Feuille de route vers les élections de 2020 », « proposition pour une sortie de crise ». Deux documents élaborés par les politiques burundais mais dont l’un est l’antipode de l’autre.
Le premier est le résultat d’échanges des partis politiques, des indépendants et du gouvernement réunis à Kayanza le 3 août 2018. Le train est déjà lancé. Destination : 2020.
Une nouvelle constitution a été votée par voie référendaire puis promulguée par un décret présidentiel, une nouvelle équipe de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) est en place. Les projets de textes légaux relatifs au processus électoral de 2020 comme le code électoral, la loi sur les partis politiques, la loi communale seraient en préparation.
Le second conçu par les partis, organisations et acteurs politiques de l’opposition est le fruit de la cinquième session du dialogue inter-burundais tenue à Arusha du 24 au 29 octobre 2018. Une proposition additionnelle qui s’ajoute aux autres transmises lors des sessions antérieures. Ils sont en quête d’un nouveau cadre de dialogue pour un processus électoral dont ils ne précisent même à quand il prendra fin.
Ils justifient ce qui serait à l’origine de l’échec du processus de dialogue inter burundais. Entre autres : le médiateur qui n’a pas été disponible, le facilitateur qui n’a pas bénéficié de l’appui nécessaire des chefs d’Etat de la sous-région, le gouvernement qui n’a jamais manifesté d’engagement pour le processus de dialogue.
En conséquence, ils demandent aux Nations Unies et à l’Union Africaine de prendre les dispositions nécessaires pour mettre en place un nouveau cadre sous leur responsabilité « en vue d’une médiation plus musclée et robuste. »
Cependant, les deux organisations ont mandaté la Communauté de l’Afrique de l’Est, en vertu du principe de subsidiarité. Elles sont censées être informées par leur mandataire. Actuellement, il existe donc une réelle dichotomie entre Bujumbura et l’opposition dans leur façon de résoudre la crise. Les deux parties devraient penser à la population burundaise.
L’économie affectée par les sanctions prises par certains partenaires du Burundi est au plus mal. Il leur faudrait une mobilisation autour de la destruction du « je » pour le « tu » pour former le « nous » responsable.