des divisions de tout genre qui ont ensanglanté le pays. Selon lui, les simples citoyens sont entraînés dans les divisions ethniques alors que dans leur nature ils sont joviaux et aimables.

« Ceux qui veulent manger sur le dos des autres sont les responsables des divisions. Parfois, nous disons que les Burundais se sont discriminés mais nous mentons les uns aux autres. Ceux qui s’assoient dans les places d’honneur sont ceux qui ont des divisions », charge-t-il. Selon lui, quand ceux qui occupent une fonction ou un poste juteux ont peur de perdre leur place, ils pratiquent le diviser pour régner. Ils cherchent à tout prix les ennemis parmi leurs successeurs potentiels et les désignent comme des ennemis à abattre. Ils cherchent des alliés suivant leur ethnie, parti politique, confessions religieuses, etc.

« Ils utilisent tous les moyens pour écraser celui qui est susceptible de leur enlever la coupe sur les lèvres. Je vous le dis et je vous le répète, sans la justice point d’unité. Nous l’avons vécu dans le passé quand la justice a été utilisée pour asseoir la domination des uns sur les autres », a expliqué le président de la République.

Evariste Ndayishimiye a indiqué que les Burundais forment une seule famille. « La célébration de ce 32ème anniversaire est une occasion à tous les Burundais de se rappeler que sans l’unité, le Burundi retomberait dans les périodes sombres qu’il a connues dans les années antérieures. » Il a appelé les Burundais à sauvegarder l’unité, socle du développement durable, corde de la concorde, source de la solidarité et de l’amour d’autrui.

« Nous l’avons vu et constaté pendant les Accords d’Arusha, les leaders présents à la table ronde se disputaient les places. Les uns avançaient que leurs rivaux veulent s’approprier le pouvoir tandis que l’autre partie les accusait de vouloir s’emparer du pouvoir. Y’avait-il un simple burundais parmi ces deux protagonistes ? Non et non, ils ne voulaient que se partager le gâteau et non l’intérêt de la population !».

Evariste Ndayishimiye a appelé la population à la contribution de tout un chacun à la sauvegarde de l’unité, à combattre les divisions ethniques, régionales, à combattre la corruption et le détournement des biens publics. Il a également demandé à la justice de rendre correctement la justice aux justiciables. Il a en outre promis la distribution des terres à la communauté batwa qui, selon lui, ne peuvent pas continuer de vivre comme des parias dans leur propre pays.

Une conférence nationale sur l’unité nationale

Dans un communiqué, le parti Sahwanya-Frodebu constate qu’il subsiste encore des séquelles et plaies non encore complètement fermées conséquentes à la longue période de divisions ethniques depuis l’indépendance jusqu’à nos jours. « Leurs manifestations visibles sont les réfugiés extérieurs et intérieurs conséquents aux différentes crises que le Burundi a connues particulièrement en 1992, 1988, 1993 et 2015. »

Le parti du Héros de la démocratie constate que les divisions qui étaient ethniques dans le temps peuvent évoluer rapidement si on n’y prend pas garde vers d’autres formes tout aussi dangereuses basées sur la gouvernance et la pauvreté dans le pays. « En marge d’une gouvernance politique et économique qui ne parvient pas à juguler les problématiques de partage équitable et équilibré des richesses nationales entre tous les enfants de la Nation, le risque est grand que des divisions entre classes sociales nanties et moins nanties s’installent au Burundi. »

Le parti Sahwanya-Frodebu recommande alors au gouvernement d’organiser une conférence nationale sur l’Unité nationale, afin d’évaluer le pas franchi, identifier les nouveaux défis et les solutions à y apporter, et ainsi mettre à jour la Charte de l’Unité.

Forum des lecteurs d'Iwacu

1 réaction
  1. Kanda

    Bien dit! Que les actes accompagnent. Le Peuple devrait aussi se réveiller: Quand un député Tutsi mange, il y a un pauvre Tutsi qui croque le noir dans le noir. Et chez les Hutu ou Batwa ou Baganwa même. Benshi baherukana mu kwiyamamaza baje kubasumako amajwi gusa. L’ethnie au Burundi c’est la cupidité des dirigeants.

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