Mardi 03 décembre 2024

Politique

Divergences autour de la suppression du système des quotas ethniques

02/08/2023 25
Divergences autour de la suppression du système des quotas ethniques
La notion des quotas ethniques suscite diverses lectures

Les citadins divergent sur le maintien du système des quotas ethniques ou sa suppression. Pour le parti Uprona, en faire fi risque d’exacerber les exclusions ethniques alors que pour le Conseil national des églises, cela est possible sous conditions.

« Que cela soit rayé. Celui qui est membre d’une institution ne représente pas son ethnie », a réagi un citadin. Et un autre de renchérir : « Si les quotas ethniques ne sont pas supprimés, nous resterons en arrière. Il faut qu’ils soient effacés pour que des gens soient choisis selon leurs compétences. »

Pour un autre citoyen approché, le Sénat ne devrait pas gaspiller les moyens de l’Etat pour consulter la population. Il faut pour lui, supprimer les quotas ethniques dans les institutions. « Les blancs nous ont trompés, nous n’avons qu’une seule ethnie, seule des Burundais. »

Une autre source pense que le problème ethnique n’est plus d’actualité. Le plus grand défi, est le manque de carburant et autres produits : l’eau, l’électricité, le sucre…Il juge que le problème ethnique ne concerne que les politiques.

Un autre est gêné par le fait que le président de la République et son vice doivent être d’ethnies différentes selon le système des quotas ethniques. « C’est pour se surveiller ? », se demande-t-il.

Il ne comprend pas pourquoi le ministre qui a la sécurité publique dans ses attributions doit être d’une ethnie différente de celui qui a la défense dans ses attributions.

Pour lui, les pourcentages de 40% et 60%, respectivement pour les Tutsi et les Hutu au Parlement et au gouvernement sont à l’origine des suspicions. Et de renchérir :« Il faut que quelqu’un occupe un poste parce qu’il a des compétences, non pas parce qu’il est Hutu ou Tutsi. »

Risque de crise

Néanmoins, un autre citadin estime que le système des quotas ethniques a encore sa raison d’être dans la Constitution. Il explique que dans des institutions où les quotas ethniques ne sont pas exigés, la plupart des membres ont une seule ethnie alors que des gens capables ne peuvent pas appartenir à une seule catégorie de la population. « Cela risque alors de raviver des conflits comme dans le passé. »

Et son proche d’affirmer que la suppression des quotas ethniques au niveau des institutions risque de replonger le Burundi dans la guerre, car cela, risque d’exclure certaines ethnies dans la gestion des affaires du pays.

Une autre source au centre-ville de Bujumbura soutient d’ailleurs que ces quotas ethniques n’étaient plus respectés dans toutes les institutions. Donc, pour lui, l’exclusion sur base ethnique risque de s’aggraver si les quotas ethniques sont supprimés.

D’autres personnes jugent qu’ils devraient être maintenus parce qu’ils ont permis une accalmie après des guerres qui ont emporté beaucoup de vies humaines. « Si les quotas ethniques sont supprimés, il faudra au moins que le mode d’élection qui préconise les listes bloquées des candidats des partis politiques soit aussi changé afin que les candidats se fassent élire individuellement sur une liste ouverte », recommande une d’entre elles.

Inquiétudes du parti Uprona

Olivier Nkurunziza : « Là où les quotas ne sont pas exigés, c’est presque le mono-ethnisme. Les Tutsis sont exclus »

Le parti Uprona reste sensible aux quotas ethniques. Il informe qu’il est en train de finaliser une enquête sur les équilibres ethniques dans des institutions non concernées par le système des quotas ethniques.

Il n’est pas temps de supprimer le système des quotas ethniques au Burundi. « Là où les quotas ne sont pas exigés, c’est presque mono ethnique, les tutsi sont exclus », constate Olivier Nkurunziza, président de l’Uprona.

