Il faut une structure de collecte, de numérisation, de conservation des archives audiovisuelles. Un engagement pris par des réalisateurs, des journalistes, des historiens et des professionnels du domaine de conservation de la mémoire à l’issue d’une série de rencontres.
C’est un véritable cri d’alarme que lancent ces professionnels. Le patrimoine audiovisuel se trouvant dans des institutions publiques ou chez des individus risque de disparaître à jamais du fait des mauvaises conditions de conservation.
« Et c’est tout un pan de l’histoire du Burundi qui s’effacerait », regrette l’historien Alexandre Hatungimana. Et Simon Kururu du Coprodac (Collectif des producteurs pour le développement du cinéma et de l’audiovisuel) de reconnaître que « l’image est tout un livre ouvert. »
Tous les professionnels soucieux de la conservation des archives audiovisuelles sur le Burundi s’engagent à mettre sur place un plan de collecte. Ils comptent aussi mener une campagne de sensibilisation des détenteurs des images datant de l’époque coloniale, que ce soit au Burundi ou à l’étranger, pour qu’ils les remettent à cet organe.
Ils proposent que cette structure soit « une collectivité des acteurs étatiques, des institutions universitaires, des auteurs, des réalisateurs et des producteurs audiovisuels. » C’est pour « garantir sa neutralité, son objectivité, sa transparence et sa probité. »
Il faut pour cela convaincre le gouvernement burundais et les partenaires techniques et financiers sur l’urgence de mettre sur pied cette structure. Elle serait également chargée de la mise à la disposition du public et des utilisateurs professionnels ce patrimoine audiovisuel.
Pascal Capitolin, le réalisateur franco-allemand d’un film sur le Prince Louis Rwagasore pour le compte de l’ONG néerlandaise ’’La Benevolencija’’, insiste sur ce point. « Il faut le faire vite avant qu’il ne soit trop tard», renchérit Johan Deflander, représentant légal de cette organisation d’appui aux médias et aux victimes des conflits ethniques.
Trois cents documentaires sur le Burundi sont restés en Europe
Pour Martin Baer, réalisateur allemand de documentaires sur l’histoire de l’Afrique dont le génocide des Herero en Namibie, la collecte des archives est un travail de Titan, de fourmi.
Au cours de ses recherches, l’historien Hatungimana a pu collecter des films documentaires sur le Burundi datant de l’époque coloniale. « Je n’ai pas tout ramené de la Belgique faute de moyens, l’accès aux différents musées n’était pas facile.»
Mêmes tracasseries pour le cinéaste burundais Léonce Ngabo lors de la réalisation de son film sur l’histoire du Burundi : « Sur une affaire de 450 documentaires repérés, seuls 150 ont pu être numérisés et rapatriés», regrette-t-il.
Le directeur de la télévision nationale, Nestor Bankumukunzi reconnaît que ses services se sont heurtés à un problème technique de numérisation des archives audiovisuelles.
D’après Nicodème Nyandwi, chef du service Archives et Bibliothèques nationales, même le projet de rapatriement des archives financé par l’UNESCO s’est arrêté dans les années 1980 : « Les politiques doivent comprendre l’importance des archives», note Robert Minangoy du programme PACAM d’appui aux médias.
Le directeur du Group de presse Iwacu, Antoine Kaburahe avertit : « Oui, il faut sauver les archives audiovisuelles mais n’oublions pas les documents écrits et les photos.»
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