La fédération syndicale FENASEEB et le syndicat SYNAEB dénoncent le fait que le test de niveau passé par les enseignants ce 11 mars n’a pas tenu compte des matières dispensées dans les trois premiers cycles de l’école fondamentale. Pour le ministère de l’Education, leurs inquiétudes ne sont pas fondées.
« Il est inconcevable que les enseignants de niveaux différents de l’école fondamentale soient soumis à une même épreuve alors que les approches pédagogiques et les matières enseignées ne sont pas les mêmes », fustige Antoine Manuma, représentant de la fédération nationale des syndicats du secteur de l’enseignement et de l’éducation (FENASEEB). Selon lui, les notes obtenues ne seraient donc pas un critère de comparaison.
Il indique que certaines questions posées dans ce test relèvent des matières vues au cours du cursus scolaire des enseignants, mais non exploités dans la pratique de classe : « Les connaissances acquises dans ses matières se sont effacées de leurs mémoires suite à une longue durée écoulée sans les utiliser ».
A titre d’exemple, il énumère entre autres les questions en rapport avec les fonctions en mathématiques ainsi que les textes à exploiter en français qui étaient difficilement compréhensibles.
Et de fustiger qu’une épreuve portant sur les connaissances théoriques ne reflète pas nécessairement les compétences pratiques en situation de classe.
Antoine Manuma rappelle que les enseignants ont manifesté une grande opposition à ce test de niveau qu’ils considèrent comme une source de culpabilisation. Selon lui, les images répandues sur les réseaux sociaux après la passation de ce test portent atteinte à la dignité des enseignants.
Il demande que les notes qui seront attribuées aux enseignants ne soient pas la base de choisir les enseignants à admettre à la formation de perfectionnement. Pour lui, échouer à cette évaluation mal choisie ne justifie pas l’incompétence.
« Il est donc nécessaire que tous les enseignants soient candidats à la formation continue pour actualiser leurs connaissances et renforcer leurs compétences en fonction du moment », recommande-t-il.
Le Synaeb nuance
Dans son communiqué de presse de ce 12 mars, le syndicat national des enseignants du Burundi (SYNAEB) soutient plutôt l’organisation d’un test de niveau en guise de perfectionner les compétences des enseignants.
Il déplore, néanmoins, qu’il n’y ait pas eu une campagne suffisante visant à tranquilliser les esprits des enseignants après les divergences entre différents partenaires de l’éducation au sujet de ce test.
« Le choix du test n’a pas tenu compte des degrés dans lesquels les enseignants prestent alors que ces enseignants dispensent les cours jusqu’au 3ème cycle seulement », regrette Frédéric Nzeyimana, président du syndicat Synaeb.
Et de recommander au ministère de l’Education et de la recherche scientifique de choisir le module de formation en tenant compte des degrés dans lesquels les enseignants sont sensés prester.
« Tout ce qu’on a vu lors du cursus scolaire constitue un bagage intellectuel. Dire qu’ils ne souviennent plus des matières qu’ils ont apprises à l’école n’est pas fondé », souligne André Nduwimana, directeur général des curricula et des innovations pédagogiques au sein du ministère de l’Education nationale et de la Recherche scientifique.
Et d’expliquer que le test de niveau portait sur deux parties dont la maîtrise de la matière enseignée et la connaissance disciplinaire. Pour lui, les préoccupations soulevées par certains syndicats ne sont pas pertinentes.
Et de rappeler que les représentants des syndicats des enseignants étaient présents lors de la passation de ce test de niveau.
Le test de niveau à l’endroit des enseignants des trois premiers cycles de l’école fondamentale s’est tenu ce 11 mars dans tous le pays. Plus de 42 milles enseignants ont passé ce test.