Vendredi 22 novembre 2024

Économie

Des propriétaires des bus de transport en commun dans le désarroi

18/09/2021 5
Des propriétaires des bus de transport en commun dans le désarroi
Les bus de transport en commun exerçant en mairie de Bujumbura doivent avoir des autocollants indiquant leurs itinéraires

Une somme de 21.000 BIF a été exigée par la mairie de Bujumbura à chaque transporteur en commun pour acheter des autocollants indiquant leurs itinéraires. Les propriétaires des bus grognent alors que les passagers jubilent.

12h au parking des bus desservant le nord de la ville de Bujumbura. Quelques bus ont des nouveaux autocollants placés devant et à l’arrière pour montrer aux clients leur destination. D’autres n’en ont pas.

Pour avoir ces autocollants, les propriétaires des bus doivent verser sur le compte de la mairie une somme de 21.000 BIF par bus. Les transporteurs disent avoir été surpris par cette mesure.

« La mesure a été une surprise. Le travail de transport en commun en mairie de Bujumbura devient de plus en plus difficile suite aux exigences des autorités administratives », regrette un propriétaire de bus rencontré sur le même parking.

Il déplore que les sommes à payer sont de plus en plus exorbitants par rapport aux revenus : « Chaque mois, je dois payer 21.000 BIF de frais de stationnement. Et en octobre, je vais payer 100.000 BIF de taxe. En plus, je dois rémunérer le chauffeur et le rabatteur ».

Néanmoins, un autre propriétaire de bus sur le même parking confie que la mesure a été communiquée aux concernés dès le début du mois de septembre. « On nous a donné un délai limite de 10 septembre. Ceux qui grognent ne sont que des récalcitrants ».

Certains chauffeurs de bus ne comprennent pas la mesure de mettre des autocollants sur les bus. « La mairie a installé les pancartes indiquant aux passagers la destination des bus de transports en commun. Pourquoi alors revenir et nous demander de payer l’argent pour les autocollants ? », se demande un de ces chauffeurs.

Il indique que c’est difficile qu’un bus ait un seul itinéraire : « Parfois on est obligé de changer la destination selon le nombre des clients. Par exemple, dans la nuit, nous devons intervenir là où il y a de longues files d’attente de passagers. Comme il y a encore une insuffisance de véhicules dans le transport en commun, les autocollants sont inutiles ».

Un passager croisé sur le même parking salue la mesure de mettre des autocollants sur les bus. Elle explique que cette mesure va diminuer les confusions pour les passagers concernant la destination des bus.

Iwacu a contacté la mairie de Bujumbura en vain.

Forum des lecteurs d'Iwacu

5 réactions
  1. Jereve

    Écoutez, si nous voulons moderniser le système de transports en commun, il faut revoir le tout dans son ensemble. Il faut indiquer les destinations, à l’aller comme au retour: donc au moins deux pancartes: exemple destination Ocaf Kamenge (si on est au Centre ville), au retour une deuxième pancarte Centre-ville (si on est à Ocaf). C’est comme cela qu’il faut faire si vous voulez bien orienter dans les deux ou tous les sens. Ensuite, il faut déterminer précisément les arrêts pour répondre à la question : exemple, je suis à Musaga, où dois-je attendre si je veux prendre un bus à destination de Kajaga? Vous allez me répondre: il faut prendre le bus à destination du Centre ville et de là prendre celui de Kajaga: oui mais, ne pourrait-on pas avoir d’autres axes intermédiaires pour raccourcir les trajets (et alléger les dépenses en billets)? La troisième question concerne les horaires: quand est-ce que le bus va passer pour que je me pointe exactement (ou plus ou moins) à l’heure et être sûr que je ne rate pas mon rendez-vous? On ne demande pas la ponctualité à 100%, mais au moins une tranche raisonnable de temps d’attente. Vous allez me dire Stop, on n’est pas en Suisse! D’accord, mais si vous voulez réglementer le transport en commun, il faut réfléchir et planifier de façon globale pour éviter de prendre le problème par des petits bouts décidés au hasard des circonstances.

  2. Jamahaar

    Les Transports en Commun sont du ressort du gouvernement et/ou de la Marie de Bujumbura en tant que autorite decentralisee.Il n’y a absolument rien de mauvais dans cette mesure inovatrice prise par les Services Municipaux d’ordonner aux operateurs du secteur des transports publics de mettre des signes visibles sur leurs bus pour orienter les usagers des destinations des bus pour leur eviter de perdre du temps a errer sur les parkings.L’OTRACO devrait introduire un systeme automatise et centralise du ticketage, sur les arrets et les stationnements de bus et taxis pour faciliter le traffic en reduisant la confusions et les retards.On est au 21ieme apres tout.Tout le monde doit s’adapter au progres sous peine d’etre depasse par la revolution informatique encours depuis les 30 dernieres.

    • Stan Siyomana

      @Jamahaar
      1. Vous écrivez: »Tout le monde doit s’adapter au progres sous peine d’etre depasse par la revolution informatique encours depuis les 30 dernieres… »
      2. Mon commentaire
      La cité-état de Singapour en Asie du sud-est est en train de planifier sérieusement/intelligemment son avenir dans 30 ou 40 ans (dans le domaine des transports entre autres).
      https://www.youtube.com/watch?v=xi6r3hZe5Tg
      Dans le passé, c’est le petit Singapour (aujourd’hui avec population de 5,9 millions de personnes) qui a servi de modèle de développement socio-économique à la République Populaire de Chine.
      « Singapore won an outsize influence as an inspiration for Chinese policy makers from the 1980s, after they embarked on an experiment with controlled capitalism that turned China into the world’s second-biggest economy. Mr. Lee’s tiny tropical city-state, with a population a quarter the size of Beijing, offered Chinese leaders a model of how to navigate economic and social transformations without losing political control… »
      https://sinosphere.blogs.nytimes.com/2015/03/23/in-lee-kuan-yew-china-saw-a-leader-to-emulate/

  3. Kamwenubusa

    Ce n’est pas mauvais en soi qu’un bus affiche sa destination.
    « Parfois on est obligé de changer la destination selon le nombre des clients. Par exemple, dans la nuit, nous devons intervenir là où il y a de longues files d’attente de passagers. Comme il y a encore une insuffisance de véhicules dans le transport en commun, les autocollants sont inutiles ».
    Au vu de ce dernier cas, des indications amovibles seraient les bienvenues ! Dommage qu’on ne réfléchit pas plus aux solutions répondant aux réalités de terrain.

    • Dr NKUNZUMWAMI

      Un bus doit avoir une destination et c’est tout. Fini ces magouilles, ce kajagari entretenu par ces propriétaires de bus. Fini le temps de prendre clés passagers comme des vaches à lait. Buri muntu yinjire muli bus azi iyo aja. Merci à Leta Mvyeyi.

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