Et de donner des exemples : « Le Burundi ne compte que 2 gouverneurs de province d’ethnie tutsi. Au niveau des directeurs provinciaux de la santé, il n’y a qu’une seule personne d’ethnie tutsi. Et aucun au niveau des directeurs provinciaux de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage, pas un seul tutsi. »

Olivier Nkurunziza déplore qu’il y a même des directions générales où tous les directeurs sont d’une même ethnie : « Allez voir à la Radiotélévision nationale du Burundi, le directeur général et tous les directeurs sont tous d’une même ethnie. »

Le président du parti Uprona ne mâche pas ses mots : « Toutes les commissions nationales sont toutes dirigées par des Burundais d’ethnie hutu. Toutes les banques stratégiques sont dirigées par des Hutu. »

Selon lui, la situation est similaire pour les secrétaires permanents des ministères, les assistants des ministères et les directeurs des hôpitaux. « Cela fait peur. Il n’y a pas d’exemple qui peut rassurer. S’il y avait des Tutsi et des Twa, cela inspirerait confiance. »

Des craintes subsistent

Pour le président du parti du héros de l’Indépendance, des signaux montrent qu’une fois les quotas ethniques supprimés, il n’y aura plus des Tutsi et des Twa dans les institutions. « Cela réveillera les vieux démons ethniques, ce qui peut encore une fois causer des guerres au Burundi ».

Pour prévenir, le parti du prince Louis Rwagasore propose de garder les quotas ethniques dans la Constitution. À ceux qui disent qu’il faut privilégier les compétences, il réplique que les compétences se trouvent dans toutes les ethnies.

Olivier Nkurunziza craint que des extrémistes puissent intimider les gens. Il demande alors au Sénat d’en être conscient et de défendre l’intérêt supérieur de la nation au lieu des intérêts sectaires.

Lors des consultations, le parti Uprona propose au Sénat de considérer les acteurs politiques importants, les responsables politiques et les leaders d’opinion qui ont des informations sûres, pas émotionnelles : « Aller sur le terrain et prendre des masses influencées par quelques gens ne donnera pas de vraies informations. » Et de rappeler que la responsabilité reviendra au Sénat : « C’est au Sénat de voter. Qu’il ne fuie pas sa responsabilité. »

L’Uprona assure que même là où les quotas ethniques sont exigés, ils ne sont pas toujours honorés et recommande au Sénat de veiller à ce qu’ils soient respectés.

« Eviter les émotions »

Pour Sylvestre Bizimana, secrétaire général du Conseil des Églises du Burundi (CNEB), il est important que tous les Burundais se prononcent sur l’opportunité de briser les barrières des quotas ethniques dans l’exécutif, le législatif et le judiciaire. Il note de bons signes comme les mariages inter-ethniques qui s’observent.

Sylvestre Bizimana : « On n’est pas encore à un niveau où on peut dire que le problème ethnique est déjà éradiqué »

Néanmoins, observe-t-il, on n’est pas encore à un niveau où on peut dire que le problème ethnique est déjà déraciné. Il ose espérer que des institutions qui proviendront des élections de 2025 et 2027 puissent être mises en place sans considération des quotas ethniques.

Il juge que c’est un travail de longue haleine qui doit être fait par les leaders politiques et religieux. « Cela dépendra aussi de la guérison des âmes », renchérit ce pasteur. S’il y a un passé douloureux qui n’est pas traité, pense-t-il, cela peut faire retourner le pays dans les crises. Et de recommander : « Que la CVR fasse son travail. Que les confessions religieuses fassent leur travail et le gouvernement fasse le sien pour guérir le Burundi du passé douloureux. »

Une conditionnalité

M. Bizimana est quand même convaincu que le Burundi peut en finir avec les quotas ethniques, mais sous une condition : « Si particulièrement les leaders politiques n’utilisent plus les ethnies pendant la campagne électorale, le problème ethnique n’aura plus sa raison d’être au Burundi. » Et de rappeler que le pays sera développé par la promotion de la compétence au lieu de l’appartenance ethnique.

Pour réussir les consultations qui approchent, il conseille au Sénat de faire une enquête scientifique et académique afin de prendre une décision basée sur des données scientifiques : « Avec un échantillon représentatif, on pourra conclure si les Burundais sont réellement guéris. » Sinon, avertit ce serviteur de Dieu, le Burundi peut replonger encore une fois dans la violence.

