L’ancien ministre Clotilde Niragira, est décédée ce 19 février des suites d’une maladie. Retour sur le parcours de cette juriste qui a marqué le gouvernement de Nkurunziza.
Clotilde Niragira est décédée à Nairobi où elle avait été évacuée suite à des complications d’une « maladie grave découverte récemment ». Un de ses anciens collègues à Bujumbura indique qu’elle était atteinte d’un cancer au cerveau.
Mme Niragira travaillait aujourd’hui à Kampala au sein de la CIRGL (Conférence internationale sur la région des grands lacs) depuis décembre 2020, comme Directrice régionale du centre de formation sur les violences sexuelles basées sur le genre.
Selon des informations qu’Iwacu a pu recueillir, juste après sa remise et reprise à Kampala, elle a fait un accident vasculaire cérébral (AVC) et hospitalisée à Kampala pour quelques jours.
Selon son collègue de la CIRGL à Bujumbura, elle s’est vite rétablie et elle est revenue au Burundi pour les vacances de fin d’année. Elle a refait une autre AVC, très grave et sera évacuée à Nairobi, le 14 janvier 2021. « Elle avait un côté déjà paralysée. Elle est morte alors qu’elle était déjà dans le coma », a témoigné ce collègue.
Clotilde Niragira était avocate avant de se lancer en politique. Dès 2005, elle est nommée ministre de la Justice et garde des Sceaux jusqu’en 2007. Elle sera ensuite nommée ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Sécurité sociale lors d’un remaniement ministériel en novembre 2007.
En 2009, Clotilde Niragira devient chef de cabinet du président de la République, feu Pierre Nkurunziza, avant d’être reconduite au gouvernement comme ministre de la Solidarité nationale, des Droits de l’homme et du Genre en 2011.
En 2015, Clotilde Niragira quitte le gouvernement pour la Commission vérité réconciliation (CVR) comme Secrétaire générale jusqu’en décembre 2018.
Née en 1968 dans la commune Bugenyuzi, province Karusi, elle laisse un mari et trois enfants.
Que la terre lui soit légère!
RIP grande dame. Kudoo à sa longevité sur les rênes du pouvoir. Une des rares femmes qui ont pu négocier les coins pointus et se faufiler dans la maille épaisse des hommes politiques au Burundi. Décret après décret, elle a pu se distinguer de la longue liste de ses soeurs « hit and run », qui, après un seul ou deux décrets symboliques, disparaîssent dans la masse, incognito, et laissent la place aux hommes.Quoi de nouveau! Clotilde Niragira n’est pas seulement « Muka naka ». C’est une marque déposée. Pour moi, une femme forte qui s’en va si jeune, est un coup de massue à l’émancipation de femme, une lueur est en berne. RIP ma soeur, courage à sa famille.