Vendredi 22 novembre 2024

Politique

Discours à la Nation : les ennemis du Burundi épinglés

06/07/2018 Commentaires fermés sur Discours à la Nation : les ennemis du Burundi épinglés
Discours à la Nation : les ennemis du Burundi épinglés
Pierre Nkurunziza «La réussite du référendum est une consécration de notre indépendance»

Dans son message prononcé le 1er juillet, le chef de l’Etat Pierre Nkurunziza, salue ’’la paix et la sécurité régnant dans le pays’’. En outre, il a réaffiché sa ferme volonté de combattre la corruption.

«L’accession de notre pays à l’indépendance n’a pas du tout plu aux ennemis du Burundi. En guise de vengeance, ils ont assassiné le prince Louis Rwagasore », a indiqué le président Nkurunziza. Le fils du roi Mwambutsa n’est pas la seule victime de cette fureur. D’autres grandes personnalités disparues ont suivi. Notamment, Pierre Ngendandumwe, ancien premier ministre et compagnon du Prince Louis Rwagasore assassiné en 1965, le roi Ntare V, dernier monarque disparu en 1972, Melchior Ndadaye et Cyprien Ntaryamira, anciens chefs d’Etat et le lieutenant général Adolphe Nshimirimana. «Nous devons rester vigilants car ils ne désarment pas dans leurs plans d’endeuiller le Burundi», a-t-il averti.

Le président Nkurunziza salue le climat sécuritaire qui prévaut au pays. «Cette célébration survient dans un contexte de paix et de sécurité sur toute l’étendue du territoire », s’est-il félicité. En effet, cette année a vu le retour des festivités sur le boulevard de l’indépendance.

Cela faisait trois ans que le bitume de cette artère, longtemps destinés à accueillir le défilé du 1er juillet, n’avait pas vu de parade militaire. Sans doute, a-t-il justifié, les derniers événements de 2015 peuvent expliquer cette absence.

Sprint final contre la corruption

L’organisation du récent référendum a reçu une mention spéciale. «L’aboutissement du processus référendaire financé par le peuple est une consécration d’indépendance politique de notre pays », s’est réjoui le chef de l’Exécutif. Pour entretenir la flamme de cette indépendance politique, il a appelé les Burundais à méditer sur le thème choisi pour l’occasion. «Consolidons notre indépendance en maintenant l’unité et le travail, sources de développement».

Les fonctionnaires ont été interpellés à veiller davantage sur les biens du pays. «Les coupables des actes de corruption et de dilapidation des biens de l’Etat doivent être jugés en flagrance », a ordonné le chef de l’Etat. Et cela devra être fait dans l’esprit de récupérer les biens dilapidés.

Ayant fait de la lutte de la corruption, son cheval de bataille lors de sa réélection de 2010, cette demande est une dernière ligne droite dans sa politique de «tolérance zéro».

Initiée lors de son investiture de 2010, et   étant donné qu’il ne se représentera pas en 2020, l’heure est au déploiement de tout une armada de mesures pour la réussite de cette politique.

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Réactions

Pancrace Cimpaye : «Les vertus de l’indépendance n’existent plus» Selon le porte-parole du Cnared, le président de la République se donne le bon rôle. « Son pouvoir a déjà contraint 5 % de la population burundaise à l’exil.» Et d’ajouter qu’on ne peut pas se targuer d’être indépendant quand on ’’rançonne’’ le paysan, le fonctionnaire avec des cotisations accablantes. «C’est pire que l’impôt du colonisateur », martèle l’opposant en exil. En outre, M. Cimpaye trouve honteux que l’on mette sous le dos des colonisateurs tous les assassinats politiques, notamment celui du général Adolphe Nshimirimana et du Héros national de la démocratie Melchior Ndadaye. Léonce Ngendakumana: «Difficile pour le pouvoir en place de combattre la corruption » «Si ce référendum ne remettait pas en cause les acquis de la paix et de l’unité du peuple, je serais tenté de dire que c’est un signe éloquent de l’indépendance du Burundi », affirme le vice-président du Frodebu. Le scrutin référendaire n’a fait qu’exacerber l’exclusion d’une catégorie de la population. Quant aux assassinats politiques, il admet que celui du Prince Louis Rwagasore est bel et bien l’œuvre des colonisateurs. Pour les autres forfaits, les responsables sont les extrémistes burundais. «Etre indépendant, c’est aussi lire correctement l’histoire et l’assumer solidairement». Au sujet de la corruption, M. Ngendakumana n’y va pas par quatre chemins : «La grande majorité de Burundais et non Burundais accusée de corruption sont membres du parti au pouvoir » lance-t-il. Ainsi, il estime qu’il leur sera difficile de la combattre. « Ils ont érigé la haute corruption en une valeur, comment vont-ils lui trouver une solution ? » Abel Gashatsi : «La lutte contre les corrompus, un héritage de Rwagasore» «Derrière les assassinats de nos vaillants hommes politiques, il se cache toujours une main du colonisateur», assure le président du parti du héros de l’indépendance. Il affirme que tous ces assassinats ont été commis en période trouble des relations entre le Burundi et les pays colonisateurs. Même si la notion d’indépendance est multidimensionnelle, M. Gashatsi soutient que l’organisation du référendum est l’une de ses incarnations. Il félicite le chef de l’Etat dans sa démarche de punir sévèrement les actes de corruption. «Il faut que les voleurs de toutes espèces reçoivent un châtiment exemplaire». Il se réjouit que le président actuel prenne à cœur les paroles du prince Louis Rwagasore. Kefa Nibizi : «La main qui donne, c’est la main qui domine » Pour le président du Frodebu Nyakuri, Un pays capable d’organiser sa vie sans tendre la main aux bailleurs, chemine vers son indépendance effective. «La main qui donne, c’est la main qui domine », confie-t-il. Pour des intérêts inavouables, M. Nibizi admet que des éléments externes ont participé dans des assassinats des hommes politiques. En l’occurrence Pierre Ngendandumwe et le prince Louis Rwagasore. «La lenteur des jugements des cas de corruption freine l’éradication de ce fléau», assure-t-il. Et de soutenir que le jugement en flagrance va contribuer à décourager ces malfrats.

Editorial de la semaine

Question à un million

Quelle est cette personne aux airs minables, mal habillée, toujours en tongs, les fameux ’’Kambambili-Umoja ’’ ou en crocs, les célèbres ’’Yebo-Yebo’’, mais respectée dans nos quartiers par tous les fonctionnaires ? Quand d’aventure, ces dignes serviteurs de l’Etat, d’un (…)

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