Dans des pays meurtris par des crises cycliques, dont le Burundi, certaines personnes défendent les membres de leur groupe ayant trempé dans des crimes. Lambert Hakuziyaremye, lauréat en master de socio-anthropologie, dénonce un comportement menant vers la globalisation.
Pour faire obstruction à la justice, certains membres des communautés essaient de défendre leur identité collective. « Des gens veulent protéger leur groupe, car ils savent qu’une fois les auteurs identifiés et les responsabilités établies, ils devront nécessairement faire face à la justice», indique Lambert Hakuziyaremye, lauréat en master de socio-anthropologie.
D’après lui, l’égoïsme des gens et la culture restent la cause principale. La manière dont les individus ont été socialisés conditionne leur comportement. Ils défendent le groupe, coûte que coûte, pour redorer son image. C’est un esprit de corps qui consiste à dissimuler la vérité sur les crimes commis.
Entrave au processus de vérité
Ce comportement a de graves conséquences sur la société, notamment par rapport au processus de recherche de la vérité sur des crimes du passé pour identifier les auteurs et établir des responsabilités. « On sombre dans la globalisation, faute de pouvoir identifier les auteurs réels des crimes. Mais la responsabilité est toujours individuelle». Ce faisant, la culpabilité devient collective, ce qui peut engendrer des cycles de vengeance.
Lambert Hakuziyaremye prône la reconnaissance de la vérité pour déconstruire ce cercle vicieux. Il invite toute personne à reconnaître la vérité, même quand un des membres de sa catégorie sociale est coupable. Et de rappeler que la responsabilité pénale est individuelle pour les auteurs des crimes.
Ce socio-anthropologue appelle les confessions religieuses, les parents, les leaders à user de leur légitimité afin d’aider la société à avancer. « Reconnaître la responsabilité individuelle favorisera notre société à pouvoir dépasser les crises politico-ethniques qui se sont observées au cours de l’histoire », conclut-il.