Il demande au Sénat d’éviter les émotions dans ce genre de travail et de ne pas faire des consultations pour des raisons politiques : « Il faut faire en sorte que des chiffres soient dégagés. Tel nombre de Burundais a dit qu’il faut garder les quotas ethniques. Tel autre nombre a dit qu’il faut les supprimer.»

Pour rappel, les cérémonies de lancement officiel de l’évaluation du système des quotas ethniques dans l’exécutif le législatif et le judiciaire ont eu lieu lundi 31 juillet 2023 à Gitega. La Constitution du 7 juin 2018, dans son article 289, accorde un délai de 5 ans au Sénat pour évaluer le système des quotas ethniques afin d’y mettre fin ou de le maintenir.

Forum des lecteurs d'Iwacu

25 réactions
  1. Ririkumutima

    A Jean et Stany
    Encore une fois la question existensielle , la question qui mérite d’être posée n’est pas là.
    Ces histoires de nez, de Tutsi et de Hutu ne sont qu’une conséquence, désatreuse, terrible (J’ en conviens) d’une gouvernance abominable.
    Pourquoi ne voyez vous pas plus l… que vos nez?
    Vous essayez de trouver des réponses à des questions mal posées.
    La corruption, la mauvaise gouvernance ne profitent qu’à un petit cercle et encore à court terme.
    Il est vrai que ce n’était pas Mandela qui devait nous donner la solution à nos cycles de violence.
    Mais si on établissait un Etat de droit, où tous les burundais sont égaux devant la loi,( sans un Gihangange quelconque), ces gistoires de hutu ou Tutsi disparaitraient.
    De toute façon, avec une telle gouvernance et corruption, d’autres clivages naîtront.

  2. Anonyme

    Encore et toujours ! On nous ramène les discours sur les nez, les quotas ethniques pour nous distraire des vrais problèmes, ceux économiques et nous faire oublier les actes de vol et détournement des biens publics. Ils veulent hypothéquer davantage l’avenir de la Nation.

  3. Jean

    @journal iwacu.

    Pour quelles raisons vous ne publiez pas mes commentaires ?

    Lesquels?

    • Jean

      @ Iwacu
      Mon commentaire en réponse à celui de Gacece.

  4. Samandari

    Au fait quel est le problème fondamental des républiques bananières en Afrique et dans le 1/3: Absence absolue d Etat de droit.
    C’est cela qui garantit la paix sociale.
    On n invente pas la houe.
    Allez en Europe et ouvrez vos yeux.
    Raba iyo bageze natwe iyo turi.
    Les histoires de Hutu /Tutsi sont créées et exacerbées par l’injustice.
    Full Stop.
    Les lois sont appliquées ou ne sont pas appliquées comme on veut.

  5. Voltaire Kaziri

    Je suis d accord avec Kibinakanwa.
    Si on instaurait un Etat de droit, cette histoire de quotas, de nez n’aurait aucun sens.
    La misère noire est le lot de presque tout burundais. Hutu ou Tutsi.
    Cherchons des solutions logiques, universelles aux problèmes de fonds bien posés

  6. Stan Siyomana

    L’ancien president Domitien Ndizeye raconte que quand feu le president sud africain Nelson Mandelaa propose les quotas de 40% pour les Tutsi et 60% TOUT LE MONDE N’ETAIT PAS CONTENT AU DEBUT. Les representants des partis pro-tutsi (G10) voulaient maintenir le monopole des Tutsi dans l’armee et les autres institutions tandis que les representants des partis pro-hutu (G7) voulaient plus de representation pour les Hutu. Les deux groupes ont du demander deux jours pour etudier les recommendations de Mandela avant de les accepter.
    https://www.youtube.com/watch?v=Bs2ggi-MThQ&t=1564s

