Passionnée depuis son enfance, cette artiste de 24 ans s’impose dans le monde de l’art burundais pour son sacré coup de stylo. A la découverte de cette unique artiste féminine qui a déjà exposé ses œuvres.
C’est depuis l’exposition de ses toiles, le 23 septembre, que Divine Nduwimana fait parler d’elle. Intitulé « Rythme 90 » (le Burundi au rythme des années 1990), ce grand évènement mêlant art et musique des années 1990 a révélé une artiste talentueuse.
C’est au rythme des chansons des années 90 qu’elle a exposé les portraits de ces musiciens. Khadja Nin, Christophe Matata, Rose Twagirayezu, Africa Nova… des portraits au stylo qui ont suscité les vivats d’un public amateur d’art.
Son but était non seulement de montrer ses œuvres, mais aussi de rendre hommage aux artistes des années 90, la période de sa naissance.
C’est avant tout une passion remontant à son enfance qui pousse Divine à passer des jours devant une feuille blanche. Sur les bancs de l’école, elle griffonnait ses cahiers pendant que ses camarades de classe notaient leurs leçons. Le stylo, parfait pour ne pas se faire remarquer par son professeur. C’est ainsi qu’elle a développé l’art au stylo. « A la maison, je me retrouvais en train de dessiner, tout le temps, les visages des gens que je connais ».
Le début d’une célébrité…
C’est en 2016 que Divine Nduwimana décide de sortir de l’ombre. Elle commence à publier ses portraits sur les réseaux sociaux. Son premier est celui d’une mannequine burundaise qui évolue en Europe. « A ma grande surprise, le public a beaucoup apprécié mon œuvre ».
Son deuxième portrait du célèbre musicien rwandais, « The Ben », fait d’elle une star de l’art au stylo. La réussite de cette œuvre sera aussi le déclic pour se lancer dans le métier, début 2017. Dès lors, elle reçoit des commandes. Au début, elle faisait un portrait à 20 mille BIF. Aujourd’hui, il coûte 150 mille BIF minimum. Elle confie recevoir facilement six commandes par mois.
Cadette de sa famille, Divine vient d’obtenir son diplôme de licence en Agro-Bio Ingénierie à l’Université du Burundi. L’absence d’une école d’art au pays ne lui a pas donné le choix. Mais elle est finalement convaincue qu’elle pourra lier ses études à sa passion. « Je pourrais sensibiliser la population rurale, analphabète, aux méthodes agricoles à travers les images ».
Deux jours lui suffisent pour réaliser un portrait, juste avec un stylo et un papier. Elle rêve d’ouvrir d’ici 5 ans un centre d’art touristique où seront exposées ses œuvres qui illustrent la beauté et l’histoire du Burundi.