Depuis des semaines, la cheffe du quartier Kinanira I dans la zone Musaga, est accusée de gel de salaires de la part de journaliers engagés par son association dans le cadre du projet de distribution de moustiquaires. La concernée demande à ces journaliers de s’adresser au PNUD ou à Caritas-Burundi.
Devant les bureaux de la zone Musaga où il se présente régulièrement, Thierry Ndikumana, délégué des journaliers recrutés dans le cadre de la distribution des moustiquaires imprégnées d’insecticide, relate les débuts de sa mésaventure. « Ayant soumissionné auprès du PNUD, l’association Tumenyane dirigée par Caritas Nahimana (Cheffe du quartier de Kinanira I) nous a recrutés pour effectuer le dénombrement de ménages devant bénéficier de moustiquaires. Il n’y a point eu de discussions sur la rémunération. Il nous était spécifié de bosser et qu’ensuite, nous allions être récompensés ».
Comme le dira T. Ndikumana, ils sont entre 100 et 110 jeunes à être engagés. Le travail accompli, aucun salaire perçu. « Nous nous en sommes remis au chef de la zone Musaga qui nous a promis d’en parler avec Caritas Nahimana ».
De cette entrevue avec cet administratif, aucune suite. Le jeune homme confie que lui et cinq de ses collègues se sont par après rendus aux bureaux de Caritas-Burundi pour s’y enquérir de leur situation. « A ce moment-là, quasiment tous les employés de Caritas-Burundi étaient en congé. L’un des rares aperçu sur place nous a précisé que Caritas-Burundi a débloqué tous les salaires, y compris pour une localité de Kanyosha, voisine de la zone Musaga ».
Thierry Ndikumana affirme ensuite que les personnes concernées par ce non-paiement sont de la zone Musaga et la zone Kinindo. « Comme par hasard, elles étaient toutes les deux sous la supervision de l’association Tumenyane », révèle Ndikumana.
Quant au montant dû, Thierry Ndikumana avance la somme de 168.000 BIF pour chaque journalier, soit 8.000 BIF par jour pour une tâche exécutée durant 21 jours. « Nous avons fixé cette somme à partir du salaire prévu pour ceux et celles ayant pratiqué la même activité en 2017 ».
M. Ndikumana demande enfin à l’Association Caritas-Burundi d’intervenir en leur faveur auprès de la responsable de l’Association Tumenyane. « Nous demandons tout simplement à être régularisés comme les autres ! »
Jointe au téléphone, la cheffe du quartier Kinanira I de la zone Musaga, a d’abord dit ne pas souhaiter s’exprimer dans les médias avant de recommander à Thierry et ses collègues de s’adresser au PNUD ou à Caritas-Burundi.
Interrogé par Iwacu, le secrétaire général de Caritas-Burundi, l’Abbé Jean-Bosco Nintunze, a déclaré que la rémunération des gens recrutés pour la mise en œuvre de ce type de projets est désormais du ressort du PNUD. « Nous sommes en train de plaider pour toutes ces personnes auprès du PNUD pour qu’elles aient accès à leur rémunération ».
D’après l’association catholique, l’activité de distribution des moustiquaires imprégnées d’insecticide a concerné 14.036 personnes dans tout le pays, dont les chefs collinaires. 49% d’entre elles ont déjà perçu leur salaire. Le dénombrement des futurs ménages bénéficiaires s’était tenu du 18-30 novembre 2019.