  7. Kibinakanwa

    Je suis vraiement navré. Le probleme du Burundi c est la mauvaise gouvernance, la corruption. Vous posez mal la question
    . Lorsque 4 bihangange pillent un barrage de 5 milliards de $, vous n avez pas les c….es d elever vos voies. On nous a promis que les voleurs seront chatiés dans 15 jours. Ce barrage devait nourrir plus de 400 000 habitants. Hutu ou Tutsi.
    Et puis, vous chantez les lois. Au Burundi, on applique les lois qui arrangent abari hejuru.
    None ko hari itegeko rivuga que: Les gens nommés par Decret doivent délarer leur revenu. Ko ata numwe arikurikiza. Ces quotas honteux nizo bakurikiza??? Laissez moi rire.
    Ikibazo de fond du Burundi (le pays le plus pauvre et le plus corrompu du monde), c est la mauvaise gouvernance, je le repete. Ibindi vous vous aveuglez et vous posez mal la question

  8. Georges

    J’espère que le Président de la république et tous les autres ténors du régime ne vont pas commettre cette erreur de calcul. La sagesse doit primer sinon ce serait un très grand bond en arrière: risque de se retrouver avec une armée et une police mono-ethniques(sources principales de nos maux) car il n’y aurait plus de contraintes/mécanismes officiels pour réguler tout ça et bonjour les dégâts et l’histoire recommencerait et donc le cycle de violence avec.

    C’est encore trop tôt et les exemples de secteurs / de postes qui sont actuellement mono-ethniques( car ne rentrant pas dans le cadre de l’accord) l’attestent déjà.

  9. Stan Siyomana

    Apres avoir vu le duel de mots entre le jeune capitaine Ibrahim Traore (president du Burkina Faso par interim qui est vu comme une reincarnation du revolutionnaire Thomas Sankara) et le president senegalais Macky Sall lors du recent Sommet Russie-Afrique a Saint-Petersbourg en Russie, l’on peut se demander si la jeunesse burundaise va continuer a adherer a un systeme de quotas que les anciens politiques, militaires et rebels ont adopte pour se partager le pouvoir entre eux.
    https://www.youtube.com/watch?v=GFBeu8fYZ-U&t=5s
    https://www.youtube.com/watch?v=RsyALm_mSm8

  10. Stan Siyomana

    En toute franchise un systeme qui accorde un quota de 40% a un groupe qui ne representerait que 14% de la population N’EST PAS DU TOUT JUSTE S’IL VA CONTINUER JUSQU’A L’ETERNITE.
    Si les gens aiment vraiment leur systeme de quotas, QUE LES 40% SOIENT REDUITS A 14% (ou encore mieux, qu’on fasse un vrai recensement ethnique pour savoir les vraies proportions au sein de la societe).
    Meme en Afrique du Sud on a eu la fameuse « Joe Slovo Clause » (du nom de Joe Slovo, l’un des principaux negotiateur de l’African National Congress-ANC) qui prevoyait que l’ancien regime de l’apartheid allait partager le pouvoir avec les noirs pour une periode de quatre ans et qu’apres LE POUVOIR ALLAIT SE DECIDER PAR LES URNES DANS DES ELECTIONS DEMOCRATIQUES.

    • Jean

      @Stan Siyomana

      Donc si vous supposez que cela n’est pas juste.
      Considérez -vous que c’est normal et juste d’établir des règles électorales qui privilégieraient les soi disant 86% leur assurant une victoire électorale pour l’éternité,ainsi que le droit de vie ou de mort sur cette minorité de 14%?

      Vous regardez la situation d’un point de vue d’un hutu.
      Mais avez-vous essayé d’examiner la situation d’un point de vue d’un tutsi?

      Par exemple,un tutsi ne peut jamais rêver de devenir un jour le président du Burundi ,sans parler des postes étatiques qu’un tutsi a presque zéro chance d’occuper, peu importe son niveau de compétence.

      Le système des quotas présentent des avantages et désavantages à la fois pour les hutus et pour les tutsis, et c’est ce qu’on appelle compromis, nécessaire pour la cohabitation pacifique et l’inclusion de toutes les catégories sociales burundaises.

