« Le peuple burundais avait nourri l’espoir du changement à travers ses orientations pleines d’engagements. En effet, à l’entame de son septennat jusqu’aujourd’hui, dans ses discours, on déduit que le président de la République se veut rassembleur et réformateur », indique le Congrès national pour la liberté (CNL) dans une déclaration de ce 20 juin 2022.
Toutefois, nuance-t-il, le peuple burundais et les partenaires du pays restent dans l’attente des réformes structurelles concrètes et crédibles. « Le parti CNL constate des incohérences des discours tenus par le président de la République et ceux des responsables du parti au pouvoir dont il est issu ainsi que l’agissement de certains responsables administratifs du sommet à la base. »
Selon le parti d’Agathon Rwasa, l’Etat de droit, le respect des droits de la personne humaine et les libertés fondamentales sont loin d’être une réalité. « Il y a persistance des cas d’arrestations suivies d’emprisonnements arbitraires, de disparitions forcées, des restrictions aux droits fondamentaux des citoyens, l’impunité, le verrouillage de l’espace politique, pour ne citer que ceux – ci. »
Le CNL revient sur la gouvernance qui « reste marquée par une discrimination à caractère politique, la prévalence de la corruption, la gabegie, le clientélisme et un monopartisme érigé en mode de gouvernance. » D’après cette formation politique, il y a risque qu’il s’érige deux peuples dans une même nation : une classe sociale richissime face à une masse paupérisée.
Au regard du CNL, il s’observe un manque de planification réaliste pour le développement et la relance économique. « Ceci engendre la non maîtrise de l’environnement macro – économique, la flambée des prix, l’inflation, le monopole d’importation, le verrouillage du secteur des marchés publics, la gestion opaque des devises, la cherté de la vie traduite par la pénurie des produits de première nécessité, etc. » Et de rappeler que l’accès équitable de tous les fils et filles aux ressources du pays n’a rien avoir avec le partage du pouvoir comme aiment le dire certains responsables politiques. « C’est plutôt un droit intangible et une base de toute cohésion nationale. »
Difficile de sortir de la tradition « Ganza Sabwa » sans opposition. Celles et ceux qui s’opposaient au roi étaient combattus, considérés comme ennemis et non comme adversaires. Les époques ont changé main non les mentalités des nouveaux rois et leurs abaganwa et batware. Mais c’est une question de générations. Une société ne stagne pas malgré les pires difficultés.