Le Burundi a été classé 33ème sur 53 pays d’Afrique en matière de digitalisation des services publics. Quel état des lieux et l’importance des services numérisés ? Eclairage d’un spécialiste.
Selon l’étude du Département des affaires économiques et sociales des Nations unies, le Burundi vient en 33ème place sur 53 pays d’Afrique dans la digitalisation des services publics. Un classement qui vient d’être publié par l’agence Ecofin, une plateforme d’informations économiques et financières africaines.
D’après le professeur d’université Siméon Barumwete, spécialiste des questions d’administration et des politiques publiques, la digitalisation est le fruit de la modernisation de l’administration publique.
« Pour éviter les dépenses en termes de matériel bureautique (les papiers, les classeurs, l’encre, photocopie, etc.) qui coûtent énormément de moyens, l’on essaie de numériser les documents. C’est-à-dire qu’au lieu des supports papiers, l’on a un fichier électronique dans l’ordinateur », explique-t-il.
Par exemple, fait savoir ce spécialiste, si une personne cherche une attestation dans la commune, elle n’a pas besoin de se déplacer. Elle entre dans le site, complète le formulaire et l’imprimes peu importe où elle se trouve.
D’après M. Barumwete, ce système permet de réduire les dépenses de l’Etat et de la population. D’autant plus que le matériel bureautique coûte très cher. « Or, il y a moyen de réduire les charges en intégrant la numérisation qui permettra l’accès en ligne des services publics. » Ce système permet aussi l’efficacité et la rapidité des services, selon lui.
Il indique que l’administration burundaise ne dispose presque pas de services publics digitalisés. « Les banques commencent à y adhérer timidement ».
Siméon Barumwete reconnaît toutefois que la digitalisation pourrait augmenter le chômage. Car l’on est obligé de réduire le personnel. Mais c’est normal pour tout ce qui est développement technologique, pour lui. « Les économies qui seraient dégagés par cette réforme pourraient être investies dans d’autres secteurs porteurs de croissance qui ont besoin de beaucoup d’employés », recommande M. Barumwete.