      • Gacece

        @Jean
        Votre raisonnement est trop réducteur.
        Si vous supposez que cela est juste, considérez-vous qu’on ne devrait pas engager des hutus si on ne parvient pas à atteindre 40% des tutsi dans l’armée par exemple? Non pas parce qu’il en manque des tutsi, mais parce qu’il n’y a pas eu assez qui veulent se porter candidats.

        Ou si on le prend dans l’autre sens… L’armée est supposée être à 50% – 50%. Ces quotas n’ont peut-être jamais été atteints à cause des contraintes liés au budget et à la garantie d’emploi des militaires déjà en service (ex-FAB). Mais on n’en parle nulle part. Soutiendrez-vous qu’on gèle ou qu’on revoit à la baisse les quotas des tutsis à la fois dans l’embauche et dans l’avancement des grades… pour atteindre les bons quotas?

        Et enfin, allez poser cette question à tous les militaires (hutu et tutsi) en service : « Accepteriez-vous qu’on baisse votre salaire pour pouvoir engager plus de hutus pour atteindre les quotas de 50% – 50%? »… La réponse est facile à deviner.

        Votre histoire de majorité qui menace la minorité est une diversion. L’enjeu est et a toujours été le pouvoir, l’argent et les avantages qui en découlent.

        Cela étant dit, l’armée, la police sont les seuls services qui justifient des quotas de 50%-50% et 60%-40% respectivement… pour rassurer tout le monde sur votre perception d’une menace.

    • Jean

      Donc si vous supposez que cela n’est pas juste.
      Considérez -vous que c’est normal et juste d’établir des règles électorales qui privilégieraient les soi disant 86% leur assurant une victoire électorale pour l’éternité,ainsi que le droit de vie ou de mort sur cette minorité de 14%?

      Vous regardez la situation d’un point de vue d’un hutu.
      Mais avez-vous essayé d’examiner la situation d’un point de vue d’un tutsi?

      Par exemple,un tutsi ne peut jamais rêver de devenir un jour le président du Burundi ,sans parler des postes étatiques qu’un tutsi a presque zéro chance d’occuper, peu importe son niveau de compétence.

      Le système des quotas présentent des avantages et désavantages à la fois pour les hutus et pour les tutsis, et c’est ce qu’on appelle compromis, nécessaire pour la cohabitation pacifique et l’inclusion de toutes les catégories sociales burundaises.

      Le système des quotas est une solution imparfaite à une société très imparfaite que la société burundaise.

    • Jean

      @Stan Siyomana

      Donc si vous supposez que cela n’est pas juste.
      Considérez -vous que c’est normal et juste d’établir des règles électorales qui privilégieraient les soi disant 86% leur assurant une victoire électorale pour l’éternité,ainsi que le droit de vie ou de mort sur cette minorité de 14%?

      Vous regardez la situation d’un point de vue d’un hutu.
      Mais avez-vous essayé d’examiner la situation d’un point de vue d’un tutsi?

      Par exemple,un tutsi ne peut jamais rêver de devenir un jour le président du Burundi ,sans parler des postes étatiques qu’un tutsi a presque zéro chance d’occuper, peu importe son niveau de compétence.

      Le système des quotas présentent des avantages et désavantages à la fois pour les hutus et pour les tutsis, et c’est ce qu’on appelle compromis, nécessaire pour la cohabitation pacifique et l’inclusion de toutes les catégories sociales burundaises.

    • Jean

      Donc si vous supposez que cela n’est pas juste.
      Considérez -vous que c’est normal et juste d’établir des règles électorales qui privilégieraient les soi disant 86% leur assurant une victoire électorale pour l’éternité,ainsi que le droit de vie ou de mort sur cette minorité de 14%?

      Vous regardez la situation d’un point de vue d’un hutu.
      Mais avez-vous essayé d’examiner la situation d’un point de vue d’un tutsi?

      Par exemple,un tutsi ne peut jamais rêver de devenir un jour le président du Burundi ,sans parler des postes étatiques qu’un tutsi a presque zéro chance d’occuper, peu importe son niveau de compétence.

