Lundi 04 novembre 2024

Société

Détention de Christa Kaneza : un mouvement féministe hausse le ton

18/10/2021 3
Détention de Christa Kaneza : un mouvement féministe hausse le ton
Marie-Louise Baricako : « Nous appelons le Chef de l’Etat à intervenir pour le cas de Christa Kaneza »

Dans une lettre adressée au président de la République ce 15 octobre, le mouvement ’’Inamahoro’’, femmes et filles pour la paix et la sécurité’’, l’implore de débloquer le cas de Christa Kaneza, maman d’un nourrisson, emprisonnée depuis 10 mois, pour « complicité » dans l’assassinat de son mari Thiery Kubwimana, le 24 novembre 2020.

Ce mouvement se dit très inquiet. D’après cette organisation, le cas de Christa Kaneza interpelle toute personne humaine, ayant un minimum d’humanité, de bonté et de dignité.

« Il interpelle également tout Burundais élevé dans la culture du pays, où la femme qui allaite a toujours fait l’objet de sollicitude et de tous les soins, tenant entre ses mains la vie, non seulement de l’individu qui grandira, mais de la famille et de toute la nation », rappelle Mme Baricako.
Arrêtée depuis décembre 2020, Christa a été accusée de complicité dans l’assassinat de son mari dans la nuit du 24 novembre. Mais aucune preuve probante ne soutient ces arguments, selon ce mouvement défenseur des droits des femmes.
Les praticiens de droit et les défenseurs des droits de l’homme n’y ont vu aucun indice de culpabilité à charge de l’accusée. « Pire, elle a été soumise à des conditions de détention atroces, jeune mariée puis veuve, maltraitée au point de se voir refusée la possibilité d’allaiter son bébé de deux mois.» Une torture sans nom, d’après le mouvement Inamahoro.

Une procédure judiciaire entachée d’irrégularités

En raison du manque d’indices de culpabilité à charge de Christa Kaneza, peut-on lire dans cette lettre, le parquet de base de Muha a décidé de la mettre en liberté provisoire, le 2 février 2021.

Le parquet général près la cour d’appel de Muha a interjeté appel à la cour d’appel de Muha. Cette dernière a confirmé la décision du premier juge de mettre en liberté provisoire Christa Kaneza, le 28 septembre. « Toutefois, il a mis 8 mois pour rendre cette décision au lieu de 48 heures requis par le Code pénal, malgré aussi le caractère extrêmement urgent de ce cas ».

Mais jusqu’aujourd’hui, cette décision de la justice n’est pas encore exécutée. Christa Kaneza reste emprisonnée malgré sa libération provisoire accordée par la cour d’appel de Muha. « Nous sommes très inquiètes face aux irrégularités qui entourent ce cas, surtout les interventions extrajudiciaires et inadmissibles observées depuis son arrestation ».

Le mouvement Inamahoro implore le président de la République, magistrat suprême, d’être sensible aux tortures morales et physiques infligées à la jeune veuve et son bébé qui a été privé de son droit à l’allaitement, à deux mois.

Forum des lecteurs d'Iwacu

3 réactions
  1. Inamujandi

    Vous allez dire que je suis hors sujet. Que Nenni.
    Il y a une sortie du 1er ministre qui est sorti aujourd hui sur la RTNB.
    J’a écouté et réecouté cette audio. C’est, je m’imagines la position du Gouvernement sur le COVID 19.
    L’audio est virale sur les réseaux à l’étranger.
    Je n’ai qu’une et une seule question.
    Est ce que nos dirigeants peuvent sortir au pay sans etre vacciné?
    Je me réponds à moi meme: Non
    Alors pourquoi cette communication?
    Something is completely wrong in our motherland

  2. Mugirente

    Un magistrat a bien dit au président que beaucoup d’ibihangange s’immiscent dans les décisions judiciaires. Son excellence n’a pas commenté ce propos à ma connaissance.

  3. Kibinakanwa

    Nous aimerions savoir les dessus de l’affaire. Le ou les Bihangange qui s’opposent à cette libération.
    Ainsi va le Burundi

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

Enrôlement des électeurs. Entre fatalisme et pessimisme

Alea jacta, les dés sont jetés. La période d’enrôlement qui avait officiellement commencé le 22 octobre a pris fin ce 31 octobre. Se faire enrôler est un devoir hautement civique et citoyen en vue de reconduire ou renouveler la classe (…)

Online Users

Total 3 340 users online