Dimanche 24 novembre 2024

Editorial

Des promesses du Magistrat suprême à nos confrères

27/12/2019 Commentaires fermés sur Des promesses du Magistrat suprême à nos confrères

Au moment où Agnès Ndirubusa, Christine Kamikazi, Térence Mpozenzi et Egide Harerimana,  les 4 journalistes d’Iwacu poursuivis pour ’’atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat’’ totalisent plus de deux mois à la prison de Bubanza, le chef de l’Etat a émis quelques souhaits pour l’avancement de ce dossier. C’était au cours d’une conférence publique tenue ce jeudi 26 décembre 2019 à Gitega.

Mais d’entrée de jeu, le Magistrat suprême a mis des gants : « Si une affaire est au niveau de la justice, c’est à la justice de se prononcer.» Il a tout de même demandé qu’ils  soient défendus : «Il faut que ces journalistes aient des avocats, c’est leur droit. Ils ne sont pas incarcérés pour qu’ils soient maltraités. S’ils ont été arrêtés, c’est parce qu’il y a une raison, il y a des charges contre ces journalistes».

Le président Nkurunziza a évoqué le principe de séparation des pouvoirs. «Nous nous en tenons au prescrit de la Constitution et au fonctionnement de l’appareil judiciaire. Même si le chef de l’Etat est en même temps Magistrat suprême, il n’a pas le droit de s’immiscer dans une affaire pendante devant la justice».

Première promesse : «Tout ce que je peux demander dans ce dossier des journalistes, c’est qu’il y ait célérité et qu’ils aient des avocats pour leur défense».

Mais là encore, le chef de l’Etat est revenu sur un autre principe : «Je ne peux pas entraver le travail de la justice. Ce serait aller contre l’indépendance de la magistrature.  S’ils obtiennent gain de cause, c’est bien et au cas contraire, ils vont faire appel ».

Deuxième promesse : «Je ne pourrais intervenir qu’après épuisement de tous les recours ». Faut-il ici espérer une sorte de grâce présidentielle au cas où ces 4 journalistes n’obtiendraient pas gain de cause ?

Troisième promesse : «Je demande que le procès soit équitable pour qu’il n’y ait pas d’injustice ». Le chef de l’Etat a prononcé ces mots à trois reprises au cours de cette conférence publique. Et c’est ce qui est souhaitable : que la justice fasse tout pour dire le droit.

 

Abbas Mbazumutima

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