Plaider pour une plus grande participation du Burundi aux missions de paix de l’ONU : le sujet central qui a alimenté les discussions entre Jean-Pierre Lacroix, le secrétaire général adjoint de l’ONU aux opérations de paix, et les plus hautes autorités à Bujumbura. Une occasion en or pour Gitega de renflouer ses caisses en devises.
Gitega scrute trois missions de paix importantes. En plus de la mission de l’UA en Somalie, Amisom, et celle de l’ONU en Centrafrique, la mission de maintien de la paix au Mali, Minusma s’est invitée sur la table.
Le secrétaire général adjoint de l’ONU étudie la candidature burundaise pour un accroissement des effectifs de la Minusma. A en croire un diplomate bien informé sur la question, M. Lacroix envisage un probable déploiement de troupes burundaises au sein de la mission de la paix au Mali.
Pour rappel, le 29 juin, le Conseil de sécurité a adopté la résolution 2584 qui a renouvelé le mandat de la Minusma pour un an. Accroissement de l’insécurité et de violence physique contre les civils dans le centre du Mali oblige.
Le Secrétaire général a donc présenté son rapport le 15 juillet au Conseil de sécurité. Le rapport propose une augmentation du plafond des effectifs autorisés de la Minusma de 2 069 personnes en uniforme supplémentaires. Soit 1 730 militaires, 300 membres des unités de police constituées et 39 policiers. (Le plafond actuel de la mission est de 13 289 militaires et de 1 920 policiers). Reste à savoir quel pays va pourvoir ce supplément de troupes. Le Burundi s’est porté candidat.
Des troupes supplémentaires à la Minusca et l’Amisom
Gitega veut également accroître sa contribution à la mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en Centrafrique. Le contingent gabonais a été sommé de plier bagage en 2020, suite au scandale d’abus sexuels. Avec un effectif de 750 hommes, le contingent burundais veut remplacer celui du Gabon avec un bataillon supplémentaire.
Lors de sa mission de travail au Burundi, Jean-Pierre Lacroix a donc rencontré tour à tour plusieurs hautes personnalités du pays. Le président de la République, le Premier ministre, les ministres des Affaires étrangères, de l’Intérieur et de la Défense en présence des hauts cadres de l’Etat-major burundais.
Le ministère des Affaires étrangères a déclaré sur Twitter qu’il s’agissait du « renforcement de la coopération entre le Burundi et l’ONU en ce qui concerne surtout la participation du Burundi aux opérations de maintien de la paix à travers l’Amisom et la Minusca ». La primature a quant à elle évoqué des échanges sur les étapes en cours pour qu’un mémorandum d’entente puisse être signé afin qu’une unité additionnelle puisse être déployée.
Le patron des opérations de l’ONU en a profité pour visiter un centre de pré-déploiement à Bujumbura. Jean-Pierre Lacroix a voulu se rendre compte que le gouvernement burundais a notamment mis en place des mécanismes d’éducation contre les violences sexuelles.
Il s’est en outre entretenu avec les autorités habilitées sur le suivi des dossiers des Casques bleus burundais en Centrafrique impliqués dans des violences sexuelles. Les Nations unies pratiquent la tolérance zéro. Il a tenu à savoir où les institutions habilitées en sont avec les enquêtes, si elles ont abouti à des sanctions, etc.
Les échanges ont également porté sur la question de la mission de maintien de la paix de l’Union Africaine en Somalie, Amisom. L’UA a porté le dossier au Conseil de sécurité pour la création d’une mission hybride ONU-UA en remplacement de l’Amisom dont le mandat expire en 2022. Avec plus de troupes. Plus de budget.
La double difficulté de l’Union africaine est que non seulement le gouvernement somalien est contre cette mission hybride. « En plus, les Etats-Unis ont toujours indiqué leur opposition à répliquer toute option de force hybride comme ce fut le cas avec la Minuad au Soudan, » a indiqué un diplomate basé à New York.
A ce sujet, M. Lacroix aurait assuré du soutien du secrétariat général à l’approche de l’UA d’une mission hybride en Somalie. Il a été décidé de coordonner le message et parler d’une seule et même voix au Conseil de sécurité qui va statuer sur la question d’ici la fin de cette année.
Du pain béni pour Gitega
Le gouvernement burundais fait face à un manque cruel de devises. Depuis 2016, il ne bénéficie plus de l’aide directe de l’Union européenne, son principal partenaire.
Gitega a donc trouvé une parade pour rester la tête hors de l’eau. Les missions de maintien de la paix sont devenues ainsi la principale source de devises du Burundi.
Selon un responsable de l’UA, l’organisation envoie tous les trois mois environ 18 millions de dollars à Gitega pour la seule mission en Somalie. Ce montant comprend les ponctions effectuées sur les soldes des militaires du contingent burundais, mais aussi les frais de location du matériel militaire par le Burundi à l’Union Africaine.
Ce sera donc une bien bonne bouffée d’oxygène pour Gitega si les tractations en cours aboutissent à d’éventuels déploiements supplémentaires.
Gitega est assez optimiste, Jean-Pierre Lacroix a par ailleurs félicité le gouvernement burundais. Ses troupes disposent aujourd’hui d’un grand capital sympathie. Plusieurs sources indiquent que le Burundi pratique une bonne approche avec les communautés des pays où ses troupes sont déployées.
Vous voulez des devises ? Voici où les chercher : les 160 millions de dollars de Panama Papers. Imaginez un instant les merveilles que cette somme pourrait faire dans le pays le plus pauvre, le plus arriéré et le plus malheureux du monde. Le président Obasanjo a pu récupérer les 5 milliards pillés par le dictateur Abacha. Homme sage et de grande expérience, Obasanjo négocia avec la famille Abacha : Si nous empruntons la voie judiciaire tout le magot partira en frais d’avocats et il ne nous restera rien. Je vous propose de me restituer l’argent et vous garderez 100 millions. La famille accepta et le Nigéria recouvra 4,9 milliards de dollars américains. L’argent a été géré par la Banque mondiale et consacré à l’assistance sociale aux personnes âgées de tout le pays.
Ayo ma dollars ni menshi turayakeneye turonke igitoro abasoda ni bagende kubwinshi