Des maisons qui continuent de s’effondrer, une route presque coupée, la population du quartier Mugoboka I en commune Mukaza de la mairie de Bujumbura vivent la peur au ventre suite à des menaces de ravins. Ils appellent le gouvernement à agir dans l’immédiat pour sauver ce qui peut l’être.
Ces ravins de la rivière Ntahangwa continuent de s’agrandir du jour au jour, forçant la population à se relocaliser après l’effondrement de leurs maisons.
A 10 heures de ce 20 avril, les tôles d’une maison qui s’est écroulée, il y a quelques jours étaient encore dans le ravin. Une église, un centre de santé, des boutiques, des salles de cinéma et d’autres habitations sont menacées. Des tuyaux d’eau ont été brisés, ce qui entraîne la pénurie de l’eau dans ce quartier.
La route menant vers le quartier Mugoboka II est presque impraticable. Un petit chemin y reste pour les piétons. Des propriétaires de véhicule sont obligés de les laisser de l’autre côté et rentrent à pied. La population déplore l‘indifférence de l’administration face à cette situation préoccupante.
« Une boutique s’est effondrée avec des marchandises, il y a deux semaines. D’autres habitations sont menacées. De l’autre côté, une église et un centre de santé seront bientôt touchés. Nous avons vraiment peur », se lamente un habitant de Mugoboka I.
Ce dernier confie qu’il y a aussi la pénurie de l’eau dans ce même quartier suite à la dislocation des tuyaux d’eau de la Regideso suite à l’affaissement du terrain.
Il rappelle que les berges de la rivière Ntahangwa ont commencé à s’écrouler depuis 2002. « Cela fait 20 ans qu’on fait face à des ravins dans notre quartier, mais l’administration semble indifférente face à cette menace », s’indigne-t-il.
Un boutiquier rencontré sur place dit avoir perdu ses marchandises ayant une valeur de 500 mille BIF après l’effondrement de sa boutique. « Ma boutique s’est écroulée dans la nuit alors que je n’étais pas là pour sauver les marchandises. Les pertes ont été énormes. Les tables, les chaises, les cartons de boissons, les étagères ont tous été emportés dans le ravin. Il y avait aussi un parking de vélos et ces derniers ont disparu la même nuit », révèle-t-il avec amertume.
Les autres habitants craignent pour la route reliant les quartiers de Mugoboka I et II : elle peut se couper d’un moment à l’autre : « Cela rendra difficile la circulation entre les deux quartiers. Les véhicules ne peuvent plus emprunter cette route. Avant la menace de ces ravins, on pouvait prendre un taxi jusqu’à la maison, mais aujourd’hui on doit rentrer à pied ».
La population de Mugoboka demande au gouvernement du Burundi de réhabiliter les berges de la rivière Ntahangwa pour que les ravins qui continuent à se former ne menacent pas la sécurité de la population et de leurs habitations.
Contacté, l’administrateur de la commune Mukaza Rénovat Sindayihebura se dit préoccupé par cette situation : « Les interventions nécessitent beaucoup de moyens, mais nous continuons à crier au secours ».