Ainsi s’énonce le thème de l’an 2023 : « Gardons à l’esprit le rôle des leaders dans le développement du Burundi et des Burundais.» Dans son discours à la nation lors du Nouvel An, le président Ndayishimiye a invité les leaders à remorquer le pays sur les rails du développement. Tous les Burundais sont invités à endosser le rôle de troupes au combat pour le développement, sous les ordres des officiers que sont les leaders.
Ce raccourci entre dirigeant et leader est la nuit qui commence l’abîme de l’imposture. Le soldat se situe dans une verticalité par rapport à son supérieur hiérarchique tandis que le leader est au service de sa communauté locale ou nationale, engagé à poursuivre un objectif : la réalisation du bien commun au bénéfice de ses membres. Avec l’obligation de rendre compte lorsqu’il est en position de responsable administratif ou représentant du peuple burundais. Et, à la clé, pour les mandataires publics, une éventuelle reconduction.
Savoir quand partir, à l’instar de l’ancienne Première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern, est aussi la marque des leaders. Passer le témoin pour cause de fatigue – « Je n’ai plus assez d’énergie » – est une leçon de leadership en démocratie qui demeure une terra incognita pour la classe politique burundaise.
La « crainte de Dieu » caractérise un « bon leader », a martelé le chef de l’Etat, samedi 21 janvier, lors de la clôture de la prière interconfessionnelle de trois jours, organisée par le Cndd-Fdd. Ce tropisme du personnel politique burundais de convoquer Dieu comme principe de causalité au leadership relève d’une stratégie de camouflage du tragique de la réalité et de la vacuité de la vision d’un leader autoproclamé ou adoubé comme tel par sa hiérarchie – avec, en l’occurrence, la caution morale des hommes d’Eglise lors des prières œcuméniques d’actions de grâce du couple présidentiel et du parti au pouvoir.
A rebours du respect fondé sur la crainte, inspirer ses semblables est la forme la plus élevée de leadership. Mais l’inspiration n’est pas l’antichambre de l’imitation « N’imitez rien, ni personne. Un lion qui copie un lion devient un singe», cisèle Victor Hugo.
Le véritable leader ne voit pas le peuple comme une masse manipulable. Il n’inféode pas l’intérêt général à l’amour de soi amplifié par le sentiment d’urgence de la brièveté de la vie. C’est le maître et le sculpteur de lui-même qui aiguillonne les autres pour trouver l’endroit où ils sont le mieux placés pour vivre pleinement ceux qu’ils sont. Celui qui aide les autres à découvrir ce pour quoi ils sont faits : allier une ambition personnelle et une cause.
Dans un contexte où prolifère un égoïsme extrême sous forme de cupidité, d’assèchement du débat et de la controverse politique et de primauté de la loi de la jungle, le chemin parcouru de l’aspirant « leader » compte autant que la poussière que l’on secoue de ses sandales. Etre en position d’influence lui confère une rente politique et économique…voilà le Graal. Ainsi s’instaure une démocratie dévoyée du fait accompli où la légitimité s’est transformée en objet politique non identifié.
Moi, j ai jamais senti ces bikorane que les maîtres du nouveau Burundi (Uburundi busha, Admirez le jeu de mot pendable😅😭) imposent maintenant.
Les grands qui nous dirigent, prennent/piquent une phrase qu’ils expliquent à leur guise.
Ciel, la Bible est un document judéo arabe écrit il y a plus de 2 000 ans.
Moralité, on peut y trouver tout ce qu’on veut.
Opium, opium et opium
A vrai dire, je ne sais pas s’il s’agit d’une analyse d’un discours politique, d’une critique historique d’un propos tenu par un leader politique ou autre. Dans tous les cas, bonjour les amalgames et les confusions de rôle !
La jeunesse aime dire : je comprends que dalle, c’est aussi mon cas et j’avoue mes limites intellectuelles .
Bravo Guibert Mbonimpa
Pourquoi doit on toujours invoquer Dieu?
Le Burundi est il une théocratie?
“La religion est le soupir de la créature opprimée, l’âme d’un monde sans coeur, comme elle est l’esprit de conditions sociales d’où l’esprit est exclu. Elle est l’opium du peuple. » Carl Max
Il semble que le siècle des lumières pour nous est encore bien loin. Vraiment loin.