      Le système des quotas présentent des avantages et désavantages à la fois pour les hutus et pour les tutsis, et c’est ce qu’on appelle compromis, nécessaire pour la cohabitation pacifique et l’inclusion de toutes les catégories sociales burundaises.

  11. Bite

    HHHAAA. Hier l’ancien président du sénat Réverien exigeait que les ONGs respectent les quotas ethniques alors le recrutement était fait selon les normes de transparence et compétences. Certaines ONGs ont été obligées de fermer les portes parce que elles ne comprenaient comment engager une personne selon seulement son ethnie. Aujourd’hui on veut supprimer le système de quota ethnique. C’est mieux qu’on considèrerait pas une ethnie, une région, une famille pour mettre une personne dans une place mais le problème des burundais c’est le respect des lois, le respect de la personne humaine. Si l’expérience nous a montré qu’un hutu est plus virulent envers les hutus quand il est sous l’autorité d’un tutsi. Et qu’un tutsi est plus virulent envers les tutsi quand il est sous l’autorité des hutus. Ce qui peut sauver le Burundi ce n’est pas l’éthnisation mais c’est la justice, la charité, le changement de mentalité des responsables de la colline au sommet du pays et dans tous les secteurs du pays.

  12. PCE

    Un jour de 1990 j’étais en mission en France au départ du Burundi , un centrafricain m’adressa alors cette question tout à fait étonnante : « Parlez vous tutsi ou hutu » et sans me départir de mon masque et tout à fait spontanément je répondis  » Je parle les deux mon général » . Cette réponse appella une autre que vous pouvez imaginer ? Quelle est votre ethnie ? Mon cher centrafricain attend toujours la réponse puisque je suis alors parti dans un long monologue explicatif de l’histoire du Burundi . Après une trentaine de minutes , il s’est occupé d’autres affaires car mon histoire l’a propablement ennuyée car il attendait une rapide réponse qui ne vint pas . Aujourd’hui j’ai comme une impression que certains burundais veulent finalement que l’ethnicisation de la société Burundaise soit actée et confirmée et que cette distinction soit gravée quelque part . Ma question est donc la suivante : jusque quand faut il jouer avec la question ethnique au Burundi ? Faut il faire un recensement pour dire qui est tutsi ou hutu ? Faut il en arriver à exiger des mariages mixtes pour que la question ethnique disparaisse ? Faut il interdire de parler de hutu ou tutsi ? Je vous invite à relirer l’histoire du Liban , vous comprendrez ce que je n’ai pas le temps de raconter ici .

  13. Mahmoud

    Questions à ceux qui soutiennent les quotas:
    1. 40% et 60% sur base de quoi quand on sait qu’aucun recensement n’a eu lieu auparavant?
    2. Et si les quotas devaient se maintenir, est-on aussi prêt d’accepter un recensement des ethnies pour qu’ils représentent les vraies proportions?

    • Mugunza

      Sur base des pensées de ces gens qui négociaient je ne sais quoi à cette époque là et cela a fait quand même un bout de chemin.
      La politique c’est l’art de gérer la société et c’est une science non exacte: que propose-t-on maintenant pour?

  14. Yan

    Il serait très désolant de remplacer un monoéthnisme par un autre.

    • Samandari

      Et pourtant @Yan, tragiquement on y va tout droit! Donc le cycle continue. Quelle ironie!

      • Yan

        Et moi je reste convaincu que les mêmes causes produisent les mêmes effets; ici et ailleurs.

        • Samandari

          C’est incroyable de voir que, des gens qui, il y a pas longtemps étaient dans le maquis, oublient si vite le pourquoi de leur lutte! Le problème est que aujourd’hui, les cycles sont hyper court!

          • Stan Siyomana

            @Samandari
            Umugambwe uri kubutegetsi CNDD-FDD udafise Vision nziza y’aho ijana igihugu mw’iterambere rirama kandi rya bose, kandi Reta yakomotse mur’uyo mugambwe idashoboye gutorera inyishu ibi bibazo bitavanako bihanze abanyagihugu uno musi, ivyo kuvuga ngo tuzoshika kuri Vision Burundi pays emergent en 2040 NITUVYIBAGIRE KABISA.

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